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Films

Alix Lambert, 2007, US-RU, video, vo st fr, 73

Par le biais de la tradition russe du tatouage de prison, "The Mark of Cain" nous offre une approche des conflits et des transitions dans la Russie d’aujourd’hui. Les prisonniers, en nous dévoilant leur corps, nous révèlent en même temps les conditions carcérales en Russie. La réalité des tensions entre détenus de différentes générations et les différents systèmes socio-économiques émergent à travers l’histoire de leurs tatouages. A chaque événement personnel, chaque acte commis, chaque conflit vécu, ces tatouages viennent marquer leur peau. Depuis son origine, cet art clandestin est une forme de communication, utilisée par les détenus pour se situer d’emblée face aux autres. Mais cette pratique artistique disparaît peu à peu. A travers ces récits de vie singuliers, la réalisatrice américaine Alix Lambert pénètre la réalité des geôles russes et nous donne des clefs pour mieux comprendre la nature des changements se déroulant actuellement au sein de la société russe.

[ 5 / 3,5 eur ]

20.11 > 20:00 + 10.12 > 22:00


Stéphane Mercurio, 2007, FR, 35mm, vo fr, 91

Un film sur l’absence. Et sur l’amour. Sur la prison aussi, mais en creux. "A côté" s’intéresse à l’extérieur : on y entend beaucoup parler de parloirs et d’administrations pénitentiaires, mais on n’y va jamais. On reste à côté, dans une maison d’accueil accolée au mur de la prison des hommes de Rennes, où les proches de détenus viennent (parfois de loin) pour attendre... l’heure d’une visite parfois improbable. C’est dans ce rare lieu où les familles peuvent se rencontrer, s’échanger des informations et se remonter le moral que Stéphane Mercurio a planté sa caméra. Sa présence a indéniablement libéré la parole, tant les témoignages de femmes qu’elle a rapportés sont forts et sensibles. Niées par la société et méprisées par l’administration, ces femmes ont vu dans son film une possibilité de s’exprimer... et peut-être même d’être entendues.

www.a-cote.eu

+ Sauf le silence

Léa Fehner, 2006, FR, 35mn, vo fr, 14

Entre colère, tristesse et démarches administratives, Louise essaie de s’occuper de son fils, de continuer sa vie, tout en ayant son mari fraîchement incarcéré... Un film d’études de Léa Fehner, dont le premier long métrage "Qu’un seul tienne et les autres suivront" vient d’être présenté à la Mostra internationale de cinéma de Venise.

[ 5 / 3,5 eur ]

20.11 > 22:00 + 05.12 > 19:00


Alan Clarke, 1979, GB, 35mm, vo, 96

Dans sa première version "Scum" (insulte argotique en anglais) appartenait à la catégorie des "drames documentaires" créés par la télévision britannique dans les années 70. Mais comme le bouillant Alan Clarke en avait fait un film trop noir, trop violent et trop réaliste pour la BBC, celle-ci le mit au placard et l’y enferma durant plus de vingt ans. Avec aplomb, Clarke en racheta les droits pour tourner cette version destinée au cinéma. Encore plus fougueux et haletant que l’original, c’est l’exemple type du film réalisé sur le fil du rasoir. Un regard sans concession sur un institut britannique de rééducation pour jeunes délinquants. D’une efficacité redoutable, "Scum" n’a pas pris une ride. Ray "Sexy Beast" Winstone nous y offre une interprétation poignante d’un jeune criminel qui se retrouve dans un régime où l’éducation, l’assistance psychologique et la correction ne sont pas de mise. Un univers impressionnant de colère rentrée et de violence sous-jacente, où la sauvagerie est générée par des humiliations permanentes, des rapports de pouvoir très marqués et une promiscuité néfaste. Quand on traite les humains comme des bêtes, ils finissent par se comporter comme tels.

[ 5 / 3,5 eur ]

21.11 > 19:00 + 06.12 > 21:00


Deux moyens métrages sur la question des prisonniers politiques, dont l’existence est souvent niée par les États tandis que des traitements d’exception leur sont infligés pendant leur détention.

+ Zwei Protokolle

Wolfgang Höpfner, 1977, DE, 16mm > video, vo st fr, 41

En mai 1975, durant les années de plomb en Allemagne, trois militants d’extrême gauche tombent sur un contrôle de police qui dégénère en fusillade. L’un deux n’en sortira pas vivant, de même qu’un policier. Bien que n’ayant pas tiré, Roland Otto et Karl-Heinz Roth sont inculpés de meurtre. Ils seront finalement acquittés mais seulement après avoir purgé plus de trois ans de détention préventive, dont plus de vingt mois en quartier d’isolement ! Dans ce film, Karl-Heinz Roth revient en détail sur ses conditions de détention.

+ La prisonnière du Pont aux Dions

Gaël Lépingle, 2005, FR, video, vo fr, 27

Vitry-aux-Loges, village tranquille en bordure du canal d’Orléans. Il y a vingt ans, les membres d’Action Directe y étaient arrêtés. Fondé sur une diversité de matériaux textuels (texte du philosophe Alain Badiou, brochure de tourisme, tracts d’Action Directe, écrits intimes de Nathalie Ménigon durant son isolement carcéral) et d’images de Vitry, ce film revient sur un pan de l’histoire de France occulté depuis deux décennies.

[ 5 / 3,5 eur ]

22.11 > 21:00 + 04.12 > 20:00


Janusz Mrozowski, 2009, PL-FR, video, vo st fr, 120

Réalisateur franco-polonais qui s’est intéressé à plusieurs reprises à la question des prisons, Janusz Mrozowski a demandé à l’administration pénitentiaire polonaise d’être incarcéré dans les mêmes conditions que les détenus. Dix jours de tournage lui sont accordés dans une cellule où cohabitent sept prisonniers dans un espace de 15 m2 prévu pour cinq : une société miniaturisée, un territoire minuscule lui-même divisé en sept territoires à la taille du corps. Résistance contre l’oubli et l’isolement, résistance pour continuer à être humain, débrouille et survie composent l’ordinaire de la cellule 425. Janusz Mrozowski se fond dans ce quotidien et se place à égal des détenus pour leur donner la parole. La technique cinéma réduite à minima, la lumière naturelle du jour ou celle du néon du plafond comme seuls éclairages, le son capté par la caméra, sans preneur de son. "Laisser dehors le cinéma pour se fondre dans l’espace, physique et relationnel. Capter à moindre interférence en essayant de se faire oublier". Une expérience de cinéaste. Et de spectateur : "Bad Boys Cellule 425" nous enferme deux heures durant dans une cellule, captivé par l’état de captivité.

Avant-première belge en présence de Janusz Mrozowski.

[ 5 / 3,5 eur ]

26.11 > 20:00


Jacques Becker, 1960, FR, 35mm, vo fr, 115

"Le trou" est un chef-d’oeuvre d’entomologie pénitentiaire basé sur un fait réel. Ancien repris de justice qui a échappé à la guillotine par une grâce commuant sa peine en travaux forcés, José Giovanni publie en 1957 son premier roman, racontant la tentative d’évasion qu’il entreprit avec ses co-détenus. C’est le début d’une carrière alternant littérature et cinéma, qui débute avec la proposition de Jean Becker d’adapter "Le trou" au grand écran. Giovanni y fait ses premiers pas comme scénariste mais aussi acteur, puisqu’il interprète ici son propre rôle. A ses côtés : des comédiens non professionnels (tel Michel Constantin, dont c’est la première apparition à l’écran) parmi lesquels d’anciens détenus dont la présence renforce la poésie, l’intensité et l’authenticité du film. La trame sonore, conçue comme une mise en partition des sons assourdis de la prison, contribue, elle aussi, à la fascination qu’exerce encore ce film cinquante ans après sa réalisation. Bien plus qu’un simple "film d’évasion" à suspense, "Le trou" s’offre comme une expérience de cinéma hors du commun dans laquelle les images révèlent l’univers invisible des sentiments et des valeurs. Un film sur la solidarité, la trahison et le hasard. A (re)découvrir sans hésiter.

[ 5 / 3,5 eur ]

27.11 > 20:00 + 12.12 > 21:00


Cristobal Vicente, 2005, CL, 16mm > video, vo es st fr, 83

Cristobal Vicente a tourné pendant un an, seul, à l’intérieur de l’imposante prison située au coeur de la ville portuaire de Valparaìso. Son projet consiste en un livre, un site internet et un film pour explorer la vie des détenus dans ce qui fut l’un des hauts lieux de la torture et de l’enfermement des opposants politiques au régime de Pinochet. Dix ans après la fin de la dictature, la prison était toujours en activité. Le changement du régime chilien allait-il suffire à dépasser près de vingt ans de violence, de cris étouffés, de morts sans sépulture...? Quelques mois avant la fermeture de l’édifice, un cinéaste venu du "dehors" tente de rendre lisible un "dedans" indicible et opaque. Mais ici, les fantômes semblent avoir la parole plus facile que les vivants qui n’offrent à la caméra qu’une bien légère image. Comme l’un d’entre eux le répète au réalisateur tout au long du film : "Tout le monde te ment et tu auras beau rester longtemps près de nous, personne ne te révèlera le vrai visage de cette prison". Un film sobre, brutal et saisissant.

www.proyectoarcana.cl

[ 5 / 3,5 eur ]

27.11 > 22:00 + 12.12 > 19:00


Alone in Four Walls

Allein in 4 wänden

Alexandra Westmeier, 2007, DE-RU, 35mm-video, vo st ang, 85

Ce n’est pas un camp militaire, ça ne ressemble pas exactement à une prison pour adultes. Ce camp de rééducation de l’Oural détient cent vingt enfants, entre onze et quinze ans, incarcérés pour des peines de plusieurs années (parfois 10 ans) pour avoir commis de lourds délits : vols, viols ou crimes. Ici, ils ne doivent pas se battre pour exister dans un avenir incertain, mais ils peuvent être ce qu’ils sont : des enfants. Salué et primé dans de nombreux festivals (Sundance, Locarno...), "Alone in Four Walls" est un documentaire qui perturbe par l’absence de frontières, si claires dans notre société occidentale, entre l’enfance et le monde des adultes. Notre regard protecteur sur l’innocence infantile n’y trouve tout simplement plus sa place.

+ Viena [Alone]

Audrius Stonys, 2001, LT, 35mm, sans dial, 16

Une fillette s’installe sur la banquette arrière d’une voiture. Après quelques kilomètres silencieux, la voiture longe un haut mur et s’arrête devant une immense porte métallique. La porte s’ouvre...

[ 5 / 3,5 eur ]

05.12 > 21:00 + 11.12 > 20:00


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