Adaptation dans les favelas brésiliennes de la légende d’Orphée - l’une des plus singulières de la mythologie grecque*- à partir d’une pièce du poète Vinícius de Moraes. Film musical, aux chansons écrites par Antônio Carlos Jobim et Luiz Bonfá ; il révéla la bossa-nova et la samba aux européens.
"Je (Vinicius) me trouvais alors à Niteroi, dans la maison de mon cousin, l’architecte Carlos Leào. Et, un jour, à l’aube, alors que j’étais en train de penser à une histoire de la mythologie grecque, le mythe d’Orphée, (...) j’ai commencé à entendre d’un morne voisin, o morro do Galvào, une batucada".
Lors de sa présentation au festival de Cannes en 1959, le film fut passé en Portugais sans sous-titres. Il reçu néanmoins la Palme d’or ! Tel Orphée, Camus avait réussi à séduire et envoûter les esprits du public, par les images, la vitalité et la musique de son interprétation solaire du mythe.
"Comblé de dons par Apollon, Orphée savait charmer les animaux sauvages et émouvoir les êtres inanimés, par les accents de la lyre que le dieu lui avait donnée. Héros voyageur, son chant permis à l’expédition des Argonautes de résister au danger du chant des sirènes, dont il parvint à surpasser le pouvoir de séduction.
Il épouse Eurydice, mais lors de leur mariage, celle-ci est mordue au pied par une vipère, meurt et descend au royaume des Enfers. Après avoir endormi de sa musique enchanteresse le monstrueux chien à trois têtes qui en gardait l’entrée - Cerbère, Orphée arrive à approcher le dieu Hadès. Il arrive à le faire fléchir grâce à sa musique et ce dernier le laisse repartir avec sa bien-aimée, à la condition qu’elle le suive et qu’il ne se retourne ni ne lui parle tant qu’ils ne seraient pas revenus tous deux dans le monde des vivants. Alors qu’Orphée s’apprêtait à sortir des Enfers, il ne put résister à la tentation de contempler sa bien-aimée, Eurydice disparaissant définitivement".