Une rencontre qui pourrait s’appeler, à l’instar de Kateb Yacine, "Le poète comme un boxeur". Une rencontre entre des poètes(ses), musiciens(nnes), danseurs(ses) qui reçoivent des coups et sont prêts à en rendre, de Paris à Alger, de Bruxelles à Istanbul, … Comme le dit Fatima Sissani, réalisatrice de "La langue de Zahra" : "je me rendais compte que ce documentaire n’était pas né d’autre chose que d’un sentiment de colère et d’indignation. Sentiment qui vient de très loin, de l’enfance et sûrement aussi de l’héritage d’une mémoire collective dominée par l’histoire coloniale, celle de l’Algérie. Un peuple colonisé, nié, humilié mais jamais vraiment soumis".
Une soirée enivrée d’un parfum d’Isyanbul ("Isyan" veut dire "soulèvement"), comme dirait Nil Yogurtçu du collectif Thrace d’exil qui poursuivra la soirée. Une tentative se lance, caravanes de la soif (au sens propre et figuré si on imagine quelques joutes verbales poético-musicales en fin de soirée dans le bar du Nova), des langues et des corps tissent d’autres histoires que celles arrimées à une sordide et nauséabonde "identité nationale", à une langue étatique mortifère assise sur ses empires coloniaux. Une soirée qui en annonce d’autres à venir…
Le 20 septembre, c’est l’avant-veille de la date où Semira Adamu fut assassinée par l’État belge en 1998. Cette soirée lui sera dédiée.