prog: 1296
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Nocturnes

Autant dire que cette programmation était l’écrin idéal pour présenter quelques films de genre "Women in Prison" (WIP), depuis le temps qu’on y pensait ! Les habitués se souviendront qu’il y a quelques années, nous présentions un cycle "Nunsploitation" que nous décrivions comme un sous-genre de WIP. Mais à la réflexion, ne serait-ce pas l’inverse ? Qui de l’oeuf ou de la poule...? Bref, dans les deux cas, le genre est prétexte à titiller le spectateur à l’aide de caresses saphiques, de rapports de domination esclavagiste, de violence, de viols... pas étonnant que l’on retrouve parfois les mêmes réalisateurs dans les deux sujets. C’est le cas de Jess Franco qui donne un coup d’accélérateur au genre (qui date des années 1930 et 1950 avec des films comme "Women’s Prison" avec Ida Lupino). Mais le trublion espagnol apporte une dimension vraiment "exploitation" et s’ouvre alors après lui une interminable série (toujours en cours !) de films délirants, décomplexés, incorrects voire franchement de mauvais goût. Souvent même, on s’y ennuie un peu, et le plaisir vient surtout après plusieurs films, lorsqu’on peut comparer l’éventail des éléments exploités. La grande constante reste la scène de douche, c’est à l’aune de celle-ci que l’on juge souvent la qualité du film...

[ Ticket Double Bill > 6 / 5 eur ]



Jack Hill, 1971, US-PH, 35mm, vo ang , 95

Un "classique" du genre et du Nova, encore présenté en 2008 lors de la venue de Jack Hill ! Le film offre un terrain de jeu idéal à Pam Grier et Sid Haig. On y retrouve les éléments constitutifs du WIP : détenue fraîchement arrivée, gardienne sadique, drogue, frustrations sexuelles, évasions... ainsi que le savoir-faire de Jack Hill et sa faculté à raconter des histoires, tout en n’hésitant pas à apporter des éléments iconoclastes. Il sait aussi profiter des décors exotiques, bien mis en valeur par la photo et des cadres ludiques, qui ancrent le film dans son époque. Car ce film est aussi un représentant du sous-sous-genre de Jungle WIP... l’un des plus marquants ! Produit par Roger Corman, pour un budget dérisoire, le film engrangea des millions de Dollars et permit la pérennité du genre durant les 1970.

[ 5 / 3,5 eur ]

04.12 > 22:00


Barbed Wire Dolls

AKA Frauengefängnis

Jess Franco, 1975, CH, 35mm, vt de st ang, 78

Connu aussi sous le nom de "Frauengefängnis", ce film est à la fois un condensé de WIP et de "l’art" de son auteur. Ici, les scènes d’exploitation sont poussées à l’extrême, le sexe et la torture sont crus et abondants. On peut imaginer la réception d’un tel cinéma et on conçoit parfois avec difficulté ce qui passe par la tête de ceux qui le façonnent.
Le casting féminin est aussi varié qu’interloquant, même si on y retrouve bien évidemment la femme du cinéaste, filmée une fois de plus sous toutes les coutures. Si le contenu est très explicite et très codifié, c’est la forme qui donne à un film de Franco sa signature. Rien que la scène d’ouverture est hallucinante : zoom, pano, dézoom, re-pano... une mise en scène et un travail de caméra déconcertants qui divisent encore les spectateurs.

[ 5 / 3,5 eur ]

04.12 > 24:00


Jonathan Demme, 1974, US, 35mm, vo ang , 83

Jonathan Demme tourne, sous l’aile de Corman, ce WIP aux qualités de mise en scène supérieures à la moyenne. Les codes, là aussi, sont respectés, jusqu’à la thématique "raciale" et l’aspect "féministe" un peu douteux. Les personnages sadiques sont délicieux (cf. le docteur), les scènes musclées sont réussies et les personnages plutôt bien campés par un casting pertinent. On retrouve aussi une pointe d’humour et un décalage certain (cf. le nom des personnages) ce qui explique en grande partie la réputation du film et son statut de "classique" du genre.
Question, toutes les femmes incarcérées sont coupables et ne purgent pas de peines incohérentes : est-ce là un élément conformiste ou subversif ?

[ 5 / 3,5 eur ]

11.12 > 22:00


Paul Nicolas, 1983, US-DE, 35mn, vo ang , 95

Un bel exemple des WIP 80’s avec Linda Blair, sortie de "L’exorciste" mais pas encore désenvoûtée... Une drôle d’histoire où drogue et prostitution sont mêlées. Plutôt mieux menée que d’autres bandes de la même époque, "Chained Heat" eut droit à deux suites crapuleuses qui ont fait les beaux jours des arrières salles de video-clubs. Ce film présente aussi un intérêt interactif puisqu’il propose un jeu consistant à compter le nombre de fois où le micro apparaît dans le champ de la caméra. A moins qu’il ne s’agisse d’un élément post-moderne, d’une mise en abîme subtile, où le micro serait un symbole phallique (il a un bonnet rouge !) censé nous rappeler que tout est vanité. Un indice : la scène où ledit micro arrive en-dessous de l’image entre les cuisses de Sybil Danning...

[ 5 / 3,5 eur ]

11.12 > 24:00


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prog: 1296
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