"J.X.Williams ? Jamais entendu parler", dites-vous. Et c’est bien normal, J.X. Williams est sans doute le secret le mieux gardé du cinéma américain. Mais c’est uniquement parce qu’il l’a voulu ainsi ! Séance de rattrapage... deuxième édition ! La première séance, prévue en septembre dernier lors du panorama de l’underground américain, ayant dû être annulée. Non, non, ce n’était pas une mauvaise blague pour alimenter le mystère qui règne autour de ce cinéaste maudit, mais un coup du sort qui frappa notre invité Noel Lawrence, curateur de la J.X. Williams Archive, et le cloîtra à l’hôpital...
Noel, qui est aussi un membre actif du Other Cinema, sera bien parmi nous cette fois pour présenter le travail et la vie de Williams. Il nous expliquera comment il a été amené, par hasard, à devenir le spécialiste et confident de cette figure culte des années 1960, maître du collage et de la provoc, dont l’oeuvre se situe quelque part entre celles d’Ed Wood et de Kenneth Anger. Noel nous présente ce soir une séance spéciale au cours de laquelle l’ensemble des films "survivants" de J.X. Williams sera montré, et nous expliquera en quoi son oeuvre pourrait bien être un chaînon manquant dans l’Histoire officielle de l’Amérique du milieu du XXe siècle. Une leçon de cinéma et d’Histoire.
+ Psych-Burn
J.X. Williams, 1968, US, 16mm, 3’
+ Satan Claus
J.X. Williams, 1975, US, 16mm, 3’
+ The Virgin Sacrifice
J.X. Williams, 1969, US, 16mm, 9’
(seul extrait existant de ce long métrage disparu dans les flammes)
+ Peep Show
J.X. Williams, 1965, US-DK, 16mm, vo st fr, 46’
A ne pas manquer non plus, un court inédit récemment redécouvert présenté dans le cadre de la nuit cabaret érotique !
Petit retour sur sa découverte : Voyant un jour sur ebay un film de 3 minutes d’un dénommé J.X. Williams, "Psych-Burn", partir pour plusieurs milliers de dollars, Noel décida de s’informer sur ce cinéaste mystérieux. Une décision dont il ne pouvait imaginer les conséquences... Obsédé par les passions que ce J.X. déchaîne chez les collectionneurs et par la méconnaissance totale de son oeuvre, il mena son enquête et réussi à collecter une série d’articles relatant ses ennuis avec la police, l’attentat auquel il survécu et le scandale qui entourait son film "Peep-Show", qui révélait des liens entre le FBI, JFK, Frank Sinatra et la pègre de Chicago. Le film évoquait aussi la fraude électorale qui mit JFK au pouvoir et la révolution cubaine, le tout à travers le milieu du crime organisé, du traffic de drogue et du porno. Ce J.X. avait décidément des choses à raconter ! Noel rassembla les morceaux de films qu’il put récolter et commença à les distribuer en VHS sur internet. Quelques jours après avoir mis les cassettes en vente, il reçu un coup de fil surprenant : "I eat little boys like you for breakfast. Stop fucking with my films before I get hungry !". Son premier contact avec J.X. ne laissait pas présager une grande amitié... Et pourtant, au fil des années, des menaces et des insultes, la conversion progressa et Noel se retrouva confident et partenaire de ce qui allait devenir la résurrection de J.X. Williams. Car oui, il était mort, ou du moins c’est ce qu’il voulait faire croire à une série "d’individus" qui avaient des raisons de lui en vouloir...
Pour en savoir plus sur leur rencontre, lisez cette chaotique interview que J.X. a accordé à Noel en 2003 : http://www.othercinema.com/otherzine/otherzine6/jxwilliams1.html