*Il y a des artistes que l’on suit de "loin" et que l’on rêverait de rencontrer. Et puis, de temps à autre le hasard fait bien les choses et certaines de ces rencontres finissent par se concrétiser. Nous sommes sur le point d’aller sous presse quand nous apprenons la venue en Europe de Larry Jordan. C’est le genre de nouvelle qui nous motive à chambouler notre programme, à la toute dernière minute !
Au même titre que Stan Brakhage, Jonas Mekas ou encore Ken Jacobs (pour ne citer que eux, et d’ailleurs tous ses amis), Larry Jordan est une figure majeure et incontournable du cinéma d’avant-garde américain. Découvrir l’oeuvre de Larry Jordan c’est rentrer dans un univers très particulier qui se situe entre le fantastique et le surréel, et qui mélange mythologie, romanesque et romantisme décalé. Influencé à ses débuts par Jean Cocteau et surtout Max Ernst et Joseph Cornell , c’est dans les années ’50 que Larry Jordan réalise ses premiers courts métrages basés sur la technique de l’animation et du collage. Au fil des ans il expérimentera l’art de l’assemblage avec une finesse d’exécution et d’esprit proche de celle d’un artisan orphèvre. Mais le trait le plus distinctif de son oeuvre se situe certainement dans la singularité des mélanges visuels qu’il crée, puisant dans l’iconographie symboliste, l’illustration graphique ou encore les vieux bouquins d’histoire, de contes ou de récits mythologiques. Souvent il n’y a pas "d’histoire" à proprement parler : on est embarqué dans des voyages imaginaires, quelques fois hallucinatoires, sortes de kaleidoscopes de formes et de symboles qui se croisent, se mélangent ou s’entrechoquent.
La filmographie de Larry Jordan se déploie sur cinquante ans ! Ce ne sont donc que quelques-uns de ses courts que nous vous proposons de découvrir, certainement parmi ses plus connus. Mais aussi un moyen métrage pour lequel Orson Welles prêta sa voix. Et puis vous l’avez compris, la rencontre avec Larry Jordan sera certainement un moment unique, à ne pas rater.*