prog: 1014
squelettes/rubrique-3.html

Chinema direct

2008, une année importante pour la Chine, celle des Jeux olympiques… Il y a fort à parier que durant l’année à venir tous les écrans du monde seront inondés par un flux d’images et de sons chinois. Confrontés à cette saturation médiatique, comment revenir à une représentation plus proche de la réalité de ce pays ? Loin de la propagande gouvernementale qui répand l’image d’une nation résolument moderne prête à prendre sa place dans le grand concert mondial, loin des clichés colportés par ceux qui ne la connaissent pas...

Comment, sinon par facettes, appréhender ce pays-continent, grand comme 300 fois la Belgique ? Cette sélection est un peu le reflet d’une partie de la complexité chinoise. Les films ont en commun d’être le fruit du travail acharné de jeunes réalisateurs, produisant en dehors de tout système commercial (et donc loin du formatage télévisuel). Contrairement aux grosses productions chinoises, dans lesquelles les mythes, les couleurs locales,... sont mis en avant, cette nouvelle vague de réalisateurs indépendants questionne la réalité avec un langage visuel souvent brut, où l’exploration du sujet prend le pas sur le traitement formel et esthétique.

Ce programme vient après la première rencontre chinoise "Seeing China", présentée au Nova en septembre 2004. Quelques lignes se sont dégagées lors de notre sélection : l’idée de "Résistance", car à toute force, il existe sa force contraire. La "touch" des "Eighties Generation", car la société chinoise évolue à une telle vitesse, qu’on désigne souvent les gens par leur appartenance générationnelle : ici, par exemple, un changement notable serait l’apparition des réalisateurs dans leur film… Une autre piste suivie propose un panel de regards portés sur les changements rapides et profonds de ce pays. Enfin, nous avons choisi de mettre en avant le travail de Yan Fudong et Huang Wenhai, deux réalisateurs confirmés qui, films après films, ont développé un engagement formel singulier.

Cette sélection reflète aussi l’expérimentation au sein des genres dont la production indépendante est le terrain privilégié. Le caractère indépendant est en effet souvent synonyme de "low", voire de "no" budget. Réalisées sans fonds, les fictions jouent avec des contraintes techniques qui les rapprochent du style documentaire. Et vice-versa : les choix de mise en place, ou le montage, de certains documentaires les rapprochent de la fiction.

Bien que primés dans des festivals internationaux, la plupart de ces films sont présentés pour la première fois en Belgique et restent peu visibles même en Chine. La diffusion des oeuvres non-consensuelles s’y organise surtout via le net, la distribution de dvd pirates, les ciné-clubs informels, les salons privés... Ces trois semaines seront aussi l’occasion de rencontrer nos invités, et d’assister à divers évènements… On pense, par exemple, aux musiciens qui viendront rythmer ce programme !



16.11 > 19:00

INDEPENDENT FILMMAKING IN CHINA

production indépendante - contexte - diffusion - distribution - nouvelles
technologies - rôle de l’état - ...

avec e.a.

Ya Xuan Zhang (curator + Chinéma Direct)
Gerwin Tamsma (Rotterdam Filmfestival)
Li Xin (filmmaker, visual anthropology)
Ou Ning (filmmaker, artist, activist)


16.11 > 20:00

FILM + RENCONTRE

FACE VALUE - Li Xin (2003, video st angl. / eng. ond., 35’)
+
SNIPPETS - Yan Junjie (2006, video st angl. / eng. ond., 85’)

avec e.a.
Li Xin (cineaste, anthropologue visuel)

— -

18/11 > 18:00

RESISTANCE - CAMERA AS A TOOL

la caméra comme outil de résistance - filmer les transformations d’une société - processus de rénovation urbaine versus gentrification - partager la parole avec les concernés - vidéo et activisme - ....

18:00 > Film ("Meishi Street") + Rencontre

avec e.a. :
Ou Ning, Ya Xuan Zhang, Olivier Meys, PlusTôtTe Laat, VoX, habitants Quartier Midi

A Beijing, comme à Bruxelles, les gens prennent la caméra dans l’espoir de sortir de l’ombre et attirer l’attention sur leur propre vécu, devenu une résistance quotidienne.
A Meishi Street dans le quartier Da Zha Lan à Beijing, les habitants et les commerçants sont confrontés à une transformation massive de leur rue ; c-à-d à une opération de destruction-rénovation massive accompagnée d’un phénomène de gentrification, et donc de déplacement des populations. Que faire contre un planning gouvernemental ? Quelques habitants et artistes ont pris la caméra pour filmer les gens et leur vécu. Ou Ning est l’un de ceux-là. Il est invité au Nova pour montrer son film MEISHI STREET, et commenter l’aventure militante et artistique qui y est liée.
L’histoire de "Meishi Street" résonne étrangement avec ce qui se passe près de chez nous... Cette rencontre sera l’occasion de confronter et échanger autour de ces expériences parallèles à Beijing et à Bruxelles.

21:00 > Table d’hôtes

22:00 > Film
PRISONER IN FREEDOM CITY - Hu Jia & Zeng Jinyang (2007, st angl. / eng. ond., 31’)
A DAY TO REMEMBER - Liu Wei (2005, st angl. / eng. ond., 13’)
VILLAGERS DOCUMENTARY PROJECT - Collective project (2006, st angl. / eng. ond, fragments)



Une autre Chine. Pas celle des Jeux olympiques, des parades militaires, de l’économie florissante. Non, la Chine du quotidien, de la rue. La Chine populaire, des artistes underground bourrés, des joueurs de tripots... Nous croiserons un chômeur en mal d’amour, une famille déplacée vivant sous un pont, des fêtes de mariages virtuelles, de l’érotisme... Des premières œuvres documentaires ("For Every Minute that I Live, Face Value", "Before the Flood") qui nous font vivre de l’intérieur la société chinoise. Le point commun entre tous ces films : leur lien avec le cinéma direct et un développement narratif qui s’appuie sur la longueur de la prise de vue. Ces regards non-condescendants, non-journalistiques sur des vies ordinaires, assez extra-ordinaires à nos yeux, seront confrontés à d’autres parcours, plus poétiques ou philosophiques, comme le sont les travaux de Yan Fudong et Huang Wen Hai.



Ils sont les premiers à ne pas avoir vécu sous Mao, les premiers à ne pas avoir connu les privations. Ce sont les enfants des grandes réformes économiques et de l’ouverture au marché. Ils ont eu accès à la consommation, à la culture occidentale, aux technologies digitales, à la liberté du low-budget. Ils ont derrière eux une mémoire avec pas mal de zones d’ombres : ils étaient tout petits lors du massacre des étudiants de Tiananmen et ils écoutent les histoires de la révolution culturelle comme provenant d’un autre monde. Ils ont devant eux, et questionnent, les résultats des politiques expansionnistes à tout prix de la Chine, communiste ou capitaliste, les dégâts sociaux, environnementaux et économiques endurés, la marchandisation de l’art et du folklore. Les enfants des années ’80 arrivent avec leurs premières réalisations, où une part plus grande est donnée à l’expression du "je" regardant, et où le réalisateur se met personnellement en scène, comme dans "Oxhide" et "Snippets".



La caméra vidéo digitale permet au monde du cinéma de se libérer des contraintes de l’industrie cinématographique et donne à l’individu la liberté de faire un film. Cette possibilité d’expression est souvent qualifiée d’"arme". Qui plus est, il ne faut même plus être grand clerc pour réaliser un film : des initiatives telles que le "Villagers project" ou "Meishi Street" en sont la preuve. Elles sont le pendant chinois de certains projets belges. Dans cette facette section du programme, Monsieur Tout-le-Monde passe, en tant que témoin privilégié des bouleversements d’une société, derrière la caméra pour raconter son histoire. Et si certains sont assignés à résidence, ils parviendront encore, grâce à la caméra, à garder le contact avec le monde extérieur, comme le montre "Prisonner in Freedom City". La caméra comme moyen d’expression et de résistance, c’est ce dont nous parle cette sélection.



Ou Ning (artist, rélisateur)

Il sera parmi nous pour parler de "Meishi Street" et du "Da Zha Lan-project", tous deux dédiés aux changements urbanistiques dans son quartier à Pékin. Les photos de l’exposition et la séance du dimanche 18 sont consacrées à ces initiatives ouvertes et pluridiscipliniares qu’il a lancées.

(18.11 > 18:00)

Li Xin (réalisateur)

Il vit actuellement à Londres où il est étudiant à la Goldsmith University en anthropologie visuelle. Il nous parlera de son film "Face Value", ainsi que de "Snippets", qu’il a supervisé lors de sa réalisation.

(16.11 > 20:00)

Olivier Meys (réalisateur / regisseur)

Belge résidant à Pékin, Olivier nous a aidé et conseillé. Il nous proposera une sélection, à voir et à écouter, tirée de son parcours cinématographique actuel.

(18.11 > 18:00 + 22.11 > 20:00)

Xiao He & Song Yuzhe (musiciens)

Leur live soundtrack sera une véritable rencontre musicale entre la Chine et la Belgique... Un aperçu de leurs champs sonores sera présenté à divers moments au Nova où ils nous régaleront de concerts surprises. On pense, par exemple, à la soirée d’ouverture !

(09.11 > 22:00 + 24.11 > 22:00 + surprises !)

Ya Xuan Zhang (curatrice, critique de cinéma / curatrice, filmcriticus)

Elle nous a amené une hotte remplie de films et de documentaires à visionner. Avec elle, nous avons accompli la tâche difficile du choix des films. Une précieuse source d’information sur ces dernières générations du documentaire en Chine, n’hésitez pas à venir lui poser des questions ! Elle sera présente tout au long de la programmation.

(09.11 > 25.11)







squelettes/rubrique-3.html
lang: fr
id_rubrique: 1019
prog: 1014
pos: aval