# Cité administrative > 15 & 16/08
# ’t Moeraske (1040 Bruxelles) > 22 & 23/08
# Quartier Midi (1060 Bruxelles) > 29 & 30/08
# Parc Anonyme (1000 Bruxelles) > 05 & 06/09
GRATUIT !
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Zone Levier 2. La Cité administrativeŠ Nous longeons la jonction Nord-Midi. Les autoroutes, les voitures, le train, la circulation. Bruxelles comme point de circulation, laissant d"un côté, un centre historique aux jeux de sons et lumières, aux restaurants alignés, aux autocars, aux appareils photos et un peu à la « fête », et de l"autre le « Haut de la Ville ». Les projets des années 50, puis des années 60 et encore des années 70.
La Cité administrative, c"est toute une aventure, celle du « progrès national » : 6 hectares de béton, une tour de 140 mètres. Le chantier, prévu pour quatre ans débute dans la foulée de l"Expo Universelle, en 1958 ; il s"achève bien entendu en 1983, écrasant sous son poids le marché couvert de Cluysenaar.
C"est l"époque des grands chantiers « fonctionnalistes » inspirés des théories urbanistiques des années 30 : on fera de Bruxelles, une ville « moderne » ponctuée de monuments d"un nouveau genre, la plaçant au centre des axes Anvers-Paris et Ostende-Liège, voire Amsterdam-Paris et Londres-Istanbul pour les rêveurs les plus fous. Pour ce faire, on morcelle « rationnellement » car « Si l"on veut mettre un peu d"ordre dans tout ce fouillis, (Š) rendre un peu de joie de vivre à nos fonctionnaires et leur procurer un cadre de travail sain, que faut-il faire ? Démolir et reconstruire ». Vive les lignes droites.
C"est à plusieurs niveaux, on s"y perd. On la longe par le Boulevard Pacheco, entre délire automobile et mur aveugle du parking City 2 ou par la Colonne du Congrès et la flamme au Soldat inconnu. On peut y tourner en rond, s"arrêter à des « points de vue », se raconter des histoires de pouvoir, de vieux romans d"anticipation, en passant de son esplanade qui, de loin, nous ferait penser à Ostende la mer en moins, aux jardins en terrasse de Pechère construits selon le tryptique géométrie-béton-eau. Le ton est triomphant, l"ensemble « cadrant parfaitement avec son importance au niveau national et particulièrement propice à l"organisation de cérémonies patriotiques ». On a parfois été au "Gazon", mais il est interdit d"y faire du skate-board comme le rappelle élégamment l"un ou l"autre panneau de circulation piétonne. On y travaille encore. Parce que c"est la plus grande friche industrielle du centre, mais l"on y travaille encore ! C"était la Cité administrative de l"Etat. Et on sait bien qu"en Belgique, l"Etat, c"est devenu compliqué : la Cité n"a pas eu le temps de célébrer grand chose. Les fonctionnaires sont maintenant soit flamands, soit wallons, soit francophones, soit bruxellois, soit européens. En attendant, la Cité, on l"a vendue et on la loue au nouveau propriétaire. L"Etat a un bail. Ca s"appelle du « sale and rent back ». La Région va-t-elle exiger un concours d"architecture pour d"éventuels nouveaux projets ? Ca, c"est pas sûr, toute contente qu"elle est qu"il n"y ait qu"un seul (en fait, deux) propriétaire. Mais ce n"est pas grave, c"est une zone levier.
Une réserve naturelle de deux hectares et demi de marais, douze en comptant la vallée du Kerkebeek et le Parc Walckiers. La vallée du Kerkebeek ? Bien oui, comme le Maelbeek, le Roodkloosterbeek,... un affluent de la Senne. La Senne ? Sous nos pieds depuis plus d’un siècle, au nom de l’hygiénisme ambiant. Longez les rails, puis, brusquement, plongez dans ces bosquets, fourrés, à la recherche de tritons, de belettes, de putois, c’est selon, de grenouilles, de volatiles merveilleux ou angoissants. Mais le plus important, c’est que l’on peut y dénicher le glorieux et fier iris. Parce que, qu’on se le dise, voilà une fleur qui pousse dans les marais, en eaux troubles et basses : il paraît que les ducs de Brabant trompaient ainsi leurs barbares ennemis, lâchant leurs chevaux à tous vents sur les portions fleuries des marécages. Iris, la messagère relayant les caprices des dieux aux mortels par arc-en-ciel interposé. Moments de suspension. Certainement. Restes du vieux Bruxelles. Pas vraiment. Le parc Walckiers, par exemple doit son biotope recomposé à un abandon. Au temps où le Geuzenberg nous abreuvait du Saint-Witloof, c’était un des premiers "parcs à l’anglaise" bien avant le parc royal. Ressembler à l’Angleterre pour un avenir florissant : Monsieur et Madame, le dimanche parmi les ombres et déjà les fausses ruines, un obélisque, etc. Puis les bourgeois sont partis, le lieu est devenu privé, l’Etat l’a racheté, a voulu y construire une autoroute, on y accumula les remblais, et comme on est à Bruxelles, le projet fût abandonné. Du coup, de la végétation à foison. Qui sait, Schaerbeek-Formation, un jour, peut-être ?
Car, à propos de caprices des dieux, la célèbre gare de Schaerbeek-Formation borde le site. Des projets TGV divers et variés y ont été discutés, menaçant la quiétude çà et là, des idées de liaisons Bruxelles-Zaventem "pour pas qu’les Flamins y z’en profitent", le projet de troisième pôle européen (mais là, y a concurrence). Mais on prévoit des écrans phoniques et un sentier vert. Bref, on ne sait pas exactement : c’est une « zone levier ».
C’est quoi une zone levier ? C’est une zone stratégique pour le développement de la Région. Oui mais pour quoi faire ? Pour faire "levier". Aaah d’accord, attirer des entreprises "business to business" dans les chancres par exemple ? Tout à fait. A l’opposé, d’autres demandent que la gare soit espace vert, que le Moeraske annexe la gare. Finalement, pourquoi pas ?
Le Moeraske, c’est pas un parc anglais, c’est pas le Botanique non plus, c’est pas le Zwin, ni les grottes de Han, il n’y a pas de GR, c’est bizarrement pas une réserve foncière. Le Moeraske, c’est le Moeraske, un drôle de morceau de Bruxelles.
Depuis l"annonce du projet du terminal TGV, la chronique du Quartier Midi est celle d"une mort annoncéeŠ La spéculation immobilière démarra aussitôt sur les ilôts proches de la gare. La Commune et la Région virent donc la nécessité de réguler les appétits des promoteurs, mais surtout l"occasion de "nettoyer" le bas de Saint-Gilles, densément peuplé, pour en faire une zone d"affaires et de bureaux. Persuadés que des sociétés internationales se presseraient pour s"installer aux abords de la gare, les pouvoirs publics prirent les mesures d"expropriation pour plusieurs ilôts, la Région s"occupant du rachat des maisons et de "l"accompagnement social" des habitants. Tout ce mécanisme pour préparer le terrain à de nouveaux projets immobiliers qui iront, in fine, dans les mains et dans les poches de quelques promoteurs privés.
Ainsi espérait-on préserver les quartiers résidentiels plus éloignés, et percevoir de nouvelles taxes bienvenuesŠ Tout était clair. Sur plan en tout casŠ Car si l"on en juge par les résultats accomplis une dizaine d"années plus tard, le processus semble s"être basé sur un mythe. A part un hôtel Ibis et prochainement le siège de la compagnie d"assurance Swiss Life, seules la SNCB et l"ONSS se sont installées dans le quartier ! On est loin de la ruée escomptée d"institutions et sociétés internationalesŠ Se sachant sacrifié, le reste du quartier pourrit littéralement et les habitants y vivent dans l"attente perpétuelle d"une expropriation toujours "imminente". Cette zone est-elle condamnée à rester le terrain d"un remake sans fin de la mauvaise saga immobilière bruxelloise ?
Schuman
L’organisation d’un PleinOPENair comporte de nombreux facteurs d’incertitude. De là à ne pas être sûrs du lieu qui accueillera l’un de ses 4 week-ends, il n’y a qu’un pasŠ que nous avons franchit cette année ! Une chose est cependant sûre : c"est à Ixelles, dans le quartier européen, que nous avons l"intention de faire notre dernière étape (sous réserves d’autorisation communale, tenez-vous au courant via ce site internet). Parce que c’est là que se jouent en partie les mutations urbanistiques et sociales d’une ville qui, à force de se vouloir "internationale", risque de finir complètement "gentrifiée" et dualiséeŠ Rendez-vous donc dans les alentours de la rue Godecharle et de la chaussé de WavreŠ Soit sur la pointe sud de l’immense dalle de béton du Parlement européen, soit sur un terrain vague de la rue Godecharle (actuellement sans propriétaire, à la suite d’une opération de spéculation immobilière qui a échoué), soit encore un peu plus bas dans la chaussée de Wavre, sur la pelouse d’un terrain aux destinées étroitement liées à l’implantation européenne. A l’ombre de l’austère Caprice européen, c"est une zone surprenante de contrastes, où l’on passe des maisons de maîtres aux buildings de verre, des terrasses chics aux boutiques indiennes ou africainesŠ
Figure mythique de la métamorphose brutale du quartier Léopold, la rue Godecharle a des airs bien désuets aujourd’hui. D’ici 2006, la "transition" entre le quartier et "l’Espace Léopold" sera achevée par la construction d"un hôtel et d"immeubles de logements "de standing". A quelques pas, les nouvelles extensions du Parlement européen (D4 et D5) s"apprêtent à sortir du sol.