Avec cette sélection "Home Sweet Home", le Festival Offscreen s’insinue dans le havre de paix de tout un chacun : la maison. Qu’elles soient peuplées de familles dysfonctionnelles, harcelées par des agresseurs extérieurs, ou assaillies par des phénomènes paranormaux, la trentaine de pépites présentées au Nova et à la Cinematek - du classique à la petite perle rare en passant par le grindhouse culte - feront trembler la notion de foyer sur ses fondations.
La maison hantée est une figure classique du roman gothique et de sa fascination pour le paranormal. Les ruines délabrées, vieilles maisons de campagne et châteaux étaient les décors privilégiés pour toute une série de films d’horreur d’inspiration gothique comme "The Haunting", "The Changeling" ou vue par des yeux japonais hallucinés dans "Hausu".
Les loci terribilis des romantiques s’effacent au profit d’appartements modernes, de maisons familiales et des villas luxueuses dans les films de home invasion, un sous-genre subversif apparenté à celui du rape & revenge, dont les opus colonisaient les écrans des années 70. "Lady in a Cage" est un surprenant précurseur sixties alors que "The House on the Edge of the Park" ou "Death Weekend" proposent du grindhouse pur et dur. Dans une période de home jacking, cambriolages et de violence domestique, ces films jouaient grossièrement d’un sentiment d’insécurité attisé par les média.
Offscreen oblige, une approche plus oblique de la thématique sera proposée en s’insinuant dans des hôtels ("The Dead Mountaineer Hotel", "Shining"), un salon bourgeois vu par Buñuel ("The Exterminating Angel"), d’étranges maisons italiennes et espagnoles ("A Quiet Place in the Country" et "In a Glass Cage") en passant par une double bill d’anthologie : "The Texas Chainsaw Massacre" et "Evil Dead II" !
Il s’en passe résolument plus derrière les volets clos que ce qu’on pourrait imaginer…