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A.Baraka’s night

"Tous ces enfarinés chauves et binoclards qui claquent dans leurs doigtsŠet ne savent même pas ce qu"ils sont en train de faire. Ils disent : "J"adore Bessie Smith." Et ils ne comprennent même pas que Bessie Smith est en train de leur dire : "Embrassez mon gros cul noir !" Avant de parler d"amour, de souffrance de désir ou de tout ce qu"il est possible d"exprimer, elle dit, et de manière très claire : "Embrassez mon gros cul noir !" Et si vous ne savez pas ça, c"est parce que c"est vous qui êtes en train de l"embrasser" A. B.

NOUS POUVONS ËTRE TOUT CE QUE NOUS VOULONS ! Voilà le cri strident d"Amiri Baraka (LeRoi Jones) qui n"a résolûment plus envie d"aller s"asseoir au fond des busŠ Ecrivain, Poète, Critique de Jazz, il sera d"ailleurs en première ligne sur tous les fronts et les feux des luttes BLACK et deviendra l"un des plus furieux animateurs du "free jazz". Il écrit en 1963 le fondamental "Blues People"* sous -titré "La musique noire dans l"Amérique Blanche" ayant pour ambition de rendre au peuple noir sa musique. Il créera également son propre label qu"il nome JIHAD (on n"oserait plusŠ) et enregistre ses poèmes avec Albert Ayler, Don cherry, Sunny Murray, Sun RaŠ il faut absolument re-écouter son BLACK DADA NIHILISMUS !Š "LeRoi Jones est un des rares jazzmen du verbe, héritiers lointains des preachers et inventeur de cri-sons qui font partie intégrante de la Great Black Music" comme le dit si joliment Philippe Carles. Il était important pour nous de lui dédier une soirée afin de réactiver sa pensée !
* LeRoi Jones, Le peuple du blues, Folio,1963

 » A Muscle in your Head
Colin Still, USA, 1997, Beta sp, VO/OV, 30"

Ce documentaire très TV mais efficace comme une chanson pop anglaise est une belle introduction qui nous fait découvrir une série de passage déterminant de la vie d"A. BarakaŠSon enfance noire, la Beat Generation et Allen Ginsberg, le jazz, l"écriture, sa pièce de théâtre "The Dutchman", le massacre de quatre enfants noirs à Alabama et encore le jazz et Coltrane et Miles DavisŠ Le film s"arrête juste avant l"explosion du Free Jazz/Black PowerŠ

 » One P.M.
D.A. Pennebaker (+ Jean-Luc Godard & Richard Leacock), USA, 1971, 35mm, VO/OV, 95"

One A.M. / One P.M. One American Movie / One Parrallel Movie... Quatre mains / quatre yeux : film-essai commencé par Godard, fini par PennebakerŠ En 1969, curieux des mouvements de contestation aux USA, JLG traverse l"Atlantique et filme tant Amiri Baraka (déclamant ses rafales de mots-munitions dans les rues de NYC ou les entonnant, accompagné d"un simple xylophone) ou Eldridge Cleaver, un des leaders des Black Panthers, que le Jefferson Airplane. Ensuite, le film dortŠJusqu"à ce qu"en 1971 le documentariste Pennebaker monte les rushes - parfois assez loin des idées les plus radicales de Godard. Quand même l"occasion unique de voir Amiri Baraka en action, dans une de ses époques les plus fulgurantes, devant la caméra d"un grand cinéaste plutôt "free".

 » Off the Pig
Newsreel, 1968, DV, VO/OV, 14"

Newsreel, précurseur du média-activisme, réalise ici un des tout premiers films sur les Black Panthers, le mouvement créé en 1966 par des émules de Malcolm X, assassiné un an plus tôt. Il contient des interviews de Huey Newton et Eldridge Cleaver expliquant pourquoi ils ont formé ce parti et quels sont ses buts. On y voit les techniques de recrutement et d"entraînement de ses membres armés et aussi une chanson scandée à la manière du gospel : "Off the pig". Et, cerise sur le gâteau, Bobby Seale y scande les dix points du programme original des "panthères noires".

23.04 > 20:00


Une vidéo "amateur" de la lecture par Baraka du sulfureux poème : "Somebody Blew Up America" qu"il écrit quelques jours après le 11 septembre 2001. L"Amérique exige des excuses publiques et cela devient une affaire sur-médiatisée ! Le 10 février 2002, il déclare : I WILL NOT "APOLOGIZE", I WILL NOT "RESIGN !".

23.04 > 22:00


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