C’est l’histoire d’une jeune fille, quelque part dans la campagne, dans un royaume. C’est l’été. Il faut étudier pour les examens. Gerda se retrouve chez son oncle et sa tante qu’elle n’a plus vus depuis des années, depuis la mort de sa mère. On est en 1985. Il y a une cassette dans le magnétophone, du flanger sur la basse et les boîtes à rythme sont pleines de reverb. C’est la crise. Gerda est amenée à faire des choix qui doivent l’entraîner vers de nouveaux horizons. Autour d’elle, quelques convulsions : une époque se termine...
Avec ce premier long-métrage, Nicolas Deschuyteneer et Patricia Gélise s’inspirent de leur trajectoire personnelle pour parcourir le chemin intérieur d’une jeune fille, le passage d’un état vers un autre, à une période où l’on ne sait pas vraiment ce que l’on veut dans la vie mais où l’on sent avec obstination ce que l’on ne veut pas... En filigrane, c’est aussi le portrait d’une époque troublée (les années 80) et celui d’une jeunesse en rupture, qui est esquissé dans leur film.
"Nous sommes partis d’un lieu, d’une maison familiale que nous connaissions bien, qui était chargée d’ambiances et d’histoires, décor parfait pour un retour dans le temps. Et cet endroit allait bientôt disparaître, nous avions encore quelques mois devant nous. Le cinéma aime enregistrer ce qui est en train de disparaître, il aime enregistrer des traces".
Tourné en onze jours à Deux-Acren, un village du Hainaut occidental, "Gerda" est un film à tout petit budget qui prend le parti d’une forme très libre, laissant beaucoup de place aux sensations et à l’imaginaire. Ce n’est pas pour rien qu’un autre point de départ de ce film a été la redécouverte d’une caisse de vieux vinyls de jeunes groupes belges de new-wave datant de 1978 à 1985 (Satin Wall, Snowy Red, The Cultural Decay, Bene Gesserit, Carol, Isolation Ward, Polyphonic Size), dont la musique imprègne le film et l’univers de Gerda.
[ 5 / 3,5 eur ]