prog: 1634
squelettes/rubrique-3.html

Intro & infos

Bruxelles est une ville littéralement traversée : par le canal, rappelez-vous le PleinOPENair de l’année passée ; par des boulevards, notamment la grande percée haussmanienne qui coupe son cœur en deux ; par la Jonction ferroviaire, après un chantier titanesque de plusieurs décennies ; ainsi que par des centaines de milliers de navetteurs qui y transitent quotidiennement.

Ville d’eau par ses vallées, ses rivières et son canal, Bruxelles est aussi une ville de chemin de fer (une trentaine de gares en activité et 267 km de lignes ferrées !). Une richesse et une chance ? La réalité offerte conduit à un autre constat : la SNCB transforme désormais les gares en cathédrales dont les entrailles deviennent de véritables centres commerciaux et les abords de vastes zones de bureaux, autant de vitrines pour touristes et investisseurs. Ainsi, la SNCB n’hésite pas à investir des sommes phénoménales pour bâtir des gares hors de toute proportion, ni de spéculer (avec les moyens que lui confère son statut d’entreprise publique) sur des terrains voisins pour y développer des projets qui n’ont rien à voir avec le transport de voyageurs ou de marchandises. Elle semble davantage préoccupée par son nouveau métier de promoteur immobilier. Si bien qu’il est devenu dangereux d’habiter près d’une gare ! A Bruxelles, les (ex)habitants des quartiers Nord, Midi ou Léopold en savent quelque chose...

La construction de la Jonction Nord-Midi provoqua une véritable saignée dans les quartiers populaires du centre-ville, entraînant l’expulsion de 13.000 personnes afin de permettre une ligne ferroviaire partiellement souterraine, trois gares et des immeubles de bureaux en surface. Dès lors, aux deux extrémités de cette jonction fleurirent les fantasmes d’ "international" et, avec eux, les projets d’autoroutes, de grands pôles de bureaux... Et leurs corollaires : spéculation, expropriations, chancres… 11.000 expulsions au quartier Nord et 20 ans de plans d’expropriation au Midi. Pour quel projet public ? Des immeubles de bureaux droits et lisses, verticaux ou horizontaux, toujours vides en soirée… voire vides nuit et jour… avant de se remplir pour se vider à nouveau, par la grâce d’institutions publiques ou privées qui goûtent ainsi aux joies du déménagement, remplissant d’un côté des bureaux flambant neufs pour laisser de l’autre autant de surfaces vides ! Un phénomène qui a certes pour vertu de faire plaisir au secteur immobilier, mais aussi de rendre exponentiel le nombre de millions de mètres carrés de bureaux inoccupés dans la Région. Le tout se faisant au détriment de fonctions essentielles de la ville comme l’habitat, l’artisanat, le commerce de proximité, l’espace public…

Et tandis qu’aux quatre coins du pays de nombreuses petites gares doivent mettre la clé sous le paillasson, que les prix des tickets explosent, que de nombreux cheminots ploient sous les nouvelles pratiques du "management" et que les trains déraillent, la SNCB rêve de nouvelles gares cathédrales à bâtir, de milliers de m2 de bureaux à ériger et envisage de dépenser 5 milliards d’euros pour... élargir la Jonction.

Face à ce train d’enfer, le PleinOPENair vous invite à marquer une pause le temps de deux week-ends, avec le quartier Midi pour gare de départ et d’arrivée, et une escale au quartier Nord. Une manière de se mobiliser pour que la SNCB et les pouvoirs publics replacent le ferroviaire comme un mode de déplacement d’intérêt général, et les gares comme des lieux d’accueil des voyageurs s’intégrant à la ville et aux quartiers.



Mesdames et messieurs, toute l’équipe du PleinOPENair vous souhaite bienvenue à bord. Pour vous assurer un agréable voyage en notre compagnie, merci d’être attentifs à ces quelques rappels élémentaires :

- Pas besoin de frauder : toutes les activités du PleinOPENair sont gratuites. Néanmoins, pour nous éviter de plonger dans les dettes et la privatisation, il vous est loisible de rejoindre notre wagon-bar où vous pourrez trouver jus de fruits, bières artisanales et autres boissons pour vous désaltérer.

- Dans la voiture voisine, notre service traiteur vous propose chaque soir à partir de 19h00 une table d’hôtes végétarienne à prix promo.

- Le trajet jusqu’au site du PleinOPENair fait déjà partie du voyage. Evitez de vous y rendre en voiture, nous n’avons prévu aucun parking dans ce quartier saturé par l’automobile. Rejoignez-nous en train, à pieds, à vélo, ou autre transport en commun (nous nous trouvons cette année dans l’un des endroits les mieux desservis de la ville).

- Notre voyage s’effectue à ciel ouvert. Selon que la météo soit clémente ou capricieuse, pensez à prévoir maillot de bain ou gros pull, short ou parapluie.

- Nous tâchons tant que possible de respecter les horaires de départ et d’arrivée. Les concerts précèdent bien les films et recommencent parfois après ceux-ci (voir grille horaire). Les projections démarrent dès que l’obscurité le permet, soyez donc plus attentifs au coucher du soleil qu’à l’horloge de la salle des pas perdus...

- Les aléas du plein air sont ce qu’ils sont. En cas de retard ou de problème lors des correspondances, restez calmes, nous faisons tout ce que nous pouvons pour reprendre notre vitesse de croisière. Notez que nos cheminots sont bénévoles. Pour leur éviter de devoir vous inviter à quitter le train au prochain arrêt, une seule solution : garder le sourire.

Attention, fermeture des portes, départ imminent.

En cas d’annulation

- Nous tiendrons tête aux pluies passagères, seuls un véritable déluge ou une tempête pourraient faire dérailler une soirée du PleinOPENair. Si tel était le cas, le film de la soirée serait projeté le lundi suivant (30.07 ou 06.08) à 20h dans la salle du Cinéma Nova, à l’abri. Mais vous pouvez faire confiance à notre personnel de bord pour braver les intempéries.



Nous sortons de la gare. Dans notre dos, une galerie commerciale fait office de couloir vers l’avenue Fonsny et la place Broodthaers, cœur surréaliste d’un nouvel ensemble de verre et de béton. Face à nous, la place Horta : espace minéral, fermé par un large bâtiment construit par la SNCB au terme d’une longue spéculation sur l’ancienne usine Côte d’Or... et finalement occupé par des ministères. Un étonnant passage piéton censé relier Anderlecht y est devenu le hall d’une "brasserie lounge". Sous nos pieds : un parking géant où s’organise vaille que vaille une station de taxis. Au-dessus, un hôtel resté vide subit déjà un lifting. A droite : l’esplanade de l’Europe (ancien parvis de la gare lorsqu’elle disposait d’une véritable entrée), espace sinistré, bordé de stations de bus, de trams et de rues couvertes en déshérence. Ici, la vie ne reprend ses droits qu’avec le marché du dimanche et, un peu plus loin, l’activité des quartiers de Cureghem et du bas de Saint-Gilles. Les plaies de la Jonction sont toujours béantes et les batailles que se livrent depuis de nombreux intervenants publics et privés n’ont rien arrangé. Dans un contexte régional de surplus de bureaux et de crise du logement, 300.000m2 de bureaux ont été construits au Midi depuis les années 90. La SNCB, occupant une partie de ces surfaces, caresse l’idée d’y ajouter 250.000m2 de bureaux. Un gigantesque "V" commandé à une star de l’architecture viendrait coiffer les voies, tandis que galeries commerçantes et tours de logement "de compensation" amorceraient une énième transformation du quartier. Au milieu de cet environnement chaotique, un terrain vague annonce le projet privé "Victor" : 100.000m2 de bureaux, un zeste de commerce et de logement, dans quatre tours dont la plus haute rejoindrait celle des Pensions. C’est ici que le PleinOPENair... aurait du s’installer pour deux week-ends.

Coin / hoek rue Ernest Blerotstraat & avenue Paul-Henri Spaaklaan 1060-1070 Bxxl.
Bus : 27, 49, 50 (Gare du Midi - Zuid Station) • Tram : 83, 51, 4, 3, 32 (Gare du Midi - Zuid Station) • Bus de nuit / nachtbus : N13 (Bara) dir. / richt. Bourse / Beurs (dernier / laatse > 02:21) • Metro : 6 & 2 (Gare du Midi / Zuid Station).



squelettes/rubrique-3.html
lang: fr
id_rubrique: 1671
prog: 1634
pos: aval