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The Water Cycle

"The Water Cycle" est un espace commun à la programmation du Nova et aux États généraux de l’eau à Bruxelles (EGEB). Cette idée de produire un cycle de films en commun était comme une évidence, un symbole. Au cœur des EGEB, en effet, il y a la volonté de proposer de travailler sur la notion de bien commun. Or c’est sans doute autour de cette notion qu’expérimente le Nova, lieu géré en collectif, lui-même ouvert à des dynamiques qui le traversent. Ce n’est pas banal dans une société qui a perdu la culture des biens à gérer en commun.

Souvent, lorsqu’un bien est décrété comme étant commun c’est pour affirmer qu’il ne doit pas devenir l’opposé, un bien marchand. Si c’est idéologiquement déjà significatif, c’est insuffisant pour garantir qu’un bien soit vraiment commun. En fait, la notion de Bien Commun est purement virtuelle et "indécrétable" car il n’y a pas de bien commun qui ne soit concrètement géré ou gouverné en commun.

A Bruxelles, malgré les volontés affichées d’une eau faisant partie du patrimoine universel commun, la tendance mondialisée de la privatisation de l’eau peut faire craindre que ce bien ne se marchandise. Les EGEB se veulent non seulement une réflexion sur cette question - une alerte sans doute -, mais surtout un début d’expérimentation sur une gestion de l’eau qui soit vraiment commune.

Des concepts clés y seront développés voire expérimentés : les Nouvelles rivières urbaines, par exemple, et les solidarités de bassins versants qui seront autant de manière de rendre l’eau visible et avec elle une géographie oubliée mais dont les signes peuvent encore se lire comme un palimpseste. Ainsi, l’on proposera d’imaginer comment concrètement l’eau peut reprendre sa place dans la cité.

Les EGEB s’étaleront sur plusieurs mois, de fin avril à septembre. Ils seront encadrés par deux grands moments de rencontre, deux colloques. Le premier aura lieu les 6 et 7 mai et placera des balises de l’expérimentation en cours. Le second, en septembre, confrontera le travail produit aux réalités politiques et économiques de cette ville. Il faut dire que les EGEB seront contemporains à l’enquête publique sur le Plan de Gestion de l’Eau.

Entretemps, seront programmés de multiples moments de rencontres, ateliers de discussion ou créatifs, débats, etc. C’est ce qui se produira aussi au Nova du 28 avril au 11 juin avec "The Water Cycle", une programmation variée de films touchant à l’eau. Voyages poétiques le long de fleuves, plongées dans l’angoisse d’un thriller hydraulique, vues du ciel sur des grands ouvrages techniques, détours par les contrées de l’absurde et retour sur des luttes sociales. Trois dimanches approfondiront les questions avec des rencontres spécifiques sur trois thématiques : les luttes sociales autour de l’eau, la marchandisation de l’eau à Bruxelles et la technologisation de l’eau. Histoire de bien boucler la boucle.

P.S. Trois autres rendez-vous proposés au Nova pendant la même période ne sont pas repris dans cette section mais développent un lien fort avec la thématique de l’eau : le tryptique "Zolang er scheepsbouwers zingen" diffusé le 1er mai, les films "Blue Meridian" et "La galerie de la mer" présentés dans les séances Prima Nova, et enfin l’après-midi Cineketje du 15 mai pour les plus petits.

www.egeb-sgwb.be



Film

Über Wasser

Un monde sans eau

Udo Maurer , 2007, AT, 35mm, vo st fr, 83

Trois exemples emblématiques de la la relation qui unit l’homme et l’eau... Au Bangladesh, le premier film d’Udo Maurer nous mène à la rencontre des paysans du delta du fleuve Brahmaputra, forcés par la montée des eaux à se muer en nomades. Au Kazakhstan, il filme les conséquences de la politique soviétique d’irrigation des cultures cotonnières, qui a fait perdre la moitié de sa superficie à la mer d’Aral, obligeant des hommes et des femmes à parcourir des longues distances pour continuer à vivre de la pêche. Au Kenya, il nous plonge dans les réalités du plus grand bidonville de Nairobi (Kenya) où l’eau est devenue une véritable marchandise. A travers ces trois situations, des inondations au problème de l’assèchement de la mer d’Aral en passant par la bataille quotidienne pour la recherche d’eau potable, cet excellent film nous fait prendre conscience de divers problèmes liés à l’eau.

+ Drying Up Palestine

Rima Essa & Peter Snowdon, 2007, GB, video, vo st fr, 28

Un portrait saisissant de la pression exercée sur la Palestine à travers le contrôle total de l’accès à l’eau en Cisjordanie, Israël et les colonies consommant environ 80% des ressources disponibles. A travers les témoignages des habitants de la région, cette enquête met en lumière l’impact de la mainmise israélienne sur les ressources hydrauliques sur la vie quotidienne du peuple palestinien.

28.04 > 22:00 + 11.06 > 20:00
5€ / 3,5€


Annik Leroy, 1999, BE, 16mm, vo fr st nl, 87

Les cours d’eau ne connaissant ni frontières ni obstacles, Annik Leroy fait du long Danube le personnage principal de ce documentaire-voyage. De sa source à son embouchure dans la Mer Noire, la cinéaste nous emmène dans une longue dérive visuelle et sensorielle. Le film débute en Allemagne de l’Est avant de traverser l’Autriche, la Slovaquie, la Hongrie, la Bulgarie et la Roumanie, s’échappant toujours plus vers l’Est. Dès les premières images, le film nous berce avec la lenteur que seule la dérive d’un faible courant entraîne. Ainsi au rythme de déplacements dans les plaines, forêts et montagnes bordant le fleuve, Annik Leroy se fait le guide des flots et des rives, de la lumière et des ombres, du temps et du moment, de tout ce qui marque et subjugue cette dérive. Posant ses rames de temps à autre, au gré des rencontres, elle fait entendre des témoignages historiques, philosophiques ou même anecdotiques. Au terme de ce parcours filmique, les images, que l’on ne peut retenir, voguent et se diluent vers d’autres horizons, comme le fleuve dans la Mer Noire.

30.04 > 20:00 + 11.06 > 22:00
5€ / 3,5€


Le conflit qui a opposé fin 2009 Veolia à la Région de Bruxelles-Capitale autour de l’arrêt de la station d’épuration Nord a propulsé dans l’espace public le débat sur les dangers de l’implication d’une entreprise privée dans la gestion de l’eau. Dans les autres pays d’Europe, la privatisation des services de l’eau va bon train depuis deux décennies. Où en est-on de ce point de vue-là en Belgique et à Bruxelles et quelle sont les tendances qui se dessinent actuellement ? Quel est le rôle joué par l’Union Européenne dans les mécanismes qui mènent à la privatisation ? Et finalement, doit-on se méfier du secteur privé ou au contraire peut-il apporter des solutions inaccessibles aux structures publiques ?

Avec : Martin Pigeon (Corporate Europe Observatory), Christian Legros (directeur de Belgaqua, la fédération belge du secteur de l’eau) et Emmanuel Petrella (Responsable scientifique à l’Institut Européen de Recherche sur la Politique de l’Eau).

+ Eau, service public à vendre [Wasser unterm Hammer]

Leslie Franke & Hermann Lorenz, 2005, DE, video, vo st fr, 58

Pour raisons budgétaires, du fait d’une conviction libérale ou de la volonté de faire figure d’exemple, des villes sont amenées à privatiser leurs services de l’eau. Sur papier les perspectives sont prometteuses mais qu’en est-il sur le terrain ? S’appuyant sur l’expérience anglaise, "Eau service public à vendre" montre comment s’opère la privatisation de l’eau dans différentes villes allemandes. À travers les témoignages de responsables politiques, de travailleurs et de citoyens, ce documentaire explore les conséquences de la privatisation dans ce secteur vital pour le bon fonctionnement d’une municipalité. Les dangers de la prise de risque liée à la recherche de profit, le manque de concurrence dans un secteur dominé par trois groupes gigantesques et la quasi absence d’obligations de la part de ces entreprises sont au cœur des préoccupations. Sur la forme, on peut deviner la patte de l’équipe qui a réalisé le controversé "Water Makes Money", cependant "Eau service public à vendre" apparaît plus mesuré et mis en scène de manière moins dramatique.

08.05 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 6€ / 5€ (soirée / avond)


Yorgos Avgeropoulos, 2009, GR, video, vo st fr, 60

"Droits d’eau à vendre, 100.000 m"/an à perpétuité, 3,7 €/ m" (à négocier), seules les propositions sérieuses seront examinées". Voici le genre de petites annonces que l’on peut trouver dans les journaux chiliens depuis que la quasi-totalité des ressources d’eau aient été divisées en droits vendus aux plus offrants. Cette situation unique au monde a permis à certaines compagnies d’acquérir toutes les ressources en eau sur des territoires aussi grands que la Belgique. "Life for Sale" investigue les conséquences catastrophiques de ce système dans un pays très largement désertique, où les rivières sont parfois les seules sources d’eau. Plus fondamentalement, ce documentaire soulève la question de savoir s’il est souhaitable qu’un État abandonne ses responsabilités en matière de gestion de l’eau pour laisser le marché attribuer les ressources aux usages ayant le rendement économique le plus élevé. Face à cette logique de rendement, les communautés qui ont développé un système de valeur ancestral où prédomine l’attachement à la terre le bien commun se retrouvent bien démunies…

08.05 > 22:00
3,5€ / 2,5€ 6€ / 5€ (soirée / avond)


Olivier Meys & Liping Weng, 2004, BE-CH, video, vo st fr, 83

Au bord de la rivière Danin, un affluent du Yangtsé, un village vit dans l’attente de son engloutissement par la construction du gigantesque barrage des Trois Gorges. Dans la famille Gao, tradition et modernité vont s’opposer : les générations vont faire des choix différents qui conduiront inéluctablement à la destruction du tissu familial. Les anciens qui transmettent une sagesse ancestrale où nature et culture fusionnent, se résignent à aller vivre dans un nouveau village modernisé où il ne leur reste plus qu’à penser au passé révolu. Les jeunes, eux, sont attirés par l’argent et les moyens de s’en procurer. Seule issue, puisque dans la région tout est voué à l’immobilisme, partir pour Shanghai, cette ville où les gens ne sont pas chaleureux, où les filles veulent "du concret". Sur fond d’images superbes, ce film mélancolique et délicat montre les bouleversements culturels et sociaux, profonds et irréversibles, provoqués par la montée des eaux liée à la construction de ce barrage destiné au développement économique et industriel de la Chine.

12.05 > 22:00 + 27.05 > 20:00
5€ / 3,5€


Chris Metzler & Jeff Springer, 2004, US, video, vo ang , 73

Une fable moderne sur l’erreur humaine et l’indifférence. Né en 1901 à la suite de ruptures accidentelles de digues sur de canaux alimentés par le fleuve Colorado, ce lac s’est progressivement acidifié, ses alentours ont alors été massivement abandonnés par le tourisme et le politique, laissant les communautés locales face à elles-mêmes. Cette vallée de l’Imperial, située non loin de Palm Springs, est aujourd’hui menacée par des transferts massifs d’eau pour alimenter San Diego et Los Angeles. À travers des interviews de gens du coin, des archives télévisées et des animations, ce documentaire déjanté nous entraîne dans les arcanes de l’histoire surréaliste du lac de Salton Sea, considéré autrefois comme la Riviera californienne et devenu aujourd’hui l’un des pires désastres écologiques américain. Cette curiosité, en plus d’être très second degré, est narrée avec brio par John Waters et accompagnée par le son post-rock de Friends of Dean Martinez.

14.05 > 20:00 + 03.06 > 22:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Film

Chinatown

Roman Polanski, 1974, US, 35mm, vo ang st fr, 122

Jack Nicholson, Faye Dunaway, John Huston... portent avec brio ce film noir de Roman Polanski dont l’histoire se déroule à Los Angeles en 1937, alors que la ville est en pleine sécheresse. Un détective privé est engagé par une femme pour enquêter sur une liaison extra conjugale de son soi-disant époux, ingénieur des eaux de la ville. Ce dernier est retrouvé, noyé dans un aqueduc. Le détective est plongé dans un tourbillon de mensonges et de scandales. Malgré la menace de tueurs professionnels il ira jusqu’à la découverte de la vérité, jusqu’à un final dramatique dans le quartier chinois de Los Angeles.
De nombreuses références dans le film renvoient à la gestion de l’eau et aux enjeux y liés. Le personnage de l’ingénieur est inspiré de William Mulholland (département des eaux et de l’énergie de Los Angeles) ; ce même personnage fait référence au barrage Saint Francis qui s’est réellement écroulé en 1928 et qui devait alimenter une zone faisant l’objet de manipulations immobilières ; enfin, le film montre les enjeux et oppositions qui naquirent dans les "California Water Wars".

14.05 > 22:00 + 03.06 > 20:00
5€ / 3,5€ Combi 2 films > 7,5€ / 6€


Film + débat

Agir pour l’eau

Dans nos sociétés, les luttes seraient-elles terminées ? Assisterions-nous à la fin de l’Histoire, comme d’aucuns le prétendent ? Tout ne deviendrait-il pas seulement recherche de solutions techniques et questions de services ou de communication ? Il suffirait d’y mettre le prix... Personne ne croit à cette fable bien sûr. Notre système dit démocratique soumis au marché mondialisé va laisser de plus en plus de monde sur le carreau, sans compter les dégâts écologiques déjà bien avancés. La question de l’eau n’échappe pas à cette mécanique en marche. Même si en Belgique et à Bruxelles des gardes fous semblent avoir été placés et que la gestion publique de l’eau semble tenir bon, on a pu observer des lézardes dans ces remparts. Mais on peut lutter. Si l’on veut que l’eau reste un bien commun, il faut qu’elle puisse être gérée en commun. La discussion explorera dès lors des manières de se donner les capacités à agir, à Bruxelles ou ailleurs dans le monde.

Avec : Dominique Nalpas (Parcours citoyen/Plate-forme Eau Water Zone), David Cammaers (Lagwa asbl), Luba Vink ("Agua Dulce")...

+ The Water Front

Liz Miller, 2008, US, video, vo ang st fr, 53

"The Water Front" est l’histoire d’Highland Park, une ville aux États-Unis en détresse depuis la crise de l’automobile. Cette communauté aux faibles revenus - le plus souvent noire depuis que les blancs plus riches on quitté la ville - qui vit à proximité de l’une des principales sources d’eau douce au monde, le lac Michigan, voit son accès à l’eau potable menacé par la privatisation de l’eau. Les habitants ont reçu des factures d’eau atteignant jusqu’à 10.000$. Ils s’organisent alors et luttent pour garder leur droit à l’eau courante et pour éviter que cette ressource ne soit privatisée. Au travers de cette lutte, se joue une remise en question de tout le système d’organisation de la ville en proie à une gestion du tout-au-marché. On ne peut que se révolter avec les acteurs de cette lutte, tout en songeant qu’une telle situation pourrait nous arriver un jour à nous aussi. Alors bougeons et ce film de belle facture nous en donne envie.

+ Agua Dulce

Luba Vink, 2006, FR-AR, video, vo st fr, 30

Ingénieur agronome, Diego Ramillo travaille avec des petits producteurs agricoles d’origine indienne de la communauté de Luracatao isolés au milieu des terres d’un grand propriétaire terrien. Dans cette région semi aride du nord-ouest de l’Argentine, l’irrigation est essentielle pour la survie. Nous découvrons comment, ensemble avec les paysans, Diego met en place l’organisation nécessaire à l’installation des réseaux d’eau potable. Une vraie leçon d’éducation populaire pour une plus grande autonomisation de ces communautés indiennes.

+ Super Desasphaltico

Groupe vidéo Ixelles, 2008, BE, video, sans dial, 4

Super D est appelé à la rescousse par une femme désemparée. Sa cour est complètement imperméabilisée ! Ce Super Amigos bruxellois arrive avec ses nombreux associés du quartier. En deux temps trois mouvements, les pavés sont arrachés, la terre remise à ciel ouvert, les graines semées et les fleurs plantées. L’eau peut retourner enfin à la source ! Depave The World.

22.05 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Veit Helmer, 2008, DE, 35mm, vo st fr, 88

Pour réaliser ce film, Veit Helmer ("Tuvalu") se serait inspiré d’une histoire vraie. On est en Asie centrale dans un minuscule village baigné de poussière et de lumière où rien ne se passe, où l’on semble attendre... Un jour, les canalisations d’eau vétustes éclatent. Les femmes, fatiguées de voir leurs maris jouer aux cartes plutôt que de s’occuper du problème, décrètent une grève du sexe. Mais rien n’y fait. En marge du conflit, deux jeune gens, Aya et Temelko, pour consommer leur amour doivent, selon la tradition, s’immerger dans l’eau. Et comme le village est à sec... Temelko, à bout de patience, décide de prendre les choses en main. Et comme on le sait, l’amour fait bouger des montagnes. Cette fable philosophique semble signifier que l’absurde naît du vide du désir qui a ses raisons que la raison ne connaît pas. L’absurde est dans la croyance qu’il y a quelque chose à attendre... de Dieu, de l’Etat, de l’Argent ?

22.05 > 22:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Pour ce dernier débat, nous parlerons des grands projets hydrauliques, ces mastodontes pensés et construits sous la bannière du Progrès et de la Modernité. Nous questionnerons l’inévitable fuite en avant induite par la technologisation croissante et l’hyperconcentration de la technique dans la gestion actuelle de l’eau à travers le monde. Qu’en est-il de la déconnexion latente entre ces outils gigantissimes et la réalité des pratiques et modes de vie des populations locales qui bénéficient de leurs bienfaits ou en subissent les conséquences ? Si on part du principe que le cycle naturel de l’eau est complexe et s’inscrit sur des temps longs, que dire de l’actuelle gestion centralisée et à court terme qui prévaut dans bon nombre de nos pays "développés" ? En filigrane de ce débat, se posera la question de la nécessité de changer de paradigme dans la gestion de l’eau, d’une gestion technique et financière vers une gestion complexe, décentralisée.

Avec : Riccardo Petrella (Institut Européen de Recherche pour la Politique de l’Eau) et Jean-Marie Thomas (Ingénieurs sans Frontières).

+ Future of Water 1

Erik Hannemann & Anders Taylor Larsen, 2008, NO, video, vo st fr, 52

Un voyage en hélicoptère, bateau, voiture, à pieds… avec pour guide le professeur Terje Tvedt, géographe et politologue norvégien à la croisée entre Indiana Jones et Yann Arthus-Bertrand. Ce documentaire nous fait voguer à la découverte des grands défis hydrauliques relevés par les ingénieurs de par le monde : le lac Nasser permettant de cultiver le désert égyptien ; l’assèchement de la mer d’Aral pour la culture du coton en Russie ; Sun City, le Las Vegas aquatique d’Afrique du Sud ; la création de précipitations artificielles en Chine… Ce documentaire met en lumière la vulnérabilité des solutions techniques pharaoniques ou hyper centralisées face à l’incertitude induite pas les changements climatiques. Le gigantisme de ces ouvrages nous laisse pantois et nous interroge sur la place des comportements individuels dans la gestion du cycle d’une eau aussi technique, le combat de David contre Goliath ?

+ Force liquide

Pierre Chevalier, 1950, FR, 35mm > video, vo fr , 11

"Toujours plus d’électricité, c’est le mot d’ordre de notre société moderne". Dans le contexte de la renaissance économique de l’après-guerre (Plan Marshall), l’eau est perçue par les autorités comme une force liquide que la France devra dompter si elle veut garder sa place au rang des grandes puissances mondiales. Véritable ode à la Modernité incarnée dans la construction de 58 barrages, cette actualité nous offre une belle mise en perspective de la fuite en avant induite par nos modes de consommation énergivores modernes...

05.06 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Film

Still Life

Sanxia Haoren

Zhang Ke Jia, 2006, CH, 35mm, vo st fr & nl, 108

Chronique de la fin annoncée de la ville de Fengjie, située sur les bords du Yangtsé (le fleuve Bleu), en amont du barrage des Trois Gorges. Au cœur de ce paysage urbain voué à disparaître, la ville continue de grouiller d’activités. Cette fiction nous plonge dans les méandres de deux trajectoires de vie, celle de Han Sanming, un mineur et celle de Shen Hong, une infirmière, tous deux perdus dans cette ville qu’ils ne reconnaissent plus. Ces deux histoires se construisent, se déconstruisent et croisent celles d’autres citadins forcés de quitter leurs racines pour migrer vers d’autres villes de la région. Une œuvre réaliste qui a pour toile de fond le contraste entre un ouvrage pharaonique, incarnant le rêve de modernité de générations de dirigeants chinois, et la déstructuration des liens sociaux. Tourné quelques mois avant que Fengjie ne sombre dans l’oubli, submergée par les 150 mètres d’eau du lac de retenue, "Still Life" se révèle être une trace archéologique pour les générations futures…

05.06 > 22:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


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