Phénomène de mode ou pas, le cinéma "de genre" est de retour... Que ce soit dans les cinémathèques, les festivals, sur certaines télévisions ou grâce à des éditions DVD, les "sous-genres" du cinéma reviennent au goût du jour. S’il est vrai que le cinéma bis, la série Z, l’épouvante, le western-spaghetti, la science-fiction ou le giallo n’ont jamais manqué d’amateurs, force est de constater qu’une nouvelle génération de spectateurs découvre leur inventivité et leur influence sur le cinéma contemporain.
Le phénomène est d’autant plus frappant que ces genres "mineurs", qui ont connu leur apogée à l’heure des salles de quartier, ont longtemps été sous-estimés par la cinéphilie et la critique classiques. Chamboulant les conventions morales et esthétiques, ils ont toujours attisé le culte, mais aussi le mépris et la censure.
Parallèlement à la redécouverte d’une filmographie datant surtout des décennies 1960 à 1980 et dont les figures peuplent notre imaginaire collectif, une tendance à renouer avec le cinéma de genre se fait également sentir dans la production actuelle. Même la 3D — une technique qui connut son âge d’or dans les années 1950 grâce à la série B et au film de genre — fait son come-back dans le "mainstream" hollywoodien... Empruntant des voies parfois beaucoup plus escarpées, des cinéastes se réapproprient et actualisent des langages et des codes qui semblaient appartenir au passé...
Pourquoi ce regain d’intérêt ? On pourrait faire la tentative d’une lecture très simple : le cinéma de genre c’est avant tout un plaisir jouissif du cinéma... Se voulant accessible au plus grand nombre, il ne manque par pour autant de qualités innovatrices, souvent au niveau stylistique, sans nécessiter d’effets spéciaux ultra-coûteux pour y parvenir. Il se pourrait donc bien qu’il y ait l’envie de revenir à un cinéma populaire, avec une dimension plus artisanale.
En tous cas, vous l’aurez compris : il est question de cinéma de genre dans ce programme du Nova ! Rien de neuf, car nous en programmons régulièrement, si ce n’est que cette fois c’est un film belgo-français fraîchement sorti du laboratoire que nous vous proposons en sortie nationale. "Amer" est un film surgi de nulle part. Cette ode contemporaine au giallo esquive le piège d’être juste un hommage à ses "maîtres".
Nous n’avons pas manqué l’occasion pour vous proposer trois "gialli" d’époque, soigneusement choisis pour satisfaire les adeptes comme les novices.
Dans ce programme, nous vous proposons aussi des films tout droit venus des Philippines, dont des "bombas", extrêmement populaires dans les années 1960, sortes de remakes philippins du western, du film d’espionnage ou du cinéma érotique !
Entre autres choses, nous réitérons aussi l’expérience d’un rendez-vous hebdomadaire pour découvrir un film sur lequel nous avons eu envie de nous arrêter. Cette fois, il s’agit d’"Everybody Dies But Me", un long-métrage russe dévoilant les dérives d’une jeunesse sans trompe-l’oeil ni camouflages...
Pour la suite, si tout va bien, on se retrouvera cet été dans les rues de Bruxelles pour notre festival itinérant, le PleinOPENair !