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Nocturnes

Les séances de minuit de cette rentrée nous plongent dans le future des 50’s et 60’s. L’imaginaire de ces années semble marqué par l’espace lointain, nourissant tous les fantasmes de voyages, de rencontres avec d’autres mondes et d’autres êtres vivants. L’espace n’a pas de limite, il représente autant d’espoirs que de craintes. Eldorado à explorer ou refuge en cas de catastrophe sur Terre, mais aussi source de dangereux mystères, de créatures étranges et d’envahisseurs potentiels.
A l’époque, science-fiction rimait encore avec bricolage, soucoupe volante rimait avec enjoliveur et fil de nylon, combinaison spatiale avec pyjama et gants de vaisselle. Les nombreux réalisateurs fauchés mais bornés qui se sont attaqué au genre, souvent qualifiés un peu vite de mauvais, étaient surtout très ingénieux pour dépasser les limites de leurs moyens.
Nous présentons trois films de cette époque, trois étranges objets cinématographiques qui méritent votre curiosité !



Edward D. Wood Jr., 1958, US, 35mm, vo st fr, 79

Ed Wood est devenu, aujourd’hui, une sorte de saint-patron des mauvais réalisateurs oubliés. L’histoire a retenu son nom, mais ce n’est qu’un hasard. A coups de diffusions et de rediffusions à la TV américaine dans les 70’s, ses films, aussi mauvais que peu chers à diffuser, ont marqué une génération de téléphages, si bien qu’Ed Wood finira par être proclamé "plus mauvais réalisateur de tous les temps" en 1980, 2 ans après sa mort. Le culte qui naîtra autour de lui aidera à faire ressortir de l’ombre d’autres réalisateurs, qui mériteraient d’ailleurs tout autant le titre ! "Plan 9 From Outer Space", c’est l’histoire incohérente (mais véridique parait-il) d’extra-terrestres réssuscitant nos morts pour nous transmettre un message d’une importance cruciale, mais peu importe. Le film est un enchaînement d’incohérences scénaristiques et d’effets ratés, créant une atmosphère surréaliste de nonsense poétique presque burlesque. Pour ce qui restera son film le plus connu, Wood arrive à réunir de "grands" noms de l’époque au casting : Criswell (fameux voyant qui fait ici le narrateur), Bela Lugosi (mort avant le tournage !...), Vampira et le catcheur Tor Johnson.

06.10 > 24:00 + 13.10 > 24:00


Sidney Pink, 1961, DK, 16mm, vt ang , 83

Après avoir travaillé aux USA, Sidney Pink débarque à Copenhague en 1959 où il tournera "Reptilicus", la réponse danoise à Godzilla. Le succès populaire du film et "le courage dont Sid Pink fait preuve en osant montrer son film" lui valent l’admiration de petits producteurs, ce qui lui permettra de financer ses projets de films de sci-fi. Il convaincra même des superstars danoises d’y jouer les rôles principaux.
Dans "Journey To The 7th Planet", il envoie une équipe d’explorateurs de l’ONU à la recherche de formes de vie sur Uranus. Mais comment recréer les paysages d’Uranus avec un budget limité ? Et si une entité mystérieuse lisait les fantasmes et les peurs de nos explorateurs et tentait de les amadouer en recréant, devant leurs yeux, leur Danemark familier... et les belles danoises qui vont avec ! Une bonne partie du film se passe ainsi... Dans un village de campagne typiquement danois ! Pour le reste des décors, le studio de tournage était tellement petit que les acteurs, qui se retrouvent toujours aux mêmes endroits, ne devaient surtout pas marcher trop vite pour ne pas sortir du décor ! Les producteurs, trouvant que le résultat manquait d’action, décideront de tourner des scènes supplémentaires avec des monstres sortis des caisses d’accessoires des studios voisins, certains plans du montage final sont carrement tirés des rush d’autres films ! L’aspect bricolé, les décors et costumes aux couleurs psychédéliques et le surréalisme ambiant donnent son charme au film. En 1962, Pink sera forcé de quitter le Danemark pour des raisons obscures. Il se réfugiera à Puerto Rico où il tournera quelques films en espagnol, puis retournera aux USA. Sa période danoise à véritablement marqué la production cinématographique locale, Sidney Pink est aujourd’hui un culte national.

Pour en apprendre plus sur Sidney Pink, lire l’article de son fan n°1, Jack Stevenson : http://hjem.get2net.dk/jack_stevenson/pink.htm

20.10 > 24:00 + 27.10 > 24:00


Robert Gaffney, 1965, US, 16mm, vo, 78

En route pour Mars dans une navette de la NASA, Frank, un astronaute androïde, se fait tirer dessus par des martiens qui vont dans le sens inverse... vers la Terre. Il s’écrase à Puerto Rico, survit, mais ses circuits sont déréglés et il est défiguré... d’où le nom de FRANKenstein ! Petit à petit, l’infâme plan des "rouges" deviendra clair : Une guerre atomique ayant sérieusement réduit la capacité de reproduction de la population martienne, leur armée vient chercher des femmes terriennes pour repeupler Mars. Et pas n’importe lesquelles, ils iront les chercher sur les plages et dans les soirées bikini les plus chaudes de Californie... Avec une histoire pareille mêlant monstres improbables, perverts de l’espace et filles sexy, servie par des effets plus cheap que jamais (les sèche-cheveux pistolets laser !), une bande son swing 60’s et des acteurs oubliant de jouer, le film ne peut être qu’à hurler de rire. Une bonne partie du film est en plus composée d’images d’archive de la NASA et de l’armée, pour ajouter un peu de "crédibilité" ! Le film était un must des drive-in des années 60 et reste une curiosité inégalée. Après avoir fait ce film, le réalisateur Robert Gaffney, travailla avec Kubrick sur la plupart de ses films, notamment "2001 : A Space Odyssey". Que dire de plus !

03.11 > 24:00 + 10.11 > 24:00


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prog: 883
pos: aval