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Astro Black Mythology

Les bonus de la série ! Après 6 épisodes ayant exploré diverses époques et styles musicaux de la Great Black Music, voici quelques suppléments avant de clôturer pour de bon ce cycle. Deux exposés hors-série, explorant deux éléments signifiants de la culture afro-américaine : la quête du beat et l’expression fière de la blackness – à travers des parcours traversant le temps et l’espace. Et pour finir en beauté, une séance d’écoute, pour rassembler diverses pièces du puzzle collectées en cours de route et se laisser transporter par les sens.

Listening can be one of the greatest of pleasures. You must learn to listen because by listening you will learn to see with your mind’s eye. You see, music paints pictures that only the mind’s eyes can see. Open your ears so that you can see with the eye of your mind.
(Sun Ra)

Ce cycle est conçu par Pierre Deruisseau (initiateur des concerts à la ferme du Biéreau en 2000 et de la Compilothèque en 2005) et proposé en écoles et en appartements, dans le cadre d’un projet plus large appelé "Astrophonie" et explorant l’histoire de la musique en lien avec l’Univers. Comment l’homme utilise l’agencement de sons pour entrer en résonance avec les énergies de l’Univers, y puisant force et inspiration - tel est le fil de ce cycle explorant les mythes et pratiques musicales sous-tendant cette articulation, à travers diverses époques, communautés et civilisations.

(Si vous avez manqué certains des épisodes précédents, ils se donnent aussi en divers endroits au fil des mois > www.astrophonique.net )



En explorant les bacs de vinyles soul-funk chez n’importe quel vendeur, une image sur les pochettes apparaît, revient, se décline, s’impose à nos yeux presque tous les dix disques. Laquelle ? La célèbre coupe "Afro" ! Nous connaissons tous ces cheveux frisés, englobant le visage d’une rayonnante sphère noire et crépue, courte ou volumineuse à souhait, et montée à l’aide d’un peigne à longues dents. Symbole important de la communauté noire-américaine, portée par tant de musiciens – jazz, funk, soul, disco, hip-hop et bien plus -, on se doute qu’elle doit avoir une histoire, une signification profonde, une origine. Quelle est-elle ? C’est là que vient la surprise. Véritable épopée à travers le temps et l’espace, la recherche de ses significations nous fera voyager sur des milliers d’années et de kilomètres. Traversant combats afro-américains et moments clefs des luttes pan-africaines, s’arrêtant sur ses dimensions énergétiques ancestrales, l’épopée se terminera, c’est bien certain, sur une fin de mythologie étoilée !

I Am Somebody
I May Be Poor
But I Am Somebody
I May Be Young
But I Am Somebody
I May Be On Welfare
But I Am Somebody
I May Be Small
But I Am Somebody
I May Make A Mistake
But I Am Somebody
My Clothes Are Different
My Face Is Different
My Hair Is Different
But I Am Somebody
I Am Black, Brown, White
I Speak A Different Language
But I Must Be Respected
Protected
Never Rejected
I Am God’s Child
I Am Somebody

15.05 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Film

Wattstax

Mel Stuart, 1972, US, 35mm, vo ang st fr, 99

“I am… somebody !” Poings levés, une foule euphorique de plus de cent mille personnes, presque exclusivement à la peau noire, reprend en choeur le discours du jeune révérend Jesse Jackson, dressé sur la scène. Nous sommes le 20 août 1972 : sous l’égide du label Stax, roi de la deep soul, et de sa plus grande star Isaac Hayes, s’ouvre un concert d’anthologie qui restera dans les annales comme le Woodstock de la communauté afro-américaine. A la fois acte militant et gigantesque fête populaire, l’événement dura six heures, de musique, de danse et d’euphorie collective, destinées à commémorer les sanglantes émeutes de Watts survenues sept ans plus tôt. Il célèbre également, avec le Black Power, l’esprit de résistance et la vitalité de la culture noire. Toutes les stars du label sont réunies pour un évènement musical majeur de l’Amérique noire.
Mel Stuart nous propose un contrepoint politique et sociologique, s’aventurant dans les rues, les cabarets, les bistrots et les coiffeurs du ghetto, en dressant un portrait fascinant sur les relations humaines entre afro-américains et les rapports entre les communautés noire et blanche.

15.05 > 21:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Recherche de nouveaux rythmes pour Nouveau Monde à habiter ! Nous suivons ici l’histoire de la diaspora africaine à travers la perte et la réinvention des tambours, progressivement interdits dans les états esclavagistes, mais continuellement retrouvés.
Des rythmiques traditionnelles africaines aux phrasés de batteurs bop et swing, du tap dancing au beatboxin’, voici un parcours à travers 100 ans de détournement d’instruments où chaises, outils, chaussures, piano, basse, platines, cordes vocales… tout devient support d’une véritable quête du beat.
Dans son déroulement historique, quelques œuvres et moments clefs – hymnes de la diaspora à la recherche de ses racines - nous content la profondeur de cette quête sacrée.

Keep looking, searching, seeking, finding
Looking, searching, seeking, finding
Keep looking, searching, seeking, finding
Looking, searching, seeking, finding

Keep looking for the perfect beat
And it’ll help you reach your peak
Keep dancing to our perfect beat
And it’ll help you reach your peak

(Afrika Bambaataa)

29.05 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


William Klein, 1969, FR-AL, 35mm > video, vo st fr, 90

Alger, juillet 1969. Dans une alchimie de sons, de couleurs, de langues et de danses, l’Algérie vit un moment unique de l’Histoire africaine : le premier Festival culturel panafricain d’Alger (Panaf). Pendant une semaine, des délégations venues de toute l’Afrique s’élancent dans la ville, défilant dans l’exubérance et l’euphorie, au gré de leurs rythmiques propres. Le mot d’ordre : affirmer la culture d’un continent dont plusieurs pays sont encore colonisés.
Photographe, peintre et graphiste engagé, William Klein fut chargé de coordonner la réalisation d’un documentaire sur cet évènement sans précédent, révolutionnaire et festif.
Musiciens (Miriam Makeba, Archie Shepp), intellectuels (Check Anta Diop, Amadou Hampaté Bâ), leaders des mouvements de libération africains (Amilcar Cabral, Agostinho Neto), tous se sont emparés d’Alger dans un sentiment de fête et d’espoir d’une Afrique libre, unie et fraternelle. Un film flamboyant, saisissant ce grand espoir panafricain que l’Histoire n’allait pas confirmer, témoignant de la force et de la beauté d’une "utopie" en mouvement.

29.05 > 22:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


Arrivé à ce point de notre parcours, après huit explorations de 2h et plus, arrêtons-nous devant le sphinx, gardien de la porte étoilée... Il nous pose une énigme. Faut-il y répondre par la raison ? Ou juste contempler la beauté de son mystère ? La musique serait-elle cette méditation accordant notre être, tel un véhicule pour franchir la "heavenly gate" ?
Si un précédent épisode nous plongea dans la poésie et la pensée de Sun Ra - génie du Jazz et expert en sonic spaceship –, il put laisser sur leur faim ceux qui voulaient davantage explorer sa musique. Pour le tout dernier rendez-vous de ce cycle, quoi de mieux que de terminer par une séance d’écoute ? Brièvement introduites, les pièces seront écoutées dans leur entièreté, le plus souvent possible à partir de disques vinyles.
Invitation au voyage, résonance avec les mythologies abordées, sur 40 ans d’enregistrement et plus de 150 disques disponibles, les airs choisis se déploieront telle une odyssée. Opéra jazz cosmique, cinéma pour l’oreille, écoutons Ra et empruntons sa barque solaire. Qui sait... Peut-être nous emmènera-t-elle "on the other side of nowhere".

This is the music of greater transition
To the invisible space age (…)
Outer space is big and real and compelling
And the music which represents it must be likewise (…)
The music of the future is already developed
But the minds of the people of earth must be prepared to accept it

(Sun Ra)

In this age of Outer Space challenge, (…) the insistent idea is that people will have to change their tune and that tuning should be in tune with the intergalactic outer universe which is everything which is not yet in
(Sun Ra)

12.06 > 18:00
3,5€ / 2,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


John Sayles, 1984, US, 35mm, vo ang st fr, 110

Un extraterrestre noir, poursuivi par un duo de chasseurs de prime de l’espace, se réfugie à Harlem. Muet, notre frère venu d’une autre planète (interprété par Joe Morton) va déambuler dans la ville et découvrir à ses dépens comment sont considérés les Noirs dans l’Amérique urbaine des années 1980. “Ce qui rend “Brother” si savoureux (un film qui se déguste scène par scène, comme autant de couplets de funky-cinéma), c’est bien sûr la manière de John Sayles, un des cinéastes les plus intéressants de ces dernières années. Autant sa mise en scène proprement dite est alanguie, presqu’immobile par moments (ce qui n’est pas un défaut : ça coïncide au quart de tour avec le "cool, brother, cool" du scénario), autant sa conception du film, l’esprit, le découpage sont vifs, coupants, ingénieux, inédits” (Louis Skorecki, “Libération”, 12/04/1985) Même si les effets spéciaux ont beaucoup vieillis, “Brother” reste une allégorie jubilatoire sur le racisme et l’esclavage.

12.06 > 22:00
5€ / 3,5€ 7,5€ / 6€ (soirée / avond)


The Jazz is the primar of Creation.
It shows people that you can do creative things,
That you do beautifully,
That you do in precision and discipline,
Without even thinking about it.
That’s what Jazz is.
It shows to the world another form of happiness

(Sun Ra)



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