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Mercredi

La Poissonnerie

Rue du Progrès

Si Bruxelles a notamment été modelée par le rail, la rue du Progrès en est une étonnante illustration. Son nom porte d’ailleurs les stigmates de cette association symbiotique avec les progrès du chemins de fer qui amputeront la rue de son bâti à de multiples reprises. La rue n’a pas fini de souffrir puisqu’Infrabel projette aujourd’hui d’y construire un viaduc ferroviaire entraînant la démolition d’une trentaine de maisons derrière la gare du Nord et l’expulsion de près de 200 habitants. Parmi les maisons sujettes à démolition, on trouve une ancienne poissonnerie avec tous ses attributs : comptoir en aluminium, murs carrelés de blancs et un chat en quêtes des odeurs d’un passé révolu. Depuis un an, la poissonnerie revit grâce à l’installation de personnes venues y trouver un logement accessible à leur faible bourse. Loin de se laisser abattre par les volontés de démolition d’Infrabel, la vie s’organise, les enfants du quartier ont trouvé là un nouvel espace de jeu et les occupants animent tous les jeudis le Bar de la Sardine. Ils nous ouvrent leur porte le temps d’un mercredi d’été.

214 rue du Progrès / Vooruitgangsstraat 1030 Bxxl.
Tram : 94 (dernier / laatse > 00:39) (Thomas) • 25 (dernier / laatse > 00:19) (Thomas)

01.08 > 19:00


Thierry Michel, 2010, BE, video, vo fr , 80

Confiée à l’architecte espagnol Santiago Calatrava au milieu des années ’90, la transformation de la gare de Liège-Guillemins s’achèvera en 2009 au terme d’un chantier pharaonique de 9 ans. Et voilà Liège, avec ses 200.000 habitants, disposant de la plus grande gare TGV d’Europe ! Thierry Michel a suivi cette épopée titanesque. Manifestement sensible à sa dimension de rêve, d’aventure humaine et de défi technologique, le documentariste semble être tombé sous le charme des deux principaux protagonistes : l’architecte espagnol et le responsable du projet pour la SNCB, qu’il a suivis pendant 9 ans. Sa caméra a capté les doutes, les ambiguïtés, les conflits, les contradictions, les retards. Le spectateur pourra y déceler tous les éléments absurdes dont fut jalonné ce projet démesuré, mais le réalisateur s’est bien gardé de porter lui-même toute critique frontale. Au contraire, son regard est plutôt lyrique et admiratif. C’est sans doute cela qui a rendu le tournage de "Métamorphose d’une gare" possible, et qui lui confère tout son intérêt.

+ Débat

La nouvelle gare de Liège, tout comme celles que Mons ou Bruxelles projettent de construire dans le futur, sont moins conçues pour répondre à des besoins réels que pour affirmer l’ambition d’ancrer une ville dans la compétition entre métropoles européennes. Quoiqu’on puisse penser de leur esthétique et des architectes-vedettes qui les ont dessinés, ces édifices monumentaux coûtent des sommes colossales aux contribuables et ne tiennent pas compte des contraintes écologiques, pratiques, d’entretien... Ni des quartiers avoisinants, qu’ils ont d’ailleurs pour vocation de chambouler radicalement : "La cohabitation entre la gare et le quartier n’est plus possible", avoue Calatrava à Liège...
A quelles logiques urbaines et économiques répondent ces grands projets ? Comment expliquer qu’une société ferroviaire se préoccupe davantage d’immobilier que de la qualité du service proposé aux voyageurs ? C’est de cela que nous discuterons à l’issue de la projection de "Métamorphose d’une gare", avec Dominique Dalne (syndicaliste cheminots à la CSC) et Pierre Havelange (Association des Clients des Transports Publics).

01.08 > 20:00


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