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Offscreenings

Peter Strickland, 2012, GB, 35mm, vo st fr & nl, 101

1976 : un ingénieur du son timide (interprété à merveille par Toby Jones) quitte son Angleterre natale pour travailler sur un film d’horreur à petit budget du genre giallo, dans un studio de post-production italien. Il y mixe des hurlements horrifiants et des effets sonores grotesques. Mais la violence à l’écran et l’ambiance lugubre font virer les enregistrements au cauchemar.
Depuis "Blow Out" de Brian De Palma, l’ingénieur du son - d’ordinaire discret - n’avait pas joué de rôle aussi central que dans ce film. Cet hommage ingénieux au giallo italien est un chef-d’œuvre claustrophobe qui fait la révérence au meilleur de Dario Argento et Mario Bava. Ce second long métrage de Strickland ("Katalin Varga") tire également son inspiration de David Lynch, des premiers films de Polanski ou de "Barton Fink", des frères Coen.
Le réalisateur, lui-même musicien, avait d’abord l’intention de faire un film sur les compositeurs et artistes d’avant-garde qui réalisaient les bandes originales des gialli ; le titre est d’ailleurs un clin d’œil à la chanteuse avant-gardiste Cathy Berberian. Au lieu d’en faire étalage, Strickland a préféré suggérer habilement le sang et le sexe propres à ce genre italien typique des années 70. Le caractère claustrophobe et le nombre restreint de pièces et d’espaces sollicitent davantage nos oreilles que nos yeux. L’accent visuel est majoritairement mis sur l’ancien matériel d’enregistrement et la multitude de fruits et de légumes réduits en purée et découpés en morceaux. Le reste de la musique est composé par les groupes Broadcast et Nurse with Wound.

En présence du réalisateur Peter Strickland et de l’artiste vocal belge Jean-Michel Van Schouwburg (interpretant ici "le Goblin").

06.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Eron Sheean, 2012, DE, HD, vo ang, 101

Geoff Burton, un célèbre généticien américain, déménage en Allemagne après l’effondrement de son mariage afin de continuer des recherches sur une maladie mystérieuse qui aurait tué son nouveau-né. Ses études étant résolument controversées, des conflits surgissent entre lui et ses collègues, dont une ancienne assistante qui semble vouloir l’aider, et l’ex jaloux de celle-ci qui voit Burton comme un rival scientifique. Une méfiance débordant sur la paranoïa s’installe lentement chez Burton qui le mènera à devenir par inadvertance le cobaye de ses propres recherches, subissant par la suite des effets qui l’obligeront à revivre les aspects les plus affreux de sa tragédie personnelle. L’australien Eron Sheean réalise ce thriller élégant qui, néanmoins, ne va pas sans rappeler les débuts de Cronenberg dans un contexte encore plus froid et stérile, où les émotions telles que la culpabilité et la rancœur sont incarnées d’une manière curieuse et inattendue.

09.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Jonah Bekhor & Zach Math, 2012, CA, HD, vo ang, 75

En Islande, il existe un musée unique : le musée phallologique, qui abrite une vaste collection de pénis, allant du minuscule pénis de hamster au phallus de baleine. Pourtant, il manque à la collection un spécimen crucial : le pénis humain. Le fondateur du musée, Sigurdur Hjartarson, ne songe plus qu’à trouver un donneur pour cette dernière pièce précieuse. Après des recherches éprouvantes, deux hommes offrent simultanément leurs trésors : un athlète islandais retraité et un américain dément qui a surnommé son pénis "Elmo". La course est lancée entre les donneurs pour obtenir la place d’honneur dans cette collection. Avec un sujet pareil on s’attend à un documentaire amusant, mais ce couple bizarre si passionné par leurs queues au point de vouloir partager cet amour avec le reste du monde fait de "The Final Member" un véritable délire. La tournure que prendront les choses ne peut être reçue qu’avec de l’incrédulité et des larmes aux yeux.

+ The Centrifuge Brain Project

Till Nowak, DE, video, vo ang st fr, 7

14.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Sadourni’s Butterflies

Los mariposas de Sadourni

Dario Nardi, 2012, AR, HD, vo st ang, 94

L’argentin Dario Nardi est spécialiste en films d’animation, mais depuis 1998 il travaille sur ce projet personnel, son premier long. Dans le prologue, l’esprit de Tod Browning est une présence indéniable. Tourné en superbe noir et blanc, le film met en scène le drame du nain de cirque Sadourni. Surprenant sa femme au lit avec un autre, il tue les deux amants. Après des années de prison, sa bonne conduite lui permet de sortir et il se réfugie dans un étrange hôtel. Sa quête de travail le mène au Club Fetish, où il double les films pornographiques aux côtes de la belle Alexia. Pendant ce temps, Sadourni rêve d’obtenir une forme physique normale. Il rencontre un médecin androgyne qui, par le biais d’une panoplie d’instruments de torture, garantit à Sadourni quelques centimètres de plus... Un film visuellement inventif qui allie l’expressionnisme de Murnau au surréalisme de Jodorowsky.

En présence de Dario Nardi.

15.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Eega

The Fly

S.S. Rajamouli, 2012, IN, HD, vo st ang, 135

Un jeune homme est assassiné par son rival en amour et revient dans le monde des vivants pour se venger. Ce n’est pourtant pas un film de vengeance avec fantômes sanguinaires mais un spectacle à part entière. En effet, le personnage principal se réincarne en mouche domestique qui torture son ennemi avec tous les moyens qui lui sont possibles sous sa nouvelle forme. Des bourdonnements incessants, des escapades dans le nez de son adversaire, de chatouillements nocturnes… les possibilités pour une mouche de s’en prendre à quelqu’un jusqu’à le rendre fou sont inépuisables. Et lorsque les insecticides et les tapettes à mouches font leur apparition, une véritable guerre se déclenche entre l’homme et la bestiole. Débordant d’originalité et de moments surprenants, "Eega" fut le plus grand succès du cinéma indien en 2012 : un spectacle ’Tollywood’ super amusant et complètement farfelu, avec une bonne dose de chants et danses et surtout beaucoup d’action !

17.03 > 17:00
5€ / 3,5€


Bullet Collector

Собиратель пуль (Sobiratel pul)

Alexander Vartanov, 2011, RU, HD, vo st ang, 120

Cette production russe, extrême dans son choix de sujet et traitement stylistique, dépeint la vie d’un adolescent qui cherche à s’affirmer dans son milieu sombre et hostile. Dans le monde fantastique qu’il se crée dans sa tête, il est fort, courageux, aimé, heureux. Mais sa réalité est autre : situation familiale néfaste, mère agressive et beau-père qui ne supporte pas de le voir. À l’école, il se fait tabasser en permanence par ses camarades de classe. Il est ensuite placé dans une maison de correction où la seule façon de survivre est d’être plus dur et brutalisant que les gardes et les internés. La ligne vie de rêve et réalité devient de plus en plus floue. Alexander Vartanov nous livre avec son premier film une image sinistre de l’adolescence, alternant des moments de fragilité et de rage, présentés de façon troublante et inoubliable.

17.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Jeffrey Schwartz, 2013, US, HD, vo, 85

Dire que l’on connaît Divine, ce serait comme prétendre que l’on a mesuré toutes les facettes d’une boule disco. Divine avait plusieurs visages : actrice, performeuse, chanteuse disco-punk, drag queen, muse. Mais Divine c’était aussi et avant tout Harris Glen Milstead. Ce documentaire kaléidoscopique découvre Glen alias Divine à travers les témoignages de ceux qui l’ont côtoyé, admiré, aimé mais aussi à travers de nombreux entretiens où sa sincérité apparaît sans fard. L’ensemble est ponctué d’extraits rares (notamment des premiers 8mm de Waters), les plus trashy-trashy (ses performances new-yorkaises) et les plus célèbres ("the dog poop scene"). Si la forme documentaire est ici classique, c’est que la personnalité complexe de Divine suffit à nous aspirer dans un tourbillon de succès, de doutes, de revanches et de réconciliations dont on ne peut sortir qu’attaché. Il-Elle est à la fois la forme et le fond, le masculin et le féminin, l’exubérance et la timidité, l’énergie pure et la douceur enrobante. Elle est Il, Il est Elle. Et le moins que l’on puisse dire c’est que tous deux manquent au cinéma et pas seulement au cinéma de John Waters.

21.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Clôture

Room 237

Rodney Ascher, 2012, US, HD, vo st fr & nl, 102

Ce documentaire brillant se penche sur les nombreuses théories formulées autour du film d’horreur énigmatique de Stanley Kubrick, "The Shining", sorti en 1980. Rodney Ascher a divisé son œuvre au montage subjectif en neuf segments : de la symbolique des boîtes de poudre culinaire en arrière-plan aux messages subliminaux dans les nuages. "The Shining" fait-il allusion à l’holocauste, au massacre des Indiens par les colons blancs, ou constitue-t-il l’aveu de Kubrick de sa contribution à la mise en scène de l’alunissage par la NASA ? Au public de juger quels messages cachés et théories tiennent la route. Le documentaire rend hommage à un chef-d’œuvre et laisse place aux postulats les plus inventifs. Cette visite guidée fascinante et obsédante à travers les interprétations les plus incongrues et timbrées du classique de Kubrick entraîne le spectateur dans un labyrinthe sans fin. Découvrez pourquoi certains nerds et fans sont restés coincés depuis plus de trente ans dans l’hôtel Overlook !

24.03 > 20:00
5€ / 3,5€


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pos: aval