Ce 23 novembre, ultime chance de participer au dernier open screen de 2006. L’occasion pour tous ceux qui avaient comme bonne résolution de début d’année de nous amener un film (docu, fiction, clip, animation...) de moins de 15 minutes, sur n’importe quel format, avant 2007. Vous voici prévenus. Sinon, vous allez repousser votre bonne résolution à l’année prochaine, personne ne vous croira, on vous moquera, vous ne vous ferez vous-même plus vraiment confiance, vous finirez seul et déprimé.
Saravah est un terme yoruba, utilisé dans les rites candomblé. C’est aussi le nom d’un label hors du commun créé il y a tout juste 40 ans en France et intimement lié à l’itinéraire de Pierre Barouh. Tour-à-tour journaliste sportif, rugbyman et auteur dramatique, celui-ci a découvert la chanson brésilienne dans les années ’60, où il réalise son premier film, un documentaire déjà intitulé « Saravah ». Il devient également comédien (on l’a vu notamment, à cheval, sillonner la Camargue aux côtés du tout jeune Johnny Halliday dans « Où vas-tu, Johnny ? »), compositeur et chansonnier (de certains classiques de la chanson française, comme par exemple « A bicyclette »). C’est ainsi qu’en 1966 il compose et enregistre la chanson du film de Claude Lelouch, « Un homme et une femme ». Son « chabadabada » fait le tour du monde et lui permet de fonder un label, Saravah, dont le slogan, emprunté à Salvador Dali, est tout choisi : « Il y a des années où l’on a envie de rien faire ». Car la philosophie de Saravah est basée sur les rencontres, le mélange des musiciens et des styles, « sur la priorité du plaisir qu’on prend à accomplir les choses »... Ainsi Pierre Akendengue, pionnier de la chanson africaine, Jacques Higelin, Brigitte Fontaine et Areski Belkacem, l’Art Ensemble of Chicago, le poète et dramaturge Alfred Panou, mais aussi David McNeil, Jean-Roger Caussimon et bien d’autres nourriront, bien avant l’avènement de la « world music », cet éclectisme allant de la chanson française au free jazz en passant par la poésie et la bossa nova. Aujourd’hui âgé de 72 ans, Pierre Barouh vit entre le Japon (où il a notamment travaillé avec Ryuichi Sakamoto), le Canada et le Brésil. C’est son fils Benjamin qui poursuit, depuis Nantes, l’expérience Saravah, célébrant ses 40 ans avec la sortie de deux belles compilations pleines de raretés (« La cave de Saravah »). C’est à cette occasion que Radio Panik a invité Benjamin Barouh qui sera présent plusieurs jours à Bruxelles, notamment pour une série d’émissions sur Panik (105.4 FM à Bruxelles) et cette soirée au Nova.
Saravah est née dans l’élan de proposer des spectacles vivants et des musiques alternatives. « L’album de famille » témoigne de l’activité du label, après dix ans d’innovations et de productions dans sa niche (studio, boutique et bureaux) de la rue des Abbesses. Le film s’oriente vers le montage et la réalisation d’un festival dans le Sud-Ouest, financé par la revue touristique « Partir », impliquant spectacles de rues, tournoi de rugby, rallie de voitures tout-terrains, concerts, débats et festins. Sportifs, journalistes, musiciens de la famille Saravah se retrouvent à Eymet, pour orchestrer une véritable fête populaire. A mi-parcours du film, Pierre Barouh, catalyseur et chroniqueur du projet, se retrouve à Paris avec des rushes dont il ne sait que faire. Il engage un scénariste réputé pour l’aider dans la construction du document en chantier, dans sa maison de campagne du sud de Nantes (Vendée). Mais les deux hommes ne s’entendent pas...
*> 22:00
Rushes Saravah*
Une séance où l’on se projettera quelques bobines de rushes, tout droit venus du grenier de Saravah. La plupart remontent au début des années ’70 et ont été tournés à Vaison-la-romaine/Carpentras, avec notamment Brigitte Fontaine et Areski, Jacques Higelin, Nana Vasconcelos, Jean-Roger Caussimon... La projection sera aussi l’occasion de découvrir des extraits de films et des clips plus récents, dont deux de Fred Poulet, tournés au Japon par le réalisateur Takao Nakano.
Un mix de Benjamin Barouh (Saravah), Henri Landré (de Jet Fm, radio associative de Nantes) et Rico da cool (Djiboutik, Panik) dont la première partie piochera dans les disques de la cave de Saravah, avant de se transformer en « Orixas & vauduns symphony » et d’explorer les ramifications des rites d’Afrique de l’Ouest dans les Caraïbes, au Brésil et aux Etats-Unis et les échanges trans-atlantiques qui en résultent (vaudou, candomblé, santerria, bossa-nova, rumba, salsa, calypso, jazz, funk, afro-beat, rap, hip-hop...).
Alors que les attentats du 11 septembre (on ne précise même plus "2001") ont changé la face du monde pour longtemps, on attend toujours les preuves promises par l’administration Bush. Preuves qu’Osama Ben Laden était bien le commanditaire de cette attaque, preuves que la conséquence logique ne pouvait qu’en être une politique étrangère impériale et une politique intérieure liberticide menées par les Etats-Unis, le tout au nom de la "guerre au terrorisme". Logiquement, le plus grand crime de l’histoire du pays aurait dû susciter sa plus grande enquête. Pourtant, la justice américaine a consacré plus de moyens à investiguer une fellation prodiguée par une stagiaire de la Maison-Blanche que la mort de 3000 de ses citoyens. La commission d’enquête bipartisane, arrachée à grand-peine au bon vouloir de G.W.Bush par les familles des victimes, a produit un rapport si lacunaire que ses omissions remplissent des livres entiers. Depuis le jour même des attentats, l’administration américaine a adopté une attitude tellement étrange et crispée qu’on se pose logiquement la question : ont-ils quelque chose à cacher ? En s’intéressant à nouveau aux événements de cette journée fatidique, on risque un choc. On se rend compte que l’image qui en a été façonnée depuis lors, notamment par les médias, ne correspond pas au récit instantané, spontané, qui en ressortait le jour même. Les explications officielles successives, souvent contradictoires, ne collent visiblement pas à la réalité. Certains aspects, par trop incompatibles avec le scénario, ont été presque totalement occultés. Bizarrement, ceux qui tentent d’exercer leur droit supposément démocratique de poser des questions restées sans réponse sont traités comme de dangereux subversifs, des conspirationnistes allumés, voire d’infâmes négationnistes. Et pourtant, les questions sans réponse, ce n’est pas ce qui manque. Ce soir, nous serons résolument subversifs.
Puisqu’aucun film ni débat ne pourra faire la clarté sur les questions centrales (Qui a commandité le 11/9 ? Qui l’a organisé ? Qui l’a exécuté ?), c’est sur des questions plus géopolitiques, géostratégiques et politico-psychologiques que portera le débat qui suivra le film. Trois invités exposeront leurs points de vue et répondront aux questions du public : Giulietto Chiesa, eurodéputé italien, écrivain et journaliste. Philippe Grasset, éditeur et directeur de la rédaction de la Lettre d’Analyse dedefensa et du site dedefensa.org, auteur notamment du "Monde malade de l’Amérique" (1999). Paul Lannoye, ancien eurodéputé Ecolo, administrateur du Groupe de Réflexion et d’Action Pour une Politique Ecologique (Grappe).
+9.11 Mysteries - Part 1 : Demolitions
« Smallstorm », 2006, US, video, vostnl & fr, 90’
Première partie d’un triptyque (les deux autres volets sont à venir) qui passe en revue tous les points qui posent question concernant les attentats du 11/9. Ce premier volet se concentre sur l’effondrement des trois tours : les tours jumelles, dont tout le monde se souvient, et le WTC 7, souvent oublié, sans doute parce qu’il semble s’être effondré à peu près sans raison. Si de nombreux éléments, témoignages et analyses scientifiques semblent indiquer une démolition contrôlée par explosifs dans les trois cas, c’est surtout évident dans celui de la tour n°7. Si les effondrements sont vraiment dus à des explosifs, reste à savoir qui a pu les placer là, comment et pourquoi.
En cette fin d’année, « Les lumières du faubourg » illumineront nos écrans. Ce dernier film du réalisateur finlandais Aki Kaurismaki, dont vous avez déjà pu voir « Calamari Union » au PleinOPENair, nous plongera, une nouvelle fois, dans un univers atypique mais humain, tout en demi-teinte. A cette occassion, les salles participant au « Réseau belge des cinémas d’art et essai » vous proposent, chacune à leur manière, de (re)découvrir le monde d’Aki. Au programme du Nova, une séance de compilation de courts métrages suivi d’un documentaire sur les coulisses de son travail de réalisateur/producteur/scénariste. Ensuite, le long métrage « For the Living and the Dead », produit par Sputnik Oy, la société de production de Kaurismaki.
> 20:30
+Aki Kaurismaki - Cinéma de notre temps
Guy Girard, 2005, FR-FI, video, vo, 53’
Une petite heure pour partir à la découverte d’Aki le cinéaste, parcourir son oeuvre, y dénoter les persistantes influences et dévoiler sa vision du cinématographe. Entrecoupé d’entretien avec le critique André S. Labarthe, ce document lève le voile sur le travail d’un cinéaste que l’on pourrait penser éternellement dépressif. Ses films nous montrent la réalité, ou plutôt comment Aki la perçoit : parfois sombre, terrible, fataliste. Mais c’est à ses personnages (ou simplement nous) qu’il insuffle ce regain d’humanité qui ne change pas forcément la réalité mais permet de l’affronter.
+ Courts métrages
Fin des années 80, début des années 90, Kaurismaki réalise quelques courts métrages dans lesquels il fait cohabiter deux de ses plus grandes passions : le cinéma et le musique. Le principe est simple et se rapproche des clips musicaux. Une chanson le temps d’une saynète ... avec la Kaurismaki touch, bien sûr.
+Rocky VI
Aki Kaurismaki, 1986, FI, 35mm, sans dial, 8’
+Through the Wire
Aki Kaurismaki, 1987, FI, 35mm, sans dial, 6’
+Those Were The Days
Aki Kaurismaki, 1991, FI, 35mm, sans dial, 5’
+These Boots
Aki Kaurismaki, 1992, FI, 35mm, sans dial, 5’
>22:00
+For the Living and the Dead
Kari Paljakka, 2005, FI, 35mm, vostang, 99’
La tragédie d’une famille dont la perte accidentelle d’un enfant va accélérer la plongée dans le gouffre. Basé sur un fait réel survenu sur la côte ouest de Finlande en 1986, ce film est produit par Aki Kaurismaki. On y retrouve un thème cher au cinéaste : le tourment dans lequel la réalité peut plonger des êtres humains. La genèse et la préparation du film ont pris des tournures inattendues. Interpellé par le récit fait par les parents du jeune enfant à la télévision, le réalisateur Kari Paljakka souhaite les rencontrer. Au terme de 4 années de collaboration avec la famille, le scénario est prêt. Place au tournage. Kari Paljakka, s’inquiète de savoir comment aborder le film. Se focaliser sur la détresse psychologique et émotionnelle de la famille ou démontrer l’absence d’aide et support thérapeuthique, dans la société, en cas de crise. Ayant lui-même perdu deux frères, le réalisateur opte pour la première vision afin de pouvoir, de son côté, essayer de cerner la souffrance encourue par ses propres parents. Sa volonté, au travers de ce film, est de nous encourager à regarder et vivre notre vie dans sa totale diversité, avec ses moments de bonheur et ses périodes sombres et douloureuses.
Reprenant le titre d’un album du chanteur finlandais d’origine tzigane, Markus Allan, "Tangon Kotimaa" présente le regard de deux photographes (le Belge Philippe Debroe et le Finlandais Ari Ellert) sur l’univers des pavillons de danse en Finlande. La chanson d’Allan retrace le voyage d’un marin finlandais voguant vers l’Argentine pour y introduire le tango. Ce pied de nez à l’histoire du tango argentin est un hommage à la spécificité du tango finlandais et à la manière dont cette musique, métissée de mélodies populaires, a initié, dans les années 50-60, la culture des pavillons de danse. Après un déclin dans les années 70, le succès de ces pavillons n’a cessé de grandir depuis. Ari Ellert et Philippe Debroe ont sillonné la Finlande des pavillons de danse. Initié en 2003, leur périple raconte aussi comment les Rois et Reines du tango, une fois élus, s’en vont rejoindre le circuit des pavillons de danse accompagnés d’un groupe de musiciens au répertoire varié (valse, rock’n’roll, tango, humppa, jenkka, polka, etc.). Quoi de plus normal donc, pour le vernissage de cette expo, qu’une ambiance musicale typiquement finnoise soit installée dans le bar du Nova, par DJ Eddy & Patrick, fin connaisseur de la question.
Tout droit venues d’Helvétie, Les Reines Prochaines présenteront leur nouveau spectacle « Fest der Organe », une performance anatomique sur le sens de la vie et de l’existence, « toutes les choses que vous avez toujours voulu savoir sans jamais rien n’y comprendre ». Depuis leur première K7 en 1988, ces cinq suissesses ont fait de leur musique un cabaret folklorique s’inspirant de sonorités européennes : valse, tango... pour une représentation délurée. Composées de Michèle Fuchs, Fränzi Madörin, Muda Mathis, Barbara Naegelin et Sus Zwick, les Reines Prochaines sont tour à tour chanteuses, poétesses, vidéastes et performeuses. Ainsi, ces musiciennes s’échangent leurs instruments au gré de leurs humeurs. Costumées de façon la plus folle, les reines exubérantes chantent aussi bien en anglais, en allemand, en italien ou en français. Créant leurs albums à partir de chacune de leurs tournées, les Reines Prochaines avouent vouloir entrer dans le star system, mais se disent trop paresseuses ! Des paroles souvent loufoques, des chansonnettes teintées d’humour : une ambiance majestueuse pour une performance des plus exubérantes !
Inviter Jeffrey Lewis dans un cinéma n’est pas - pas vraiment - plus incongru que d’accueillir son hilarant quasi-homonyme Jerry... Le jeune barde Jeffrey fait des « films »... Sans caméra ; avec une guitare et un micro ou avec un crayon, quelques feutres et feuilles de papier. Chanteur et dessinateur, au point de rencontre rêvé du folk (la proximité, le respect de ses pères spirituels... ) et du punk (l’électricité, l’irrévérence...), son talent de songwriter est assez bluffant et singulier. Capable dans une chanson de projeter sa propre ligne de vie au-delà de l’âge de cent ans - ou, au contraire, dans une autre, de remonter le temps jusqu’à la préhistoire - ou dans « Complete History of the Development of Punk on the Lower Eastside, 1950-1975 » d’écrire une sorte de thèse de doctorat chantée, drôle et érudite, sur la préhistoire du punk et ses racines dans l’outsider folk, des anthologies de Harry Smith à Suicide, en passant par tous les farfelus du label ESP ou les Silver Apples... Toujours entre documentaire et fiction, le public aura surement l’occasion de voir Jeffrey feuilleter l’un ou l’autre de ses « clips acoustiques » où il parcourt une succession de dessins en chantant une sorte de talkin’ blues narrant l’histoire dessinée (parcours musical de Mark E. Smith de The Fall, histoire du label Rough Trade ou les interactions sanguinolantes d’une main coupée et d’un car de nonnettes...).