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Home Sweet Home

Avec cette sélection "Home Sweet Home", le Festival Offscreen s’insinue dans le havre de paix de tout un chacun : la maison. Qu’elles soient peuplées de familles dysfonctionnelles, harcelées par des agresseurs extérieurs, ou assaillies par des phénomènes paranormaux, la trentaine de pépites présentées au Nova et à la Cinematek - du classique à la petite perle rare en passant par le grindhouse culte - feront trembler la notion de foyer sur ses fondations.

La maison hantée est une figure classique du roman gothique et de sa fascination pour le paranormal. Les ruines délabrées, vieilles maisons de campagne et châteaux étaient les décors privilégiés pour toute une série de films d’horreur d’inspiration gothique comme "The Haunting", "The Changeling" ou vue par des yeux japonais hallucinés dans "Hausu".
Les loci terribilis des romantiques s’effacent au profit d’appartements modernes, de maisons familiales et des villas luxueuses dans les films de home invasion, un sous-genre subversif apparenté à celui du rape & revenge, dont les opus colonisaient les écrans des années 70. "Lady in a Cage" est un surprenant précurseur sixties alors que "The House on the Edge of the Park" ou "Death Weekend" proposent du grindhouse pur et dur. Dans une période de home jacking, cambriolages et de violence domestique, ces films jouaient grossièrement d’un sentiment d’insécurité attisé par les média.

Offscreen oblige, une approche plus oblique de la thématique sera proposée en s’insinuant dans des hôtels ("The Dead Mountaineer Hotel", "Shining"), un salon bourgeois vu par Buñuel ("The Exterminating Angel"), d’étranges maisons italiennes et espagnoles ("A Quiet Place in the Country" et "In a Glass Cage") en passant par une double bill d’anthologie : "The Texas Chainsaw Massacre" et "Evil Dead II" !

Il s’en passe résolument plus derrière les volets clos que ce qu’on pourrait imaginer…



Peter Medak, 1980, CA, 35mm, vo ang , 107

Peter Russell, illustre pianiste et compositeur, perd sa femme et sa jeune fille dans un accident insolite. En voulant restructurer sa vie, il accepte un poste de professeur à Seattle et s’isole complètement dans une majestueuse demeure victorienne, afin de se dévouer à la relance de sa carrière musicale. Néanmoins, ses plans sont rapidement perturbés par d’étranges phénomènes au sein de la maison : des fenêtres se brisent, le piano résonne sans avoir été touché, des portes claquent... Des séances avec un médium révèlent une présence inattendue dont les desseins l’emporteront sur la paix que Russell était venu chercher. Inspiré par une histoire survenue au Colorado pendant les années 60 et complètement porté par un George C. Scott en pleine forme, ce film sombre et atmosphérique promet plus que les "cheap thrills" des maisons hantées, même si la vision d’une chaise roulante suscitera plus qu’un léger malaise…

08.03 > 22:00
5€ / 3,5€


House

Hausu

Nobuhiko Obayashi, 1977, JP, video, vo st ang, 88

Oshare (ce qui signifie "élégant" ou "à la mode") va passer ses grandes vacances chez sa tante. Elle est accompagnée par six amies d’école : Fanta, à l’imagination débordante, Kung-Fu, la spécialiste des arts martiaux, Prof, la geek du groupe, Mac, obsédée par la nourriture, Melody, la musicienne et Sweetie, toujours gentille et joyeuse. Ces jeunes insouciantes sont loin de soupçonner que la tante est en réalité morte et sa maison hantée. Une fois sur place, nos sept héroïnes devront faire face aux mauvais esprits, à un chat domestique démoniaque et un piano terriblement assoiffé de sang. Lorsque le studio Toho confie la réalisation de "House" à Nobuhiko Obayashi, les producteurs misaient gros sur la popularité des films d’horreur tels que "Jaws". Leur stupéfaction fut grande lorsque Obayashi revint avec ce que l’on pourrait décrire comme un épisode de Scooby-Doo réalisé par Mario Bava. Obayashi, exercé aux délires visuels dans sa carrière de réalisateur publicitaire, s’est inspiré des rêves de sa fille de sept ans et a livré un film qui, aujourd’hui encore, est aussi original, surprenant, grotesque et hallucinogène qu’à l’époque de sa sortie en 1977.

+ Eenzaam huisje

Jen Debauche, 2009, BE, super8 > video, vo nl st fr, 4

Une chansonnette nostalgique et touchante sur le passé d’une maison abandonnée, hantée par le fantôme d’une vieille dame qui, jadis, habitait la demeure.

09.03 > 20:00
5€ / 3,5€


The Texas Chain Saw Massacre

Massacre à la tronçonneuse

Tobe Hooper, 1974, US, 16mm > 35mm, vo, 75

Pour illustrer la maison abritant la famille, on aurait pu, dans un tout autre genre, projeter "Meet Me in St Louis", autre chef-d’œuvre, ou pour la famille dysfonctionnelle, "Spider Baby" (qui fut montré lors de la première édition d’Offscreen).
On a préféré fournir une occasion de (re)voir sur grand écran cet inestimable joyau, tellement parfait qu’il transcende les classifications et les niches cinéphiles. Noyau incandescent de ce cinéma américain 70’s tellement porté aux nues aujourd’hui, il en possède tous les codes et les stigmates : cadres originaux et pertinents, musique expérimentale, travail global sur le son, filmé en 16mm, personnages à aspérités et non politiquement corrects, concentration du récit, peinture d’un monde hostile, déliquescence des liens sociaux.
Le tournage en extérieur, la manière de filmer les victimes et les bourreaux, cette famille déglinguée si iconique associée à cette esthétique 70’s emplie de couleurs chaleureuses, font de ce massacre à la tronçonneuse un incontournable film de maison.

09.03 > 22:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Sam Raimi, 1987, US, 35mm, vo, 84

Ashley "Ash" Williams, jeune et fringant gaillard, a bien l’intention de passer un weekend torride avec sa petite amie, Linda. Il décide de louer un chalet au milieu de la forêt, afin d’y trouver une complète intimité. Manque de chance, le chalet appartient en réalité au professeur Knowby, archéologue de renom. Si ce dernier et sa femme sont en apparence absents, Ash ne peut s’empêcher d’écouter son journal audio contenant de mystérieuses incantations provenant du Necronomicon, le célèbre livre des morts. Sans le savoir, notre ami Ash vient de réveiller un démon des anciens temps, s’empressant de se jeter sur l’âme de Linda. Heureusement, il reste des cartouches dans la carabine, sinon… il y a toujours la tronçonneuse dans l’établi !
Remake de "The Evil Dead" sorti six ans auparavant, ce second opus se veut plus décalé et humoristique. Il imposera Sam Raimi comme un réalisateur fort prometteur et Bruce Campbell comme un Dieu vivant sur les tapis moisis des studios du cinéma bis.

09.03 > 24:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Robert Wise, 1963, GB-US, 35mm, vo st fr, 112

Dans une partie reculée de la Nouvelle-Angleterre, complètement isolée du monde extérieur, on trouve Hill House, une demeure de 90 ans dont le passé est chargé de folie et de meurtre. L’anxieuse Eleanor Lance (une très forte Julie Harris) accepte l’invitation du Dr John Markway (Richard Johnson, que certains reconnaîtront de "Zombi 2" de Lucio Fulci) pour l’aider à mener des expériences sur les activités paranormales de Hill House. Sont également présents : Theodora, la médium, et Luk, futur propriétaire de l’immeuble et éternel sceptique. Peu de temps après leur arrivée, la maison commence à se manifester. Eleanor est particulièrement brillante comme point central d’attention...
Tout au long de sa carrière, le réalisateur Robert Wise s’attaque avec succès à presque tous les genres, passant de la science-fiction ("The Day the Earth Stood Still") à la comédie musicale ("West Side Story"). "The Haunting" marque son retour au genre qui lança sa carrière dans les années 40 avec "The Curse of the Cat People". Inspiré par le classique de Shirley Jackson ("The Haunting of Hill House"), Wise s’appuie sur une atmosphère d’images en noir et blanc, aidé par des sonorités étranges, dans un film toujours considéré comme essentiel dans le genre des maisons hantées.

+ Outer Space

Peter Tscherkassky, 2000, AT, 35mm, sans dial, 10

Une maison dans la nuit. Une femme terrorisée par une présence. L’espace et le temps en distorsion. L’illusion du film se dévoile et la pellicule prend vie... Impressionnante prouesse de manipulation d’images du classique "The Entity", "Outer Space" représente une magnifique immersion dans les multiples dimensions du cinéma.

10.03 > 20:00 + 18.03 > 22:00
5€ / 3,5€


Tony Williams, 1982, AU, 35mm, vo, 89

Dans un coin rural du sud de l’Australie, Linda (Jacki Kerin) hérite de la vaste propriété où elle a grandi. Une modeste maison de retraite se trouve sur le terrain. Pendant qu’elle s’y installe, elle découvre le journal de sa défunte mère qui y a consigné d’étranges évènements ayant eu lieu dans la maison. Paradoxalement, ces occurrences commencent à se répéter de façon identique, perturbant indéniablement les résidents. Avec l’aide de son petit ami Barney (le bavard John Jarratt), Linda se lance en quête d’un secret que sa mère aurait si précieusement gardé… Avec cette incursion dans la terreur familiale, Tony Williams met le suspense en scène par le biais de regards furtifs et de figures floues et sombres. Il fait partager avec brio le sentiment qu’a Linda d’être regardée par des yeux familiers. La bande son de Klaus Schulze complète ce thriller déstabilisant, où les agitations vécues par les personnages envahissent le spectateur jusqu’au bout des nerfs. Une perle rare de l’exploitation australienne à découvrir.

10.03 > 22:00


Death Weekend

aka The House by the Lake

William Fruet, 1976, CA, 35mm, vo ang , 87

Ce film canadien réputé est vu par les amoureux du genre comme l’un des grands films "d’invasion de domicile". Il n’est toutefois pas tellement connu du grand public, sans doute parce qu’il n’est sorti qu’en VHS et n’est pas rediffusé en salle ou à la télévision. Le riche dentiste Harold invite Diane, un mannequin, pour un weekend dans sa maison de vacances isolée, où il organise une petite fête. Sur la route, il essaye de l’impressionner avec sa voiture de sport mais elle en a vu d’autres et lui demande si elle peut prendre le volant. Des jeunes chauffards excités prennent la présence de la femme derrière le volant comme un provocation et essayent de lui faire quitter la route. Elle donne un bon coup de gaz et après une poursuite frénétique, la bande se retrouve dans le fossé. Harold et sa belle arrivent à destination. Diane comprend qu’il n’y a pas l’ombre d’une fête dans la villa et que ce chaud lapin d’Harold avait prévu de la divertir tout seul. Elle doit se battre pour protéger son corps. Entre-temps, les quatre truands, enragés, ont retrouvé leur piste...

10.03 > 24:00
5€ / 3,5€


The Exterminating Angel

El angel exterminador

Luis Buñuel, 1962, MX, 35mm, vo st fr & nl, 95

Après un dîner exclusif, le départ des invités se voit reporté jusqu’au matin. Par la suite, ils se retrouvent toujours dans l’incapacité de partir, comme "psychologiquement" pris au piège. Tout le personnel semble avoir quitté la demeure la veille au soir, et les invités sont désormais responsables de tout cet espace exquis. Très vite, après avoir gardé vivantes les bonnes manières, la faim et la soif se font sentir. Les petites querelles commencent alors à naître, cédant la place à l’hystérie générale, à la barbarie et en fin de compte, à une apparition vécue comme magique et un dénouement sacrificiel. Un étrange culte se forme alors. Fable absurde à son apogée, c’est un Buñuel en pleine forme qui prend à nouveau pour cible les valeurs catholiques et bourgeoises.

11.03 > 18:00
5€ / 3,5€


Walter Grauman, 1964, US, 35mm, vo, 94

Une femme entre deux âges vit avec son grand fils dans une maison californienne. Poète reconnue, elle vit dans un lotissement aisé. Chez elle, l’ascenseur inédit menant à l’étage, situé au milieu du salon, est assurément l’élément le plus prégnant de ce confort moderne, à l’intérieur duquel elle sera prise au piège suite à un dysfonctionnement électrique. L’ascenseur devient alors une véritable cage, réduisant à l’impuissance cette femme jusqu’alors omnipotente. Rapidement, un certain nombre d’individus pénètrent dans la maison et le film montre alors son vrai visage, celui d’un "home invasion" incroyablement sadique et pervers en regard des standards américains de l’époque.
Olivia de Havilland, partenaire d’Erroll Flynn chez Curtiz et Walsh et amie/rivale de Vivien Leigh dans "Gone with the Wind" était une artiste courageuse dont l’attitude ouvrit des portes à de nombreuses autres actrices. Elle trouve ici un rôle en totale rupture avec ses grands succès, et porte sur ses épaules un film d’une force étonnante. James Caan en voyou violent assure également une forte présence, imposant un jeu physique et âpre.
Une réelle découverte, un immanquable de ce module !

11.03 > 20:00
5€ / 3,5€


In a Glass Cage

Tras el cristal

Agusti Villaronga, 1987, ES, 35mm, vo st ang, 110

Klaus, ex-médecin Nazi sujet à des pulsions sadiques, essaie de mettre fin à ses jours en sautant du toit de sa villa espagnole. Après l’échec de cette tentative, il se retrouve complètement paralysé et condamné à vivre enfermé dans un poumon d’acier. Un mystérieux et séduisant jeune homme, Angelo, apparaît soudainement et s’impose comme infirmier unique du convalescent, au grand chagrin de l’épouse de Klaus, mais pour le plaisir contenu de leur jeune fille, Rena. Les véritables intentions d’Angelo sont rapidement révélées, et font ressurgir le terrible passé de Klaus d’une façon aussi captivante qu’abominable. Un film d’invasion tant physique que psychologique, "In a Glass Cage" plonge le spectateur dans une atmosphère totalement dérangeante, non seulement à travers la terreur absolue infligée par le jeune Angelo, mais aussi par la séduction indéniablement exercée par celui-ci sur son patient et sa famille.

11.03 > 22:00
5€ / 3,5€


The Dead Mountaineer Hotel

’Hukkunud Alpinisti’ hotell

Grigori Kromanov, 1979, EE, 35mm, vo st fr & ang, 80

À la suite d’un mystérieux appel de détresse, l’inspecteur Glebsky se rend dans un hôtel perdu au milieu des montagnes. Sur place, on lui assure que rien d’anormal ne s’est produit. Sceptique et bloqué par l’obscurité et la neige, il décide de passer la nuit à l’hôtel. Il fait la connaissance de ses résidents, plus étranges les uns que les autres, et finit par confirmer son intuition de départ. Si le film prend au début la tournure d’une enquête en huis-clos à la Agatha Christie, on se rend compte progressivement, à l’instar du protagoniste, que la menace semble peser bien au-delà de l’hôtel…
Écrit notamment par les frères Strougatski, auteurs du roman Stalker, "The Dead Mountaineer Hotel" est une perle rare, marquée par son ambiance presque psychédélique, ses partis pris de réalisation surprenants, ses jeux de lumières et sa bande son hors normes. Un véritable classique injustement méconnu, qui semblait enfoui toutes ces années au fin fond de montagnes obscures et enneigées…

15.03 > 20:00
5€ / 3,5€


A Quiet Place in the Country

Un tranquillo posto di campagna

Elio Petri, 1968, IT, 35mm, vo st ang, 106

Un thriller psychologique troublant rejoint ici les rangs de notre module "Home Sweet Home". Franco Nero, célèbre pour son interprétation du cultissime Django, joue le rôle d’un artiste en caleçon ridicule, effectuant une performance ligoté dans une galerie. Désireux de fuir l’agitation de la ville, son anxiété, ses fantasmes et ses rêves de plus en plus pervers, il décide de louer avec sa maitresse une villa en pleine campagne. Dans un premier temps, il retrouve une inspiration pour peindre à nouveau, emplissant la vieille demeure italienne de gigantesques toiles colorées. Il finit par ressentir une présence en ces lieux. S’agirait-il du fantôme d’une nymphomane, décédée quelques années auparavant ? Les perceptions de Nero se troublent et il commence à tomber sous le charme de la dame... Son imagination lui joue-t-elle des tours ? Un film aux images colorées, hallucinant et perturbant du maître Elio Petri, accompagné d’une bande originale complètement décalée d’Ennio Morricone, qu’on ne présente plus.

23.03 > 20:00
5€ / 3,5€


Clôture

The Shining

Stanley Kubrick, 1980, GB-US, 35mm, vo st fr & nl, 119

Jack Torrence désire prendre le temps de se retirer avec sa femme et son fils doté de pouvoirs télépathiques, dans le but de terminer son roman. Pour ce faire, il accepte un poste de gardien dans le mystérieux hôtel Overlook, situé dans les montagnes du Colorado. Petit à petit, la solitude et l’angoisse de la page blanche deviennent insupportables. De plus, Jack semble avoir des visions du passé de l’hôtel ainsi que du fantôme de son prédécesseur. Il finit par perdre tous ses repères et sa femme l’agace, son attardé de gosse l’agace, tout l’agace, sauf l’hôtel Overlook. Comment ce huis-clos finira-t-il ? Qui ne connait pas "Shining" du légendaire Stanley Kubrick, adaptation géniale du roman éponyme de Stephen King (qui refusa de voir son nom figurer au générique) ? Si c’est le cas, plus d’excuse : voici l’occasion rêvée de (re)découvrir Jack Nicholson sur grand écran, plus exceptionnel que jamais, et dans une copie neuve, s’il-vous-plaît !

25.03 > 20:00
5€ / 3,5€


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