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Avant-premières

Stuart Samuels, 2005, CA, 35mm, vo ang st fr, 86

Ce documentaire TV, dont l’intérêt est proche de celui d’un bonus DVD, se penche sur le phénomène des ’films de minuit’ dans les années 1970 en retraçant leurs succès, du petit rassemblement de fans curieux au phénomène de masse bien ancré dans l’industrie cinématographique américaine. Pour cela, Stuart Samuels passe en revue 6 films devenus classiques (El Topo, Pink Flamingos, Night Of The Living Dead, Rocky Horror Picture Show, The Harder They Come et Eraserhead) en laissant la parole à des fans de la première heure, trop fiers d’avoir été là avant tout le monde, et aux réalisateurs et producteurs eux-mêmes qui ne manquent pas d’éloges pour leur égo. Le reportage est une suite d’extraits commentés de ces films, les contextualisant de manière assez simpliste (John Waters, plus fort que Martin Luther King ?). On attend avec impatience d’en savoir plus dans le 2e film de la série : "European Movies : From boring to trendy", dans lequel on apprendra sans doute que les films européens ont été inventés à Boston dans les années ’40.

11.03 > 18:30


Keith Fulton & Louis Pepe, 2005, GB, 35mm, vo, 90

Les réalisateurs de "Lost in la Mancha", le film sur le ratage de Don Quichotte par Terry Gilliam, nous proposent cette fois un documentaire sur un étrange groupe de rock, les Bang Bangs. Ce groupe anglais des années septante avait à sa tête un duo de frères siamois reliés par l’abdomen. On peut les voir, à travers le film, développer un jeu de scène proche du freak show, tout en ayant du mal à se forger des individualités séparées ou fusionnelles. Ken Russell avait, un temps, voulu leur consacrer un film et il intervient ici pour présenter ce projet avorté ainsi que quelques rushs. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il s’agit ici d’une expérience dérangeante, et qui pose un certain nombre de questions. Le film nous entraîne dans l’intimité d’un groupe de rock particulier, mais fidèle à la vieille formule Sex, Drugs and Rock’n’Roll. De plus, ces frères étranges occupent une partie de leur temps libre à écouter Captain Beefheart... de quoi les rendre définitivement sympathiques !

11.03 > 20:30 + 12.03 > 18:30


Shibata Gô, 2005, JP, video, vo st ang, 83

Sumida est un jeune handicapé physique, qui occupe son temps entre concerts punks, soirées alcoolisées et errances nocturnes dans la ville. Il est assisté à domicile pour ce qui est des tâches domestiques par une jeune bénévole, Nobuko. Une relation d’amitié s’installe entre eux jusqu’à ce que Sumida tombe amoureux d’elle. Entre une apparente "normalité" et une extrême solitude, le monde que Sumida s’est construit s’écroule avec les sentiments qu’il éprouve pour la jeune fille. Torturé par le désir simple mais inassouvissable et inavouable d’avoir une vie, Sumida frappe au hasard et donne en violence ce qu’il ne peut avoir en tendresse. "Late Bloomer" est un film troublant qui traite de la douleur de l’incapacité sans jamais s’apitoyer sur le handicap.

12.03 > 20:30 + 13.03 > 22:30


Ranpo Jigoku

Rampo Noir

Suguru Takeuchi, Akio Jissoji, Hisayasu Sato & Atsushi Kaneko, 2005, JP, 35mm, vo st ang, 134

"Rampo Noir" est une collection de quatre films, "Mars Canal", "Mirror Hell", "Caterpillar" et "Crawling Bugs" qui ont pour point commun d’être issus d’histoires imaginées par Taro Hirai/Rampo Edogawa (pseudo dérivé de la prononciation japonaise de ’Edgar Allan Poe’) et dans lesquels on retrouve l’acteur japonais Tadanobu Asano. Les histoires de Rampo ont influencé de nombreux réalisateurs japonais, tout comme celles d’Edgar Allan Poe ont pu être une influence. Les deux écrivains ont vu leurs oeuvres adaptées au cinéma avec réussite, surtout grâce à leur ambiance particulière. Ce film extrêmement inventif a déjà suscité l’admiration dans de nombreux festivals et est considéré comme annonciateur d’un nouveau souffle du cinéma asiatique. Il arrive juste à temps pour raviver notre curiosité envers ces films qui abondent sur nos écrans depuis quelques années. A voir pour les amateurs du cinéma japonais de demain !

13.03 > 20:00 + 14.03 > 22:30


Peter Gardos, 2005, HU, vo hu st ang, 75

"Porcelain Doll" est un film inspiré par les nouvelles d’Ervin Lazar intitulées "Star Farm". Le film est construit comme une compilation de trois de ces nouvelles, regroupées en chapitres interconnectés et joués par les mêmes acteurs. Elles traitent des aventures des habitants d’un village hongrois. L’histoire commence lorsque ceux-ci reçoivent la visite d’un groupe de soldats russes intimidants et violents... La deuxième partie s’ouvre avec la visite d’un fonctionnaire qui offre aux villageois la possibilité de leur ramener leurs morts. Vient enfin un couple poursuivi par l’armée russe, pensant trouver refuge chez les villageois. Peter Garbos construit un film stylisé, avec une lumière travaillée. Ce travail de construction doublé de l’intervention du surnaturel donne au film des allures de dessin animé. Sous une apparente naïveté, on peut voir "Porcelain Doll" comme une petite fable contestataire.

14.03 > 20:30 + 15.03 > 18:30


James Lee, 2004, MY, video, vo st ang, 113

Après avoir perdu petite amie et machine à laver, Teoh, désemparé, doit bien se procurer une nouvelle lessiveuseŠ Mais celle-ci, capricieuse, fonctionne selon son bon vouloir. Un jour, Teoh découvre une jeune femme, comme sortie du tambour, en train de manger ses nouilles à côté de la maudite machineŠ Muette et docile, la jeune femme lave tous les vêtements à la main, la femme soumise idéale... Avec de nombreux plans fixes, de l"humour noir, et un rythme plutôt lent, James Lee trace le portrait de la classe moyenne de Kuala Lumpur. La capitale nous paraît aussi vide et désolée que la vie des personnages rencontrés par la "magnifique machineŠ" Dénonçant la violence sous ses différents aspects, le réalisateur joue sur le fantasme, traçant un portrait plus large englobant la société malaisienne moderne. Réalisateur et producteur de ses films, James Lee est souvent décrit comme le Tsai Ming Liang malaisien.

15.03 > 20:30 + 16.03 > 18:30


Maria Prochazkova, 2005, CZ, Video, vo st ang, 75

"Shark in the Head" est une petite curiosité cinématographique, tantôt drôle, tantôt grave, construite autour d’une histoire simple et touchante. On se laisse porter dans l’univers douceâtre de Mr Seman, un homme dont la vie se réduit à sa fenêtre, sa porte et ce qui se passe devant. Maria Prochazkova décrit avec une grande tendresse des passages de la vie de cet homme. A une soixantaine d’années, Mr Seman est un personnage très enfantin qui évolue dans la réalité qu’il s’est fabriquée, faite de discussions fortuites, d’attentes et de moments d’hallucinations. Toutes ces rencontres nous mènent pas à pas au c¦ur de ses angoisses et des raisons le poussant à se retirer du monde de ceux qui marchent sur les trottoirs sans s’arrêter. Maria Prochazkoya parsème son film de passages animés rythmant avec finesse le parcours "mental" de son personnage.

En présence de la réalisatrice.

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Svetlonos (The Torchbearer)
Vaclav Svankmayer, Cz, 2005, 35mm, sans dialogue, 25"

Vaclav Svankmajer (hum... j’ai déjà vu ce nom quelque part...) est né en 1975 à Prague, où il étudie l’animation à partir de 1994 à la FAMU. Après "R.Y.B.A. 073" et "Test", son troisième court métrage, "Svetlonos", présente la quête d’un héros solitaire bravant les tortueuses épreuves que lui font subir les étranges gardiennes d’un labyrinthe plein de promesses...

16.03 > 20:30 + 17.03 > 18:30


Kyoshi Kurosawa, 2005, JP, 35mn, vo st ang, 115

Haruna Reiko est une jeune écrivain en manque d"inspiration. Elle décide de s"installer dans une maison abandonnée en face de logements universitaires pour chercheurs, où vit notamment un archéologue passionné, Yoshioka Makoto. Une nuit, par la fenêtre illuminée, elle aperçoit la silhouette de ce dernier transportant une masse semblable à un corps emmailloté. Par ailleurs, d"étranges événements commencent à survenir dans l"enceinte de son habitation. Un étrange parcour peuplé de fantômes et de résurgences, de références à l"histoire, ainsi qu"aux éléments naturels que sont la terre et le vent. Ce film renoue avec le Kurosawa de "Kairo". "Loft" convainc aussi par sa bande son, dans laquelle le vent, imitant des voix humaines, et d’autres bruitages construisent une atmosphère angoissante autour des personnages.

17.03 > 20:30 + 18.03 > 18:30


S’il était possible de filmer une crise d’angoisse directement dans la tête de quelqu’un, cela donnerait sans doute quelque chose comme "Haze". Le point de départ du film est simple : un homme se réveille dans un étroit tunnel de béton, blessé à l"estomac. Il est là sans explication et tente de se déplacer, de trouver une issue. Malgré toutes les embûches qu’il rencontre (blessures, trous, barbelés, cadavres, Š), il continue à se frayer un chemin avec pour seul but de rester en vie. Une intrigue plutôt simple qui laisse toute la place à l"univers pervers que Shinya Tsukamoto construit autour son personnage (interprété par lui-même). On suit avec empathie le parcourt cauchemardesque de cet homme au travers du labyrinthe sans haut ni bas, sans début ni fin, jusqu"à en oublier d"y chercher un quelconque sens. Le style de Tsukamoto est ici beaucoup plus posé que dans ses premières réalisations. Il serait intéressant de confronter "Haze" à ses premiers films...

18.03 > 20:30 + 19.03 > 18:30


John Hardwick, 2004, GB, video, vo, 83

H est un jeune homme légèrement déboussolé qui se réveille un beau soir dans un hôpital apparemment abandonné. Commence alors son errance dans une ville X, où des policiers appartenant à une autre réalité poursuivent on ne sait quelle mission, tandis que H rencontre différents personnages, qui disparaissent soudainement pour revenir dans une situation toute autre. Pour se déplacer, H utilise des cabines de toilettes de chantier qui s"avèrent être des portes ouvrant sur différentes parties de la ville mystérieuse. Malgré sa volonté évidente de bousculer la narration classique, Hardwick, dont c’est le premier long métrage, donne assez de clés pour que le spectateur puisse suivre ces parcours décalés et absurdes. "33 timesŠ" compte parmi ce que la scène britannique indépendante peut donner de mieux en terme d"inventivité et nous fait découvrir ce réalisateur qui semble parti sur une voie narrative "singulière" à bien des égards. Lars Rudolf, acteur principal, par ailleurs compositeur électronique pour une vidéo danse de Sasha Waltz, était également le personnage errant du très beau "Werkmeister Harmoniak" de Bela Tarr.

19.03 > 20:30 + 20.03 > 22:30


Aoyama Shinji, 2005, JP, 35mm, vo st fr, 103

Un étrange virus pousse irrésistiblement les gens au suicide, comme par désespoir. Personne n’en sait plus, mais certains y voient déjà les prémices de l’extinction de l’espèce humaine, il y a déjà des millions de morts à travers le monde, les cadavres jonchent les paysages. Il semblerait que le seul remède à cette fatalité soit la musique d’un groupe noise qui libère temporairement les auditeurs contaminés de leurs pulsions autodestructrices. C’est du moins ce que croit un grand-père voulant à tout prix sauver sa petite fille suicidaire (Aoi Miyazaki, déjà vue dans ’Eureka’). Mais les deux musiciens eux-mêmes sont plus sceptiques. Ils prennent les choses avec plus de sérénité, comme si tout cela était naturel, comme si l’humanité ne pouvait qu’évoluer inéluctablement vers l’autodestruction. Le rythme du film est d’ailleurs très paisible, avec une approche contemplative, autant visuellement qu’auditivement. Le duo noise est interprété par Tadanobu Asano (Labyrinth of Dreams, Taste of Tea, Rampo Noir) et Masaya Nakahara, musicien proche de Thurston Moore, dont c’est le premier rôle au cinéma.

20.03 > 20:30 + 21.03 > 22:30


Ti West, 2005, US, 35mm, vo, 80

Ce film d’horreur, écrit et réalisé par Ti West, exploite à merveille le genre. Pour son premier jet, le réalisateur nous a concocté une histoire étrange se déroulant de nos jours. Celle-ci débute quand une voiture, avec à son bord quatre jeunes personnes, dévie de sa trajectoire à cause d’une chauve-souris et fini par s’embourber en plein milieu des champs. Les jeunes gens vont alors chercher de l’aide dans une ferme proche mais tombent nez à nez avec une horde de ces animaux. En effet, ces chauves-souris transforment les hommes qu’elles mordent en zombies, à leurs tour "contaminateurs". Ces bêtes maléfiques se sont concentrées près de cet endroit où la majeure partie de l’histoire va se dérouler. "The Roost" est un film de genre avec une histoire assez banale mais qui, malgré le peu de moyen, arrive à créer une ambiance sombre et annonce sans doute un réalisateur prometteur.

21.03 > 20:30 + 22.03 > 18:30


Sigaw

The Echo

Yam Laranas, 2004, PH, video, vo st ang, 105

Marvin s’installe dans un appartement qu’il vient d’acquérir, situé dans un immeuble aux murs décrépis, lugubres et froids... Marvin n’en a cure, son installation est avant tout un passage important, par lequel il gagne son indépendance. Dès le premier soir, l’écho des violences du voisin policier, jaloux de sa femme, amène un malaise. Au fil des nuits, Marvin découvre que dans cet immeuble, chacun se réfugie dans un silence troublé constamment par le son des pas d’une petite fille effrayée. La bande son, constamment présente, et d’une inlassable continuité, ajoute à la violence de ce huis clos. Les recoins des couloirs de l’immeuble semblent se multiplier, rajoutant à cette infinité qui s’ouvre et se resserre autour de Marvin. Le travail parfait de la lumière donne au building toute sa dimension fantastique. Hors de ces lieux, un monde extérieur presque irréel, clair et lumineux.

22.03 > 20:30 + 23.03 > 18:30


Andrew Parkinson, 2005, GB, video, vo, 80

Troisième long métrage de ce réalisateur, producteur et scénariste (dont le second opus, "Dead Creatures", fut projeté au Nova lors d’une précédente édition du festival), "Venus Drowning" nous emmène sur les traces du quotidien névrosé de Dawn. Suite à une tentative de suicide, elle est envoyée en convalescence dans la villa du bord de mer de ses parents, gavée de médocs par son psychiatre. Le film, démarre sur un visuel réaliste, plombé par le ciel bruineux de la côte anglaise et bascule dans une dimension fantastique, après que Dawn ait découvert un étrange mollusque mutant, échoué sur la plage. Le dégoûtant déchet attire la jeune femme, d’autant plus qu’il semble secréter une substance hallucinogène. Cédant à ses sensations, elle finit par lui donner vie, cette "chose" incarnant l’amant et le bébé qu’elle a perdus.

En présence du réalisateur (Andrew Parkinson) et de l’actrice principale (Jodie Jameson).

23.03 > 20:30 + 24.03 > 18:30


Nicolas Winding Refn, 2005, DK, 35mn, vo st ang, 102

Nicolas Winding Refn boucle avec "I am the Angel of Death" sa trilogie des "Pushers" ("Pusher I" et "Pusher II, With Blood on My Hands"). Dans ce volet, on suit à nouveau les pérégrinations d’un baron de la drogue de Copenhague, Milo. Projeté dans une journée de cauchemar où il doit fêter les 25 ans de sa fille et se battre avec un gang d’immigrés albanais qui empiète sur son territoire, Milo ne doit surtout pas rater ses réunions de toxicomanes anonymes, pour ne pas rechuter. Le film retrace ces 24 heures de stress, de violence et de décalage. Ce dernier volet est certainement le plus électrique et peut-être le plus violent des trois "Pushers", Nicolas Winding Refn plongeant son film encore plus profond dans le monde souterrain de Copenhague. Pour ceux et celles qui auraient raté les deux premiers épisodes, sachez qu’ils se suivent, mais se regardent indépendamment les uns des autres.

24.03 > 20:30 + 25.03 > 18:30


Crispin Glover, 2005, US, 35mm, vo, 82

Le film porte bien son titre puisque nous ne l’avons pas vu.... et nous le découvrirons avec curiosité en même temps que vous. A l’occasion de cette séance spéciale, le réalisateur derrière le mystérieux projet, Crispin Glover, sera présent au Nova. Il était jusqu’ici surtout connu comme acteur ("Back to the future", "Wild at heart", ...), mais est aussi musicien et auteur de romans. Ce film à l’atmosphère étrange, à la narration volontairement perturbante et aux images inattendues est le produit d’années de travail. Glover rend hommage aux films de genre des années soixante, travaillant notamment beaucoup les décors et les costumes afin de créer un environnement trés particulier. Crispin Glover viendra donc nous présenter son film lors de la soirée de cloture de ce 7ème parallèle 2006. D’après les échos que nous en avons eu, il est d’ailleurs préférable de l’avoir sous la main pour pouvoir lui poser quelques questions à l’issue de la projection...

En présence du réalisateur

25.03 > 20:30


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