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films

"Le chant des oiseaux" est le seul film de fiction, à strictement parler, de cette programmation. Il dénonce sans pitié les dérives du colonialisme d’aujourd’hui et de l’antropologie moderne. Une équipe de cinéma bolivienne part faire le tournage d’un film sur les atrocités des expéditions coloniales espagnoles chez les paysans des Andes. Bien vite pourtant l’équipe du film assume elle aussi des comportements paternalistes et supérieurs vis-à-vis des paysans (figurants du film). Une anthropologue étrangère (Geraldine Chaplin) s’interpose en vain afin d’aplanir les malentendus culturels. Mais qu’est-ce que cette équipe de tournage peut offrir à la population locale, sinon un enregistrement du "chant des oiseaux" ?
Le réalisateur bolivien Jorge Sanjines est connu pour ses films politiquement engagés ainsi que pour ses écrits sur le cinéma populaire.

> ßonus
REVOLUCION !
Jorge Sanjines, Bolivia, 1964, 15", VO, 16mm

Pauvreté, luttes ouvrières, solidarité, répression : les constantes de la société latino-américaine évoquées ici dans un court-métrage impressionnant (prix Joris Ivens

15.11 > 22:00 + 24.11 > 18:00


Ce film-essai est certainement représentatif de la densité formelle ainsi que de contenu de l"oeuvre de Trinh Tinh Minh-Ha, car il y rassemble les deux modes de représentations qui la parcourent : la mise en situation symbolique et le regard profondément subjectif sur des parts de réalité. Dans "Shoot for the contents" Trinh retravaille une matière faite d" impressions et de points de vue très divers sur la Chine : les événements de la place Tienanmen, des textes de Confucius et Mao, des chansons populaires chinoises,Š tout en mélangeant de la vidéo à de la pellicule 16mm. C’est un film aux multiples couches, qui examine la culture chinoise à partir d’une position d’étranger. Comme dans tous ses films, Trinh y espose sa position de réalisatrice/femme/sujet ethnique/objet, tout en représentant à sa manière la Chine. Au délà de cette évocation impressionniste, elle situe et retravaille des concepts tels que le pouvoir, la politique, la culture et le cinéma. A rajouter d"ailleurs que Trinh Tinh Minh-Ha est aussi professeur universitaire de cinéma et de féminisme Šet que ce film a été primé dans de nombreux festivals internationaux.

16.11 > 20:00 + 24.11 > 22:15


Ce film très controversé pour son aspect voyeuriste et ses conversations libertines sur le sexe et la prostitution, part d’une idée effectivement questionnable : le réalisateur décide de débarquer à Bangkok pour voir s"il peut tomber amoureux d’une prostituée, et vice versa. Naît alors ce documentaire construit quasi entièrement autour d’interviews et de discussions entre Aoi, la prostituée, et Dennis O’Rourke, le réalisateur. Du parcours d’une jeune fille qui tombe dans la prostitution jusqu’à la vie quotidienne d’un prostitué de Bangkok, en passant par la solidarité des filles de la rue, les révélations de Aoi sont racontées sans détour. Le réalisateur tombera amoureux de son sujet filmé, et lui promettra une nouvelle vie... mais Œqui" manipule vraiment Œqui" dans cette histoire et dans ce film ?
Dennis O’ Rourke est un réalisateur de documentaire mondialement primé, ses autres films connus étant "Cannibal Tour" et "Cunnamulla".

16.11 > 22:00 + 25.11 > 22:00


Papis Thione, 2000, SN, video, vo fr , 57

Premier film d’un jeune réalisateur africain, "De la vie des enfants au XXIe siècle" est d’une force étonnante et bouleversante. Il y est question de la vie des enfants des rues de Dakar, qu’il nous est donné de tâter à travers des images d’une beauté dérangeante, des sons abstraits et des paroles d’enfants. S’il est vrai qu’au début du film la caméra, incroyablement proche des enfants (Thione, qui a grandi lui aussi dans la rue, tourne en caméra DV avec des lampes de poches comme seul éclairage la nuit), semble placer le spectateur dans un voyeurisme inconfortable, très vite cela est dépassé par le questionnement subjectif du réalisateur (qui, du coup, provoque celui du spectateur). Par sa forme, résolument artistique, le film affirme sa distance avec le style documentaire, tout en restant pourtant fondé sur des moments de vie réelle, jamais mis en scène, et réussit le pari d’apporter un regard neuf sur un sujet très dur.Ce film sera présenté en présence du réalisateur Papis Thione (le 17/11).

17.11 > 20:00 + 23.11 > 18:00


Cette séance comprend trois films questionnant l’éthique de la réalisation d’une oeuvre filmique dans un pays étranger. Trois regards sur "l’autre", mais surtout sur la place et la pratique du cinéaste ethnographe. 

Nachtelijke bezoekers
An van Dienderen, Bel., 1998, 34", VO NL ST ANG / VL OV ENG OND, Video

Filmé en vidéo légère et en Super 8, ce premier film d’ An van Dienderen parle du fossé qui existe entre le film que l"on prévoit avant de commencer à filmer et celui que l"on obtient en fin de parcours. "Visiteurs de la nuit" est né d’une curiosité personelle sur une société matriarcale : les femmes Mosuo au Yunnan, en Chine. D’autre part ce film est aussi le trajet personnel vers une prise de conscience d"une culture "autre". Un film subjectif, non-scientifique, et très cinématographique(!). 

Eth(n)ique
Laurent Van Lancker, Bel., 2001, 25", V FR V, Video

Film autobiographique qui relate l’échec de la réalisation d’une première oeuvre audiovisuelle. Eth(n)ique oscille entre le carnet de route et des reflexions anthropologiques. Confronté à l’univers des ethnies minoritaires du Nord-Vietnam, des questionnements éthiques surgissentŠ Produit et réalisé dans l"esprit de règles artisanales, ce film mélange photos, dias, vidéo, textes ecrits et commentaire personnel. 

Reassemblage
Trinh Tinh Minh-ha, USA, 1982, 40", VO, 16mm

Premier film de cette cinéaste politico- poétique qui réussi à condamner le regard colonialiste et voyeuriste, tout en créant une oeuvre filmique d’une originalité étonnante. Trinh travaille à partir de positions d’intervalles : entre les cultures, entre les genres, entre la parole / image, entre le cinéaste / public. Dans ce film elle déconstruit à partir de l’image et du montage l’idée "anthropologique" du Sénégal. Utilisant les techniques de montage les plus audacieuses, elle dérange le spectateur, tout en créant un discours mélangeant cinéma et anthropologie, pour créer une oeuvre rythmique qui joue sur son propre rôle de insider/outsider au Sénégal. 

17.11 > 18:00 + 25.11 > 18:00


Cette séance rassemble des courtes formes de carnets de cinéastes. Il s’agit de réels regards d’auteurs dénotant une démarche souvent expérimentale à propos de la réalité de leurs traversées et rencontres. La scéance du 17/11 se deroulera en présence de Hubert Sauper et de Karola Schlegelmilch. 

Unsere Afrika reise
Peter Kubelka, Austria, 1961-66, 12"30, VO, 16mm

Les images de chasseurs autrichiens, d’animaux morts et de femmes africaines nues, combinées à une trame sonore dense et évocatrice, incitent une analyse des discours colonialistes de l’ethnographie, du voyage, de la violence et de la surveillance. "Une oeuvre d’une si grande perfection qu’elle force à réévaluer tout ce qu’on savait du cinéma" (Jonas Mekas).

Die Resonanz von Augenblicken II
Karola Schlegelmilch, D., 2001, 30", VO All + Fr / OV Duits + Fr, 16mm

ŒThe Resonance of Moments II" est une trilogie composée principalement d’images tournées en Super 8 par la réalisatrice lors de voyages en Europe et en Afrique de l’Ouest. Le film documente des situations décontractées et drôles, dans des situations privées ou publiques - des cascadeurs de foire jusqu’à une danse africaine de la mort. Mais derrière une apparente légèreté ces situations pénètrent dans des questionnements existentiels. Un carnet de voyage au parfum expérimental.

Kisangani diary
Hubert Sauper, France / Austria, 1998, 45", VO Ang + Fr / OV Eng + Fr, 35mm

Ce film (nombreuse fois primé : Cinéma du réel, Berlinnale) nous livre une version très artistique et esthétique d’une réalité froide et crue, celle des réfugiés rwandais au Congo (ex-Zaire). C"est un carnet de route d’un réalisateur se retrouvant dans une réalité qui le dépasse complètement, et ne pouvant s’appuyer que sur sa propre subjectivité pour décrire l’horreur qui l’entoure (et les médias qui la filme). Une version filmique moderne du roman de Conrad, "Au coeur des tenebres".

17.11 > 22:00 + 23.11 > 22:00


Spectacle audio et visuel d’une heure et demi, ce film à la fois adulé et controversé de Robert Gardner est avant tout une oeuvre d’art d’un point de vue formel. Son thème est également fort : un film sur la vie et la mort, sur l’évanescence de la vie terrienne. Et ceci entièrement filmé à Benares (Inde), la ville symbole de la mort pour les Hindous.
Plutôt que de décrire cette ville fascinante, Gardner décide de l’évoquer, de nous la faire goûter au travers d’ impressions filmiques et sonores. Sans commentaires, textes, inter-titres ou sous-titres, dans ce film tout est contenu dans les sons et les images. Images de mort, de prières, du Gange, de chiens errants, ...
Ceci est le film le plus connu du cinéaste américain Robert Gardner, actif depuis les années Œ70 comme cameraman et réalisateur de films ethnographiques poétiques. Une découverte oniriqueŠ

18.11 > 22:00 + 23.11 > 20:00


Trois jeunes hommes quittent leurs savannes natales du Niger pour chercher fortune et aventure au Ghana. Ce film raconte leur voyage, leurs rencontres en chemin, et leurs retours parmi leurs familles et amis. Ce film est en partie documentaire, en partie fiction et en partie commentaire personnel. Les protagonistes et complices de "Jaguar" improvisent un commentaire lors du visionage du film. Ce Chef d"oeuvre donne une vision originale de l’Afrique de l’Ouest faite de spontaneité, de disgressions, de vagabondages et de liberté.

18.11 > 20:00


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