On a beaucoup parlé, ces dernières semaines, des problèmes de financement de la Cinémathèque de Belgique. Restée dans le giron du fédéral, comme la plupart des musées, la Cinémathèque évitait ainsi les aléas d’une politique culturelle flamande ou francophone. On la pensait donc bien logée à cette enseigne, mais c’était sans compter sur la capacité illimitée de nos décideurs à compliquer, toujours un peu plus, le casse-tête institutionnel à-la-belge. Non seulement la Cinémathèque a été transférée du jour au lendemain de la tutelle de la Recherche scientifique (!) à celle de la Loterie nationale (!?!). Ses budgets, dérisoires en regard de la richesse de sa collection, n’ont pas été augmentés. Mais en plus, la Loterie nationale s’est montrée incapable (?) de verser à temps les premières tranches de ceux-ci, obligeant la Cinémathèque à s’endetter pour assurer sa survie immédiate. Au moment où le gouvernement parle de privatiser cette même Loterie nationale, et où les deux communautés se déchirent sur l’avenir du Pathé-Palace, on se demande s’il y a encore quelque chose qui tourne rond au Royaume de l’Absurde. Si vous aussi, vous vous demandez où sont les priorités culturelles ; si vous pensez que la Cinémathèque et le Musée du cinéma sont des institutions à préserver et à conserver hors de portée de la privatisation et de la communautarisation... Une pétition circule (à demander à la Cinémathèque : 02/507 83 70, ou à signer au Nova).