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Jess Franco

Jess Franco (1930, Madrid), le roi du zoom et de l’érotique-sordide, l’homme aux deux cents films, peut sans doute prétendre au titre de réalisateur le plus productif et le plus controversé de tous les temps. Son premier amour était pourtant la musique, surtout le Jazz. Cela explique non seulement les bandes son étonnantes et soignées de la plupart de ses films, mais aussi une certaine approche du langage cinématographique. Voir son premier Jess Franco peut être une expérience démystifiante. C’est avec le temps et avec persévérance qu’on découvre les charmes de sa filmographie. Il construit ses films avec résolution, allant à l’encontre des normes établies, sur un tempo particulier qui garanti une atmosphère hallucinante, laissant parfois perplexe, mais où tout se tient dans un équilibre étrange. Il suffit de se laisser guider par les mouvements fiévreux du zoom, qui souligne "l’essentiel"... On est tenté de qualifier son cinéma de mauvais, ou au moins de mauvais goût, mais après quelques films on prend conscience que Franco est un anarchiste du cinéma qui défini son propre monde sans lois. Ses films sont des Jam sessions, pleines de solos, où les possibilités du médium sont poussées au plus loin. Qu’il arrive la plupart du temps à construire son univers à coup de tétons endurcis et de paires de fesses est plutôt amusant.
Son aversion pour l’hypocrisie et son amour de l’érotique l’ont amené, dans les années soixante, à explorer un cinéma repoussant les limites, dans lequel il a pu donner libre cours à son voyeurisme. Cela s’est traduit, dans un premier temps, par une fascination pour les spectacles de striptease "kinky", puis, dès les années septante, quand la culture cinématographique est devenue un peu plus permissive, par une attention particulière donnée aux parties intimes de ses actrices. Sa muse Lina Romay peut ainsi se targuer d’avoir, sans doute, la vulve la mieux documentée de monde... Sa productivité folle est fascinante, tout comme son indomptable soif de liberté artistique, qui signifie malheureusement qu’il doit souvent travailler avec des budgets minimalistes. Malgré cela, le maître du Z poursuit dans sa vision fascinante et continue de réaliser des films avec un enthousiasme effréné et un grand amour du travail.

Toutes les séances seront introduites par Jess Franco et Lina Romay.



Jess Franco, 1977, DE-CH, 35mm, vt de st ang, 82

Après avoir espionné Susan Hemingway qui frouchelait avec son amant dans les bois, un prêtre pervers convainc sa pauvre mère d’envoyer la mignonne au couvent, en lui promettant sinon une vie de damnation. La mère supérieure très stricte a la délicatesse, en guise d’accueil, de lui glisser sa main froide entre les cuisses pour vérifier sa pureté. Satisfaite, elle la confie au prêtre qui regardait la scène la bave aux lèvres... Adroitement filmée par Franco, l’histoire est ici au premier plan. Et quelle histoire ! Elle commence par la quête d’apaisement que les jeunes nonnes, tiraillées par leurs hormones, recherchent dans les bras l’une de l’autre, pour ensuite partir en vrille lorsque la communauté religieuse se révèle être une secte satanique et que débarque Lucifer en personne, animé d’une idée précise de l’utilité des nonnettes restées chastes. Incontestablement l’un des grands classiques de la Nunsploitation !

En présence de Jess Franco et Lina Romay.

Note : la copie 35mm que nous comptions projeter a une bobine manquante, nous sommes donc contraints de passer le film en format vidéo, désolé pour les puristes.

04.03 > 22:00


Shining Sex

La fille au sexe brillant

Jess Franco, 1977, BE-FR, 35mm, vt fr , 74

Voilà un film de science-fiction bien étrange, avec dans le rôle principal... l’intimité rasée de Lina Romay. La froide blonde Alpha et son partenaire Andros se délectent du chaud numéro de danse de Romay dans une boîte de nuit. Sous l’emprise de l’alcool, cette dernière se laisse entraîner dans leur appartement où ils se livrent, à trois, à une partie de gémissements. Profitant de l’étourdissement satisfait de Lina Romay, Alpha enduit son vagin d’une substance toxique. Contrôlée télépathiquement par Alpha, elle se retrouve au coeur d’un complot intergalactique qui implique son sexe et beaucoup de mâles inconnus qui vivront avec elle leur dernier orgasme. "Shining Sex" fut tourné en même temps que "Midnight Party", mais sans que l’équipe et les acteurs - qui comprenaient de moins en moins le script - ne soient au courant qu’ils travaillaient sur deux films. Il n’y a pas de petites économies : l’astuce devait permettre au producteur de ne leur payer qu’un salaire... Les zooms fougueux palpent les corps nus avec envie dans ce film à l’atmosphère irréelle, accompagné par une bande son de mauvais augure de Daniel White, qui mène le film jusqu’à sa fin tragique.

En présence de Jess Franco et Lina Romay.

05.03 > 22:00


Midnight Party (Lady Porno)

La partouze de minuit

Jess Franco, 1977, BE-FR, 35mm, vt fr st nl, 75

La danseuse érotique Lina Romay secoue voluptueusement ses seins et ses hanches dans un night club douteux quand une bande de swingers branchés l’invite pour une partouze d’anthologie. Après une nuit de sueur, pleine de mains baladeuses et de zooms gynécologiques, elle se réveille aux côtés de deux cadavres, ayant chacun eut droit à leur poignard entre les omoplates. Prise de panique, elle tente de s’enfuir, mais est rattrapée et ligotée sur un lit. À partir de là, le film part dans un délire chaotique fait de papiers-peints à vomir, de dialogues profondément débiles, de Jess Franco en agent secret sadique à la jambe de bois et surtout, bien entendu, des rondeurs gracieuses de Lina Romay. Tourné en une semaine dans des chambres d’hôtel bon marché, avec un budget minimal, "Midnight Party" est un ramassis de non sens volontaires. Franco s’amuse de la place du spectateur, et n’hésite pas à faire valser le quatrième mur quand Romay s’adresse directement à la caméra pour débiter des obscénités.

En présence de Jess Franco et Lina Romay.

05.03 > 24:00


Ilsa, The Wicked Warden

Greta, Haus ohne Männer

Jess Franco, 1977, DE-CH, 35mm, vt de st fr & nl, 84

Connu aussi sous le nom de "Greta, Haus ohne Männer" et mille autres titres, il s’agit bien d’un Ilsa apocryphe réalisé par Jess Franco ! Dyanne Thorne campe une nouvelle fois une directrice de prison particulièrement perverse. Officiellement ouverte pour soigner les déviances sexuelles féminines, la prison sert en réalité de geôle politique. Le tout se passant dans une république fasciste d’Amérique centrale, un genre de San Théodoros...
On se doute bien que ce n’est pas l’histoire qui nous intéresse ici mais plutôt le traitement que fait subir Franco à ce personnage iconique. Comme dans la plupart de ses films de "Femmes en prison", le réalisateur fait jouer Lina Romay, ici bras droit et souffre douleur d’Ilsa. Franco zoom et dé-zoom plus vite que son ombre, on entend des cris de singes au loin, la version allemande est géniale, les nombreuses scènes de tortures sexuelles sont ahurissantes. Le nombre de scènes d’anthologie est intimidant : une scène de douche/bain inaugurale montée en alternance, une scène d’acuponcture mammaire, une scène de torture avec une machine qui fait "dolooloozwingshriodooloo" et une scène finale imprévisible et atterrante qui clôt définitivement la saga.

En présence de Jess Franco et Lina Romay.

06.03 > 24:00


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