Dans un quartier prolétaire de la banlieue Moscovite vivent Katya, Vika, Zhanna, trois jeunes filles de plus ou moins quinze ans, qui ne jurent que par leur amitié. Dans l’environnement dur et agressif qui les entoure, le refus de toute forme d’autorité semble être de mise pour tout adolescent qui veut se faire respecter, et nos trois amies ne dérogent pas à cette règle. Un matin, à l’école, on leur annonce qu’une soirée dansante va prochainement être organisée. L’attente de cet événement, à priori banal, va devenir la raison même d’exister de ces trois lycéennes. Cependant cette soirée sera glauque à mourir et signera la fin de leur amitié, mais aussi le brusque passage à une réalité où la naïveté n’est plus permise.
Premier long métrage d’une toute jeune réalisatrice "Ils mourront tous sauf moi" est un portrait cru et sans rémission d’une jeunesse "no future" de la Russie contemporaine. Tourné caméra à l’épaule, avec trois actrices non professionnelles étonnantes, ce film navigue en permanence sur la ligne ténue qu’il peut y avoir entre documentaire et fiction. On se rappellera de deux films : "La petite Vera" (1988) de Vassili Pitchoul, et "Bouge pas, meurs, ressuscite" (1989) de Vitali Kanevski. Dans la même lignée que ceux-ci, et vingt ans plus tard, "Ils mourront tous sauf moi" poursuit le portrait d’une jeunesse qui en Russie peut être tout sauf à l’eau de rose. (Prix spécial de la Caméra d’or au Festival de Cannes 2008).