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Everybody Dies But Me

Valeria Gaia Germanica, 2008, RU, 35mm, vo st fr, 80

Dans un quartier prolétaire de la banlieue Moscovite vivent Katya, Vika, Zhanna, trois jeunes filles de plus ou moins quinze ans, qui ne jurent que par leur amitié. Dans l’environnement dur et agressif qui les entoure, le refus de toute forme d’autorité semble être de mise pour tout adolescent qui veut se faire respecter, et nos trois amies ne dérogent pas à cette règle. Un matin, à l’école, on leur annonce qu’une soirée dansante va prochainement être organisée. L’attente de cet événement, à priori banal, va devenir la raison même d’exister de ces trois lycéennes. Cependant cette soirée sera glauque à mourir et signera la fin de leur amitié, mais aussi le brusque passage à une réalité où la naïveté n’est plus permise.
Premier long métrage d’une toute jeune réalisatrice "Ils mourront tous sauf moi" est un portrait cru et sans rémission d’une jeunesse "no future" de la Russie contemporaine. Tourné caméra à l’épaule, avec trois actrices non professionnelles étonnantes, ce film navigue en permanence sur la ligne ténue qu’il peut y avoir entre documentaire et fiction. On se rappellera de deux films : "La petite Vera" (1988) de Vassili Pitchoul, et "Bouge pas, meurs, ressuscite" (1989) de Vitali Kanevski. Dans la même lignée que ceux-ci, et vingt ans plus tard, "Ils mourront tous sauf moi" poursuit le portrait d’une jeunesse qui en Russie peut être tout sauf à l’eau de rose. (Prix spécial de la Caméra d’or au Festival de Cannes 2008).

23.04 > 22:00 + 30.04 > 20:00 + 09.05 > 20:00 + 16.05 > 16:00 + 23.05 > 18:00 + 29.05 > 20:00 + 06.06 > 18:00


"C’est un film sur le passage à l’âge adulte. Nos trois filles attendent cette soirée comme un moment de bonheur, mais elle ne comble pas leurs espoirs. Elles deviennent adultes en une seule journée. Une expérience malheureuse est plus souvent qu’une expérience heureuse le déclencheur du passage à l’âge adulte. Il en va ainsi pour Katia : elle souffre et il lui semble que le monde s’est écroulé. Mais, le lendemain, elle se lèvera, se douchera, ira à l’école, passera son bac et trouvera sa voie. Certains deviennent adultes ainsi, d’autres autrement. Mais il me semble néanmoins que c’est chaque fois en vivant un drame personnel. (...)
Je suis documentariste. Je fais du cinéma sur ce que je connais, sur ce que j’ai vu, sur mes propres expériences. De plus, je tourne tous mes films là où je vis, parce que je ne peux pas faire autrement. Ce quartier, c’était le mien et c’était comme un adieu à ce quartier. Et tout ce qu’il y avait sur le plateau était authentique. L’alcool que les filles boivent est bien réel. Nous avons tout tourné en plan-séquence. On n’aurait pas pu faire autrement. (...) Il n’y avait pas de doublures parce que les actrices ont accepté de se pénétrer de cette réalité et y sont allées d’elles-mêmes."

— Valeria Gaia Germanica



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