Vous y avez goûté l’année passée ? Vous en redemandez encore ? La campagne de marketing du PleinOPENair édition 2008 a tellement bien porté ses fruits que nous avons décidé de rempiler cette année avec un menu alléchant à souhait pour tout consommateur urbain et amateur de loisirs de masse ! Stade de football dernier cri, méga-shopping et centres de loisirs viendront rythmer le slogan de cet été ’Work, live and play’. Le Nova baladera son écran sur les territoires urbains creusets des désirs les plus fous des promoteurs, avides de relancer la machine économique en rade, par la création de hauts lieux de consommation et d’attractivité internationale. Oubliez la crise, laissez-vous aller et consommez !
Alors que les indicateurs économiques sont au rouge, que les entreprises licencient à tour de bras, que la recherche d’un logement pour un loyer raisonnable est un véritable parcours du combattant, nos dirigeants, sous l’œil bienveillant des développeurs et autres groupes financiers, continuent de jouer la ville au casino et au Monopoly. Il est vrai que les caisses semblent tantôt vides, tantôt pleines, selon les objectifs poursuivis. Vides pour les politiques sociales mais pleines pour renflouer les banques. En tout état de cause, il semble clair pour certains que ce dont Bruxelles a besoin par-dessus tout, c’est d’un stade de foot pour la coupe du monde 2018. Les caisses sont vides ? Peu importe, il suffit de construire un méga-centre commercial pour le financer. La Flandre veut, elle aussi, construire son centre de 100.000 m2 à deux pas, juste de l’autre côté de la frontière régionale ? Pffft, pas grave, Bruxelles sera plus rapide ! Il est vrai que les centres commerciaux sont considérés comme une manne céleste (ce qui est pourtant encore à prouver) et que les pouvoirs locaux sont souvent prêts à toutes les concessions pour attirer les investisseurs. Pendant ce temps, le territoire et les habitants subissent !
Les appétits de la Région ne s’arrêtent pas là : un nouveau centre de congrès pour attirer les congressistes de tout poil doit prendre place dans la capitale de l’Europe, et peu importe que l’ancien vienne juste d’être rénové. Tiens, comme le stade Roi Baudouin, qui a connu un investissement de 37 millions d’euros il y a juste 10 ans et pour lequel on prévoit un grand frère. Bruxelles doit être digne de son titre international et se hisser au faîte de la liste des villes les plus compétitives... qui finissent par toutes se ressembler ! De Lille à Marseille en passant par Amsterdam, toutes doivent se doter de complexes multifonctions, de stades et de nouveaux musées dernier cri.
Bien entendu, la nouvelle rhétorique est rodée, le tout sera conforme au paradigme du développement durable : toitures vertes, parkings vélos, panneaux solaires et haute performance énergétique seront les atouts de ces méga-structures qui viendront parer la ville pour le grand plaisir de ses habitants. Ceux-ci en contre-partie peuvent bien supporter la hausse des prix, les flux débordants de voitures, l’envahissement de leur lieu de vie. Après tout, ils pourront toujours venir se réfugier dans les nouveaux palais du loisir, dans ces micros-villes dans la ville où tout n’est que plaisir, bonheur, consommation,... ’Work, live and play’... et laissez-nous décider ce qui est bon pour vous. Ceux dont le portefeuille n’est pas assez garni, ils n’ont qu’à aller voir ailleurs. Attirer les riches et faire sortir les pauvres ne peut que profiter à la Région, le PDI (Plan de développement international) l’a dit.
Il est vrai qu’on n’a rien inventé de mieux depuis le fordisme et ’l’American Way of Life’ à l’origine de notre système de consommation. Confronté à la baisse du taux de profit, au chômage et à une crise structurelle, la solution trouvée par les Etats-Unis pour surmonter les contradictions du capitalisme fut de développer l’industrie « culturelle » pour capter la libido des consommateurs.
Et comme on sait que vous trépignez d’impatience et que le client est roi, le PleinOPENair a avancé ses agapes estivales d’une semaine, histoire de toucher un large panel de consommateurs (juilletistes et aoutiens, réjouissez-vous), nous ouvrirons les portes dès le 24 juillet et vous laisserons tranquille pour le 15 août. Pardi ! Le Nova ne va tout de même pas concurrencer la Cité ardente et les liégeois...