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AVANT-PREMIERES

Guy Maddin, 2003, CA, 35mm, vo st non sous-titré, 90

Bien que dépourvue de jambes, Lady Port-Huntly (Isabella Rosselini) est une femme comblée. Belle, riche et puissante, elle a tous les hommes de la ville "à ses pieds" et profite de la prohibition de l’autre côté de la frontière canadienne, par la vente de bières aux Américains. Quand elle apprend qu’en cette année 1933, sa bonne ville de Winnipeg vient d’être élue Ville la Plus Triste du Monde, elle y voit encore l’occasion de s’enrichir, en organisant le concours de la Chanson la Plus Triste du Monde. Au programme : guitares geignardes, 25.000 $ pour le gagnant et chopes pour tous !
Aaah, la douce verve des dossiers de presse. Qu’on en juge plutôt avec celle de Saddest : " Guy Maddin is what the French like to call an artiste ". Dans le même style, nous pourrions dire : " Guy Maddin is what the Belgians like to call an allumé complet ; what the cinephiles like to call a fondu de la péloche craquelée or the Capra de la déviance ". Quoiqu’il en soit, le nouveau Maddin est à l’affiche au Nova, et retrouve cette poésie inclassable qui aura fait de lui l’un des réalisateurs les plus atemporels du cinématographe mondial.

12.03 > 20:30 + 13.03 > 18:30


The Uninvited

Inyong Shiktak

Soo-yeon Lee, 2003, KR, 35mm, vo st ang, 118

Jung-won, décorateur d’intérieur, vient d’emménager dans un nouvel appartement avec sa future épouse. Un soir, il s’assoupi dans le métro qui le ramène chez lui. Il se réveille au terminus, quitte le wagon, et se rend compte que deux fillettes sont toujours là, seules, emportée par la rame. Le lendemain, il entend à la radio qu’elles ont été retrouvées dans le métro, mortes. Depuis, ses angoisses enfouies le submergent : il voit les fantômes des filles autour de sa table à manger et des images venues d’il ne sait où encombrent sa mémoire. En rencontrant Yun, une jeune femme souffrant de narcolepsie qui voit aussi ces mêmes fantômes, il espère trouver une explication.
La métaphore de ce premier film serait celle de la corolle, car il s’ouvre de tous côtés avant de démontrer la finitude de sa forme. Désarçonnant au premier abord, The Uninvited se présente sous les atours d’un film de fantômes (on pense notament au superbe Kairo de K.Kurozawa), puis révèle son véritable projet : s’interroger sur l’identité et la croyance. Un film où l’horreur diffuse ne manquera pas défrayer les âmes sensibles, et ce jusqu’à la fin d’une intrigue fort troublante.

13.03 > 20:30 + 14.03 > 18:30


Daniele Cipri & Franco Maresco, 2003, IT, 35mm, vo st ang, 99

Oyez, oyez, braves gens, la bien triste histoire des frères La Marca. Sculpteurs officiels de l’Eglise sicilienne, ils perdent leur contrat d’exclusivité pour avoir mis un peu trop d’(h)ardeur dans la représentation de certains attributs des Saints Martyrs. Avec l’aide d’un cardinal qui leur est resté fidèle, ils fondent alors le premier - et seul - studio de cinéma sicilien, la Trinacria Cinematografica où ils réaliseront mélodrames, drames de guerre, péplums et films de science-fiction, jusqu’à ce qui devait être leur chef-d’oeuvre : Il ritorno di Cagliostro. Dans le rôle du baron occulte, ils réussissent à embaucher la grande star hollywoodienne Erroll Douglas qui n’a plus rien tourné depuis 10 ans.
Dans le paysage sclérosé du cinéma italien contemporain, le travail iconoclaste de Cipri et Maresco fait figure de bouffée d’oxygène. Irrévérencieux, bordéliques et vifs, leurs films (Toto who lived twice, Cinico TV) prolongent, sans nostalgie aucune, la tradition de la comédie italienne, celle des De Sica et Risi. Avec Cagliostro - où y joue Robert Englund ! - ils continuent, sur un mode certes plus sage, leur portrait au vitriol de la Sicile, à travers le trajet de deux Ed Wood fictifs.

14.03 > 20:30 + 15.03 > 22:30


Aro Tolbukhin en la Mente del Asesino

Aro Tolbukhin in the Mind of a Killer

Agusti Villaronga, Isaac-Pierre Racine & Lydia Zimmermann, 2002, ES-MX, 35mm, vo st ang, 94

1976. Un tremblement de terre frappe le Guatemala. Aro Tolbukhin est amené, grièvement blessé, à la Mission du Divin Rédempteur. Quasi-muet, sans attaches et au passé flou, Tolbukhin y servira d’homme à tout faire au service de la soeur Carmen Curt. 1980. La soeur est transférée à Saint Domingue. Quelques mois plus tard, le dispensaire de la mission brûle, tuant 7 personnes. Tolbukhin avouera son crime, mais aussi celui d’une quinzaine de femmes enceintes, qu’il a égorgées et éventrées. 1983. Condamné à mort, Tolbukhin donne une dernière série d’interviews juste avant son exécution.
La volonté des 3 auteurs d’Aro Tolbukhin est de rendre compte du parcours de son héros criminel, dans toute sa complexité. Le film adopte un parti pris formel proche du "Citizen Kane" d’Orson Welles, en adéquation avec cette ambition, mêlant forme fictionnelle et documentaire (fausses interviews, images d’archives reconstituées) et les formats (35 mm, vidéo, super 8), afin de former l’image kaléidoscopique d’un individu si complexe que l’on finit par douter de son caractère fictionnel.

15.03 > 20:30 + 16.03 > 22:30


Cory McAbee, 2001, US, 35mm, vo st fr, 92

De retour de l’une de ses missions de coursier, Samuel Curtis rejoint son saloon favori, quand son ancien associé, Blueberry Pirate, lui propose une nouvelle mission : apporter une femme miniature à l’Homme-Qui-Un-Jour-A-Vu-Des-Seins, leader d’une colonie minière perdue sur une astéroïde. En échange de sa livraison, il recevra un jeune éphèbe, qu’il devra emporter chez les Vénusiennes. Mais l’aventure se complique car le Professeur Hess, un psychopathe à la gachette facile, le poursuitŠ
Depuis le Ed Wood de Tim Burton, les séries Z de S.F. - avec leurs personnages en costume ringard discutant philosophie de supermarché dans des décors fauchés - ont souvent atteint un statut culte légèrement "camp". Le scénariste-réalisateur-musicien-acteur principal, Cory McAbee, signe, avec The American Astronaut, son entrée dans le cercle des officiers de ce culte du kitsch assumé. Qu’on en juge plutôt : un western spatial mâtiné de comédie musicale rock (sur des compositions du maître de cérémonie), dans un monde où le souci principal est la rencontre d’une personne de l’autre sexe. Et, ce n’est pas la moindre des gageures : le tout reste éminemment digeste et cohérent.

16.03 > 20:30 + 17.03 > 18:30


A Bus Came

Jott Egy BuszŠ

A. Schilling, F. Török, V. Bodo, G. Palfi & K.Mundruczo, 2004, HU, 35mm, vo st ang, 90

De deux choses l’une. Soit les bus magyars sont les lieux les plus branchés du continent. Soit on s’y emmerde tellement que les réalisateurs locaux ne trouvent rien d’autre à faire qu’à mettre en scène les scénarios les plus tordus. Quoi qu’il en soit, A Bus CameŠ donne irrésistiblement envie d’aller composter à Budapest !
Tiré d’une idée originale du vétéran du cinéma hongrois, Miklos Jancso, A bus cameŠ se compose de 5 courts-métrages de la jeune garde cinématographique du pays, la seule contrainte étant qu’ils se déroulent dans ou autour des bus de la ville. Entre la quasi-inévitable rencontre amoureuse (No comment, d’Arpad Schilling), une pub métaphysique pour chaussures (Shoes, de Ferenc Török), les déformations professionnelles d’un responsable des horaires de bus (Fifteen Minutes, de Viktor Bodo), les aventures d’un héros masqué contre le maître des bus-vampires (Shaman vs Ikarus, de Gyorgy Palfy) ou un opéra gore chanté par des victimes d’un accident de la route (Joan of Arc on route 78, de Kornel Mundruczo), le film constitue une délirante carte de visite d’un cinéma en plein éveil.

17.03 > 20:30 + 18.03 > 18:30


The Big Slaughter Club

Shudan Satsujin Club

Hitoshi Ishikawa, 2003, JP, video, vo st ang, 71

Dès la sortie d’école, Hiroe se fait un peu d’argent de poche en se prostituant avec des obsédés de la jupette. Aujourd’hui, elle a rendez-vous avec Takezo, qui n’aime rien tant que de prendre des photos suggestives de jeunes filles à couettes. Malheureusement, les choses partent vite en vrille et Takezo se retrouve avec un porte-manteau fiché dans le crâne. Avec l’aide de quelques amies, Hiroe enterre le corps de son client dans la forêt et tente d’oublier toute l’histoire. C’est alors que le téléphone sonne, relançant une intrigue où le mauvais goût en réjouiront plus d’un(e) !
On devait tout de même s’y attendre : comme tous les genres qui commencent à tourner un peu en rond, l’horreur japonaise se met à la parodie, et ça ne pouvait être que 10 fois plus frappé qu’ailleurs. D’autant plus lorsque c’est Hitoshi Ishigawa, auteur du scénario de Dead or Alive 3, qui se met derrière la caméra et la star du cinéma trash, Kenichi Endo (Visitor Q), qui se met devant. Bref, tout cela part très vite dans un délire improbable vu son budget, et les ombres de Takachi Miike, de Shinya Tsukamoto, voire même du Sam Raimi des débuts, ne sont jamais bien loin !

18.03 > 20:30 + 19.03 > 18:30


Michael Barnes, 2002, GB, video, vo, 89

Au marathon de la loose, Mitchell Willow tient fermement la corde. Biberonnant à longueur de journée tout ce qui fermente à l’ombre des caves de son fier pays, il squatte un matelas dans un appartement abandonné depuis que sa copine l’a botté hors de chez elle, et vivote en faisant le coursier pour Eddie Heaver. Ce dernier entretient la mainmise commerciale de son patron sur les trafics du quartier, mais aimerait bien s’installer à son propre compte et empocher les diamants qui transitent sous son nez. Et, pour cela, il compte se servir de Mitchell comme couverture.
Décidément, le cinéma anglais a tout à gagner de ses marges : s’enfonçant systématiquement dans la bluette gluante ou dans le militantisme bon teint dès que ses budgets enflent, le cinéma britannique arrive encore à être inventif et audacieux dès qu’il carbure à l’économie. Tenu à bout de bras par trois amis d’enfance, qui se sont partagés tous les postes, du script aux rôles principaux, Fatigue a mis quatre ans à se tourner, avec des budgets de fonds de tiroir. Et le film en garde les traces, qui se profile comme un thriller violent, pessimiste, voire désespéré.

19.03 > 20:30 + 20.03 > 18:30


Igor Zaritsky, 2003, DE, 35mm, vo st ang, 92

Par une nuit de pluie, rentrant chez lui, Henry embarque une jolie rousse qui tapinait par là et répondant au nom d’Anja. Mais, à peine a-t-il refermé sa porte qu’il se rend compte que les pudeurs de la jeune femme et ses minauderies de vierge effarouchée correspondent assez peu aux exigences de son métier. Très loin d’être refroidi, Henry y trouve l’occasion de jouer à son petit jeu favori : la torture mentale sur personne innocente. Mais, au petit jeu du sadomasochisme, Anja a elle aussi pas mal de répondant et ne semble pas prête à laisser s’envoler la partie en 2 sets secs.
L’agacement : voilà le premier sentiment qui affleure à la conscience du spectateur de Devot. Avec une question qui devient lancinante : où Igor Zaritski, scénariste et réalisateur, veut-il en venir ?Š avant que l’on se rende compte que tout le plaisir, plutôt pervers, de ce film vient justement que cette question ne trouve non seulement pas de réponse, mais finit par perdre toute pertinence. Transmettre cette sensation de confusion morale et mentale, qui correspond à celle des personnages, est une des plus belles réussites du film.

20.03 > 20:30 + 21.03 > 18:30


Yu Lik Wai, 2003, CN, 35mm, vo st fr, 96

Les Chinois n’ont vraiment pas de bol : à peine ont-ils été libérés de leur régime capitalistico-stalinien qu’ils se retrouvent sous la coupe d’une secte, le Gui-Dao, dont la gouvernance a un sale air de déjà-vu : uniforme pour tout le monde, déportations en masse et camp de rééducation pour les plus récalcitrants. Zhuai et Mian se retrouvent ainsi dans le Camp de la Prospérité, à casser des briques sous des hauts parleurs qui dégueulent du slogan à longueur de journée. Jusqu’au jour où les gardiens s’enfuient, laissant les portes du camp ouvertes. Le début de la liberté ?
Collègue de Jia Zhang-Ke, dont il est le directeur photo depuis Xiao Wu, Yu Lik-Wai fait partie de cette génération de cinéastes qui tournent dans les marges d’un réseau officiel. Cette génération, souvent formée en Occident (à l’INSAS dans le cas de Yu), empoigne la DV pour montrer une Chine à la dérive, avec ses villes industrielles abandonnées et ses liens sociaux détruits par la Révolution Culturelle. A travers une science-fiction transparente, c’est de cette Chine-là que parle All Tomorrow’s Parties.

21.03 > 20:30 + 22.03 > 22:30


Sogo Ishii, 2003, JP, 35mm, vo, 60

Un homme est poursuivi par un robot femelle qui aime les chansons de comédies musicales. Un autre est poursuivi par un tueur à gages. Un troisième, poursuivi par la police, se réfugie sur un toit où il kidnappe une jeune femme qui était montée là pour se suicider. Trois courts métrages, trois courses haletantes qui se terminent dans un cul-de-sac.
Il y a deux ans, le Nova accueillait le furieux Electric Dragon 80.000V, 55 minutes d’une expérience sonore et visuelle apocalyptique qui marquait le retour de Sogo Ishii à l’esthétique punk de ses débuts. Dead End Run confirme ce retour à une imagerie épileptique et à une bande-son furibarde. Avec ces trois courts métrages, le réalisateur brode autour d’un même thème. Sauf que quand Ishii brode, c’est le marteau-piqueur qu’il empoigne. Chacun de ses films suit son héros qui, systématiquement, fonce droit dans le mur. Et, systématiquement, la caméra les suit avec délectation, dans l’attente impatiente du choc final. Plus qu’à un film, c’est, une fois encore, à une expérience des limites que Ishii nous convie avec son dernier opus.

22.03 > 20:30 + 23.03 > 22:30


+ The 13th House

Shane McNeil, 2003, AU, video, vo st non sous-titré, 58

Mark gagne chichement sa vie en faisant baver le client sur les charmes de destinations exotiques. Un jour, son patron l’appelle pour une éventuelle promotion : trôner au tant convoité 13e étage. Mais Mark devra se montrer le meilleur parmi 13 candidats en accomplissant quelques missions pour le moins bizarres : vérifier les loquets des toilettes, voler des cravates, virer son meilleur ami ou poser des bombes dans un congrès... Conçu comme le pilote d’une série télé dans la lignée de The Twilight Zone,The 13th House est devenu une entité à part entière. Mélange d’angoisse et d’ironie kafkaïenne, il n’est pas sans rappeler certains opus de Terry Gilliam.

+ Long Shot

Klaus Charbonnier, 2002, DE, 35mn, vo st ang, 39

Perdue sur une piste d’atterrissage désaffectée, une équipe de basket est à la recherche du panier métaphysique... Un long travelling métaphorique guidé par une signalisation cabalistique et émaillé de rencontres improbables. Un moyen-trip surréaliste qui transforme un sport banal en version moderne du mythe de Sisyphe !

23.03 > 20:30 + 24.03 > 18:30


Jean-Charles Fitoussi, 2003, FR, 35mm, vo st ang, 116

Maladie, anomalie, infirmité, appelez ça comme vous voulez. Quoi qu’il en soit, Antoine n’existe qu’un jour sur deux. Un jour sur deux, à minuit, il disparaît, pour réapparaître le lendemain à minuit, au même endroit. Antoine a pourtant appris à vivre avec cette situation. Jusqu’au jour où il rencontre Clémentine, dont il tombe amoureux. Et là, les choses se compliquent : comment aimer quelqu’un et vivre sans lui un jour sur deux, comment ne pas être jaloux de ce qu’elle fait les jours où elle vit sans lui ? Plus prosaïquement, comment vivre avec une telle échéance ?
Adepte des Straub et autres de Oliveira, Jean-Charles Fitoussi réalise, avec Les joursŠ, un film beaucoup plus proche du Bresson des Dames du Bois de Boulogne. Plus qu’une adaptation de la nouvelle de Marcel Aymé (Temps Mort), son film est une transposition, un changement de registre artistique. Par ce biais, il explore des thèmes éminemment modernes : le temps, la durée, le vide, l’absence. Questionnement qui appelle forcément des questions de mise en scène et de montage : comment montrer l’absence, la disparition ? Ce à quoi il répond avec classe.

24.03 > 20:30 + 25.03 > 18:30


The Blessing Bell

Koufuku No Kane

Sabu, 2002, JP, 35mm, vo st ang, 87

Comme tous ses collègues, Igarashi se retrouve, un matin, devant la porte fermée de son usine en faillite. Mais contrairement à eux, Igarashi ne trouve plus la force de se battre, ni même de rentrer chez lui. Il prend alors la route. Commence ainsi, pour lui, un voyage vers la désolation et le désespoir.
Dès son premier plan, le nouveau film de Sabu (Monday, Drive) déjoue nos attentes. Lui qui, depuis 10 ans, nous envoie ses cartes postales drôles et survoltées d’Absurdie, commence son nouveau film par un plan d’une banlieue désolée où un homme - qui ne court même pas ! - se détache lentement. Le film ne quittera jamais ce rythme contemplatif et son héros sera le témoin muet de la décrépitude morale de son monde. Si ce film étonne d’autant plus venant d’un cinéaste comme Sabu, c’est que la disparition de l’énergie qui caractérise son cinéma est ici frappante. Ce qui renforce encore le sentiment dépressif qui se dégage du film. Car c’est bien de cela qu’il s’agit finalement : donner une forme à la dépression. En définitive, Sabu signe, avec The Blessing Bell, son Dodeskaden à lui.

25.03 > 20:30 + 26.03 > 18:30


Space Patrol Orion

Raumpatrouille Orion - Rücksturz ins Kino

Michael Braun & Theo Mezger, 2003, DE, 35mn, vo st ang, 92

A l’heure où le capitaine Kirk, fermement moulé dans sa combinaison et parfaitement brushé, faisait fantasmer toute l’Amérique télévisuelle, de ce côté-ci de l’Atlantique, le commandant McLane, tout aussi bien coiffé et flanqué de son équipe de gendarmes de l’espace, embarquait chaque semaine dans les petits écrans teutons en même temps que dans son vaisseau spatial, jouant du sifflet et matraquant aux quatre coins d’une galaxie infestée d’extra-terrestres : les Frogs.
Pourquoi s’évertuer à parodier le kitsch des séries télé S-F des années ’60 quand celles-ci étaient indépassables dans le domaine ? C’est la question qu’ont dû se poser les producteurs de Space Control Orion en exhumant des archives de la télé allemande cette série culte qui fit les belles soirées des quelques privilégiés pouvant alors se payer un bocal à images. Il est vrai qu’avec ses décors en tôle ondulée, ses maquettes dignes des Thunderbirds, ses fers à repasser qui servent de levier de commande de vaisseau, ses danses improbables et ses ordres cryptiques répétés en canon par l’équipage, cette gageure cinématographique vaut les efforts de tous les Tim Burton du monde !

26.03 > 20:30 + 27.03 > 18:30


Gilles Bourdos, 2004, FR, 35mm, vo st ang, 137

Témoin du meurtre de sa mère alors qu’elle avait 7 ans, Elise vit sous la protection constante de sa belle-mère, Anne, psychologue aux fréquents accès de paranoïa. Tentant de fuir cette atmosphère de plus en plus étouffante, Elise rencontre Bruno, un jeune artiste peintre obsédé par la pureté, qui tente de se fabriquer un monde entièrement blanc, dans lequel il pourrait vivre. Mais Anne tente de s’opposer à cette relation, ressentant chez ce jeune gars un peu trop de zones d’ombreŠ
Très librement adapté d’un roman de Ruth Rendell, le second film de Gilles Burdos (Disparus) y privilégie le point de vue des personnages de Bruno et d’Anne, entre lesquels oscille constamment la pauvre Elise. Burdos et son scénariste, Michel Spinosa, transforment ainsi leur héroïne en proie de deux personnages obsessifs. De la même manière, l’image oscille constamment entre des abimes de blancheur qui constituent l’univers de Bruno et la noirceur de la vision d’Anne, le tout soutenu par le solide travail de Mark Lee Ping-Bing, chef op’ de In The Mood For Love et de Millennium Mambo.

27.03 > 20:30


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