Ces dans les années ’60 que Boris Lehman, parallèlement à une activité de critique de cinéma, réalise ses premiers films. Depuis, il est probablement impossible de tenir le compte exact de combien il en a réalisé, sa filmographie étant composée de courts et de longs-métrages, de films dont il existe jusqu’à treize versions différentes, de films réalisés à l’école, de films inédits, de films sculptures, de films perdus, détruits ou introuvables, de films en cours de réalisation...et d’autres encore ! Ils constituent, quelque part, une seule et longue oeuvre, dont Boris Lehman en est non seulement le réalisateur mais aussi l’acteur, le producteur, le distributeur (et souvent aussi l’opérateur et le monteur). En parlant de lui-même Boris Lehman dit : "Ma vie est devenue le scénario d’un film qui lui-même est devenu ma vie". D’autres le disent différemment : Boris Lehman est un cinéaste "de la première personne". Parler de ses films c’est parler de"lui", car il en est la matière première ! De prime abord on peut se dire que c’est une histoire d’égotisme, mais par la suite on comprend que au delà de ce "je", qu’il ose exprimer (et qui, justement pour ça, à certains peut gêner), c’est à "l’universel" que son cinéma reconduit. Et dans cet "universel" les ’autres’ aussi y ont une grande place, auprès, en face, à côté de lui. "(...) La caméra, c’est pour moi le medium. Elle fonctionne comme une bouteille de vin ou un club de natation, un moyen de rencontrer des gens et de voir le monde. (...) Boris Lehman"