Prima Nova

Au premier coup d’œil, les images du "Camp" nous montrent un village ordinaire, ses habitants, leurs activités quotidiennes. Des détails évoquent progressivement le contexte : le logo délavé de l’UNHCR, les constructions de maisons en terre qui remplacent les tentes. On est dans le camp de réfugiés togolais d’Agamé, au Bénin, établi en 2005. Par définition "temporaire", le camp devient par la force des choses un lieu de résidence à long terme pour ses "pensionnaires". Malgré l’incertitude et la précarité, comme oubliés du monde après avoir été dans l’actualité, ils n’ont d’autre choix que de se construire une vie là, en attendant d’être déplacés ou simplement fixés sur leur sort. Sans commentaire, Jean-Frédéric de Hasque filme les faits et gestes heureux ou malheureux de cette mini-société. Le film ouvre une fenêtre sur un lieu en marge - géographiquement et temporellement - comme il en existe des dizaines d’autres.