Une fillette sautille dans l’écume des vagues. Une dame est éclaboussée. Au loin, un homme, la bouée autour de la taille, semble lancer un défi à la mer. Une dizaine d’années se sont écoulées lorsque cette séquence d’un bonheur simple est trouvée dans l’écrin d’une caméra Super 8. Sensible au film de famille, Henri-François Imbert entreprend de retrouver les protagonistes du film afin de leurs restituer ce fragment de vie qui leur appartient.
L’enquête se faisant, il arrive en Irlande du Nord un dimanche de paix. Une journée mémorable pour les manuels scolaires, la presse et les concitoyens irlandais. La voix off langoureuse et posée d’Henri-François expose pas à pas sa tentative de retrouver la source vivante de ces bris d’images animées. Les nappes électriques de Sylvain Vanot, quant à elles, interviennent lorsque les extraits des bobines sont montrés à l’écran. On se retrouve plongé dans un doux mélange, une alchimie faite d’images et de sons révelant une véritable poésie de la nostalgie. "Sur la plage de Belfast" exhume le temps qui passe, ceux qui ont disparu, ce qui disparaît, les lieux qui s’effacent.
+ Kinoki
[Solutions directes pour une vie meilleure]
Léo Favier & Schroeter und Berger, 2012, FR, video,
vo st ang, 15’
Au début, une bande son aiguise les pavillons. Écoutons attentivement : un moteur bruisse, un chien aboie ? Serait-ce un projecteur qui déroule une bobine ? Puis une voix off, roulant les "r", interroge. Assez de l’ennui ? Lasse d’un monde en crise ? Des notes de piano, un tempo de batterie, une partition entraînante conduit l’œil dans l’exploration d’un bled, niché dans le centre de la France. Observons d’un peu plus près ces scènes de vie rurales à travers les archives Super 8 du village de Graçay. Le commentaire faussement ethnologique nous dépeint les solutions directes des villageois pour cultiver un quotidien plein d’entrain et particulièrement les préparatifs des célébrations festives, gages d’une vie meilleure.