On ne change pas une formule qui marche... Les traditions sont faites pour être respectées. Les bonnes habitudes sont beaucoup plus faciles à perdre que les mauvaises... On pourrait en citer à l’infini, des maximes aussi simplettes que celles-là, des petites phrases toutes faites qui nous disent qu’il faut toujours continuer ce qui a été entamé, toujours faire mieux et plus, etc.
Au Nova, une question revient chaque année : avons-nous encore l’envie, le temps et l’énergie d’organiser un cinéma en plein air ? Pendant onze étés, dont neuf fois sous le nom de PleinOPENair, la réponse fut "oui". Mais il fallait bien que ça arrive... Cette fois, nous n’avons écouté que nos petits corps fatigués et nous avons égoïstement opté pour des vacances. Un été sans PleinOPENair !
A voir le désarroi que cette nouvelle provoque chez certains, on hésite entre se demander s’ils n’ont rien de mieux à faire de leurs vacances, ou être flatté de voir ce que représente pour eux ce rendez-vous annuel. Le PleinOPENair est attendu et apprécié, on ne va pas s’en plaindre.
Mais il faut aussi savoir se méfier de l’institutionnalisation. S’adapter au dérèglement climatique. Et réagir à la transformation de plus en plus rapide de Bruxelles, au rétrécissement de l’espace public... C’est pourquoi la formule du PleinOPENair est rediscutée à chaque édition. Itinérant ou sédentaire ? Plus petit ou plus grand ? En juillet ou en août ? Avec ou sans pluie ? ... Ces trois dernières années, à côté des moments plus festifs, l’accent a été mis sur une série d’activités plus politiques comme des balades à travers la ville, visites guidées, discussions, ateliers, expos, projections, etc. Plus "petits" que les traditionnels évènements de plein air, ces projets n’en demandent pas moins une préparation minutieuse qui implique de nombreux contacts, la mise en place de collaborations, etc.
Or, dépassés par l’ampleur des dix semaines d’anniversaire du Nova, nous nous sommes retrouvés trop tard dans l’année pour préparer un tel PleinOPENair. Et nous en avons lâchement profité pour changer un peu nos habitudes. Chacun à sa manière. Pour certains : goûter à nouveau aux vacances d’été, organiser pour la fin de l’année des activités sur des questions urbaines, voire proposer des soirées bikinis pour l’été... Pour d’autres : préparer la rentrée, ou encore s’atteler à la réalisation d’un programme rédactionnel...
Vous voici donc avec entre les mains un numéro du "journal Nova" un peu hors normes. Il ne s’agit pas ici de vous proposer une programmation de films, mais plutÙt de vous raconter quelques petites histoires de ce qui se passe dans les coulisses du Nova ou de vous dévoiler quelques réflexions qui touchent à des enjeux dans le cinéma rarement répercutés dans la presse belge. Car un constat doit être fait : en Belgique il manque cruellement d’une presse cinéma spécialisée qui pourrait non seulement soutenir des films ou des initiatives qui n’ont pas les moyens de se permettre une promotion tapageuse, mais aussi alimenter une vraie critique cinéma. Serait-ce rêver que d’avoir une publication de telle sorte éditée en français et en néerlandais ?!
Bon et sinon, sachez-le : secrètement, tout le monde pense déjà au prochain PleinOPENair...
Ce week-end, si vous êtes en route pour le festival Esperanzah !...
Vous pourrez nous rejoindre dans la tente-cinéma, et voir les films sélectionnes par le Nova et Vikalp : Films For Freedom dans le cadre du festival "Cameras Sud", propose par le CNCD.
Au programme, du 3 au 5 août :
Rayon "alimentation" :
mouvements paysans, mouvement anti Coca-Cola, débat autour de l’action (avec entre autre le collectif CAGES), compilation de courts-métrages (documentaires et fictions, épicés et mélangés), et... une fiction surprenante et purement indépendante
Focus Anand Patwardhan :
...qui était venu présenter ses films au Nova durant le programme "India Zindabad" en septembre 2005...
Plus d’infos sur le site :
http://www.esperanzah.be/programme/films/